samedi 17 décembre 2011

Je me suis réveillée, déçue.

Tout près de l'étang, je me suis réveillée, déçue, complètement désemparée.
Je cherchais partout cette force secrète qui coule en permanence, j'en avais grand besoin...
parce que l'histoire, mon histoire était bloquée, ne se laissait plus tisser comme avant. Le crayon
me tombait des doigts à répétition et je dérapais dans un impitoyable égoïsme sans aucune soif
de réciprocité.  J'étais en pleine zone de destruction, sentant la pointe d'animosité
qui se cherche une place. Peut-on alors enrayer la puissante machinerie des destins et
mener à terme une expérience qui libère?  Retrouver une nouvelle veine de vie et cette légèreté de l'air?  

Vivement souffler sur cette tristesse, la faire disparaître. Il n'était pas question que cette souffrance
inconnue installe ses pénates. Hurler alors, hurler dans ce silence de galaxie.  Pouvais-je faire autrement?
Un répit, je demandais un répit, glisser doucement vers autre chose. 

Le violoncelle, j'entendis le violoncelle qui me transporta ailleurs, comme par magie. Immobile dans mon corps, je demeurais suspendue comme l'araignée à son fil.  J'étais en attente. Le temps
aussi cherchait une extension du moment... Je me suis mise en disponibilité, sachant qu'elle est la mère de
tous les possibles. Toujours suspendue à mon fil, je cherchais le commencement de quelque chose, la féérie, la fébrilité.  Et j'ai su que je ne savais pas.  Je devais changer l'angle de mon miroir, sans crainte, faire calmement une chose à la fois,  réapprendre à me tenir debout.  Toute seule! 

Tremblante comme une flamme de bougie, j'ai déroulé devant moi toute mon histoire comme une longue pièce de brocart. Je la tenais par un pan, puis par un autre...Il y avait ce silence comme après la mort.
Je sentais que mon chemin de vie passait à travers moi, indiscutablement.  J'étais devant ma propre porte
de sortie et je pouvais donner de l'éperon à mon cheval.  Enfin! 

J'ai levé les yeux au ciel, regardant les nuages fraîchement sculptés par le vent. La tempête était derrière, je n'avais pas tenté de la dissuader, elle s'était belle et bien déchaînée en moi. Maintenant j'avais assez macéré dans mes frustrations et l'enfer des désillusions étant traversé, je quittai ma journée en la bénissant.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire