Toute
seule sur son banc avec ses fêlures
elle
a atteint son point de rupture
Elle
sait plus trop bien son futur
alors
elle reste là à compter ses brisures
Dans
sa tête, ça se bouscule tous ces murmures
qui
lui serinent sans cesse ses mésaventures
alors
elle reste assise avec ses déchirures
perdue
dans le dédale de ses meurtrissures
Parfois,
elle invective un passant
ça
dépend des jours, ça dépend du vent
elle
parle toute seule pour la joie des enfants
elle
sait plus conjuguer sa vie au présent
Elle
fait un peu peur à ces bonnes gens
qui
la croisent là, toute seule sur son banc
Son
esprit n'a pas supporté les ouragans
qui
se sont abattus sur ses ans
Elle
vient là tous les matins
avec
son sac rempli de chagrins
et
ses yeux qui se sont éteints
elle
a perdu de sa vie, le chemin
Elle
sera là encore demain
sous
l'oeil amusé de tous les gamins
qui
jouent au foot sur le terrain
et
personne ne viendra lui tendre la main
Christine
MILLOT-CONTE
ça c'est du slam!
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerTristesse et solitude de la vieillesse sont bien rendues dans ces mots ainsi que la frayeur ou la moquerie que cela inspire aux passants. Frayeur et crainte de se retrouver loger à la même enseigne et moquerie de l'incompréhension.
RépondreSupprimerTu parles de son passé et de ses blessures mais elle a sûrement vécu de belles histoires aussi. Tu aurais pu leur ménager une petite place et ainsi ajouter un rayon de lumière.
Un beau texte, bien rythmé comme le souligne Robert et on en peut s'empêcher de ressentir de l'empathie pour cette vieille car tu la rend très humaine. Bravo
L'âge vénérable n'a plus le respect qu'il se devrait d'avoir, voir le mépris pour ceux et celles qui ont tant vécu et qui maintenant se retrouvent muselés. Triste en effet...
RépondreSupprimer