mercredi 31 août 2016

Bonne rentrée!

Rires en dyade de fou rire
Yeux en larmes de joie
L'enfance de l'art
À coup sûr
Nous bonifie
De sa simple compagnie

jeudi 25 août 2016

Souper de famille

L’heure sur la cuisinière indiquait les 16 h 15. Un modèle vieille génération qui fonctionnait avec des ronds en serpentin noir. La marque n’existe plus depuis que le fabricant avait voulu innover dans les années 80. Une technologie qui n’a vu que le jour, avant de s’éteindre aussitôt. Celui qu’elle avait datait d’avant la déchéance de la compagnie. Le type d’appareil où l’on devait y mettre des assiettes d’aluminium sous l’élément afin de s’éviter le nettoyage éreintant. Elle était jaune pâle et les boutons étaient tellement usés qu’il était impossible d’en lire les chiffres jadis inscrits en noir sur un fond gris. Quelques éclats de peinture avaient cédé trahissant les déménagements ainsi que les aléas de la vie de famille. Elle l’aimait bien et jamais elle n’avait songé à s’en départir pour ces nouveaux appareils plus modernes… Elle avait eu sa leçon. D’ailleurs, elle leva légèrement le couvercle du chaudron en fonte avec sa cuillère en bois. De la vapeur s’en échappa, embua ses lunettes, mais ses narines en la recueillit sans trop de perte. Lueur de satisfaction sur son visage. Sourire étroit entre deux airs soucieux.

Sa famille arriverait bientôt. Elle aimait tant ces dimanches soirs. Elle les aimait, mais à chaque fois, un stress cohabitait avec cette joie effervescente. Équilibre entre deux sentis, elle était alors bien et c’est tout!

Dans une pause bien méritée, elle se permit de s’assoir quelques instants sur sa chaise berçante. Celle qui était tissée et qui ne nécessitait aucune mécanique. Non les mécanismes dans les chaises étaient pour elle, une complication de plus. La simplicité, elle préférait. Intérieurement, elle savait que c’était parce qu’elle n’y connaissait rien, mais elle s’avisa bien de ne jamais le mentionner. Son dos la faisait souffrir. Ses longues heures debout à cuisiner et la douleur qui l’accompagnait étaient le triste écho de son âge qui gagnait en nombre. Bien malgré elle, surtout en dépit.

Ses yeux, ornés de mille et une rides, chacune d’elle ayant son histoire s’esclaffait-elle afin de dédramatiser le poids de sa vieillesse. Vieillir, même en sagesse, c’est quand même vieillir se dit-elle alors qu’elle massait son visage flétri. Or, ses yeux, elle les ferma, le temps d’un 5 minutes, le temps d’un souffle, le temps qu’il faut, qu’il faudra.

Dans sa tête, elle se voyait toute petite, dans son jadis éloigné, hors d’horizon, hors d’atteinte et y plonger lui donnait le vertige. Comme un film en noir et blanc sur un ruban de 8 mm après avoir déversé son contenu sur le projecteur.

Comme une bulle de savon qui éclate, en écho, en effluve, en apesanteur, un souvenir s’offrit à elle.

Pluie de fleurs sur mon tapis vert, elle errait, allongée sur le sol, en vagabond, de nuage en nuage. L’herbe sur laquelle est était posée, récemment taillée, lui piquait le dos. Le temps est différent quand on n’en a cure. Le pouvoir de ne pas s’en soucier, le bonheur de ne pas à s’en soucier. Le luxe de s’en moquer pour mieux le défier. 

Installée de la sorte, la vie la parcourait telle une autoroute sans entrave ni ralentissement. Ses sens se décuplaient de par tout ce qui la touchait et l’entourait. L’herbe en biseaux taillés stimulait des zones inimaginables et innombrables. L’air en parfum de verdure la saturait de par sa proximité avec sa source. Les boutons de lavande l’odoraient de son nectar subtil et agréable. La rose, décolorée, la framboisait de sa ressemblance en octave olfactive.

Immolé dans ce souvenir, le 5 minutes prit de l’ampleur et gagna en importance. Cette fois, le tableau qui s’offrait à elle était bien différent, hélas…



jeudi 18 août 2016

Lune d'un 18 août

Perle de nacre en phare de nuit
Onde et onde immaculée bascule et brouille
Les repères des voyeurs nocturnes

Pleine de lune
Ce ciel d'été 
Ploie jusqu'à terre

Pour que 
En ombrelle lumineuse
L'astre unifacée irradie de sa beauté 
Sur nos visages éclairées