mardi 25 octobre 2016

Transition

Souffle doux
En fin d'octobre chanté
Porte haut en ciel décharné
Un hiver dans sa dormance étiolée
Traçant en sillage de filet de tapis blanc 
Son arrivée prochaine

jeudi 13 octobre 2016

Un matin comme les autres (fin... et rien d'autre...)

Des lettres en guise de mots. Clara ne faisait pas qu'entendre le discours de l'autre... elle pouvait clairement les lire devant ses yeux. Comme si l'ombre qui la tenait prisonnière voulait qu'elle se les imprègne dans son esprit. Afin qu'ils s'inscrivent en elle comme une seconde peau, qu'elle devienne ce qu'elle allait lire et l'idée lui déplut autant qu'elle la répugnait... Mais lutter était inutile, prisonnière de son état résignée… elle ne pouvait que subir.

Comme si l’ombre savait qu’elle avait gagné, elle prit le temps de bien fondre son message dans l’antre de sa conscience déjà fragilisée. Après un long silence et un souffle sulfureux, l’ombre lui vomit cette phrase telle une épitaphe future.

« Futile, la futilité est la source qui abreuve tant de fleuves et d'océans. La finalité de la vie n'est autre que la mort et la mort ne se vit que dans la solitude. D'ailleurs... la solitude est éternelle, car elle porte en son sein tant d'ineptie. Elle est la fausse croyance populaire qui tend à vendre le concept de la communauté et de la solidarité. Mais au final... rien. Car dans l'illusion de la complicité, ne peut surgir que la déception. Quoi de plus cruel de voir et de comprendre que l'être humain n'est qu'insatisfaction, car il envie ce qu'il ne possède pas. Donc, il en va de même pour les relations, ce qui ne peut que faire ressentir la solitude en son quintuple. La solitude n'est autre que de ne pas apprécier les êtres qui sont proches et donner de l'importance à ceux qui nous sont inaccessibles.

Toujours vouloir plus ou mieux, c'est voler sur la fragilité de nos ailes inaptes à naviguer sur des airs qui nous sont interdites. Donc, une autre illusion qui use à nous porter vers un lieu où la déception y érige des récifs en guise d’accueil. 

Le monde s'abreuve de rêves, et la raison en est fort simple... Le monde réel est cruel et ne permet que trop peu d'émancipation sur ce dernier. La descente aux enfers, toujours au pluriel de par sa définition, ne fait que s'accentuer au fil de l'étiolement d'espoirs vains... 

Bref, la terre n'est qu'une transition qui ne sert qu'à briser les os de ceux qui la composent... Et pourquoi... assurer sa survie et rien d'autre. Nourrir l'équilibre de cette entité qui n'a cure de ceux qui la parcourent. L'histoire l'a mainte fois démontré... Tous meurent et l'extinction est un processus naturel...

Alors... à moi de te poser la question qui te brûle les lèvres... pourquoi toi??? » 


Dans un silence qui ne peut qu'être après ce monologue funeste... Clara revint à elle... Le temps n'avait pas bougé d'un iota et pourquoi elle était déjà épuisée... Son reflet dans la glace lui donna froid dans le dos... Grise, elle était grise. Aucune parcelle de lumière ne la parcourait à présent et toutes les croyances, jadis chères pour elle,  se révélaient... futiles... Exactement comme elle se l'était fait clairement expliquer par l'ombre d'elle-même... 

dimanche 2 octobre 2016

Un matin comme les autres, partie seconde

Brume de délire sur un fond d’incompréhension, Clara nageait dans le flou de son inconscience. Palpant sa nature en quête de la réponse qui lui glaçait les lèvres. La vie était-elle encore en elle.

Peau de satin caressant sa carcasse encore gelée, le noir l’envahissait de sa dure réalité. Ses dents claquaient à tout rompre tellement qu’elle avait peur de les abîmer. L’angoisse en prison de liège fiévreux, les seuls barreaux qui la maintenaient dans cet état de transe étaient la peur qui le tenait en otage. Le froid qui l’habitait lui faisait craindre le moindre mouvement, car de se rompre elle redoutait, telle la pellicule fragile sur la peau d’un lac en dormance.  

Son souffle expulsait du givre en buée d’embrun avant de se déposer sur son front. Quelques cheveux lui collaient sur la peau et elle n’eut d’autre choix que de les endurer de peur de bouger. La mort lui piquait la peau et la vie s’exilait par les instants qui fondaient comme neige au soleil.

Le temps mort, si cher une vie cohérente, peut se faire cauchemar dans l’attente de l’inconnu qui risque de frapper à chaque instant. Se distraire elle voulait, mais seuls des scénarios d’horreurs hantaient sa tête qui paniquait de surchauffe en idées folles. Alors que faire sinon que de délirer?
Puis, venue d’on ne sait où, une brise encore plus froide que le néant vient lui chatouiller l’ennui. Légère et vicieuse, elle parcourait son corps à demi nu de par sa vulnérabilité. Elle ferma les yeux si forts qu’elle pensa bien ne jamais ne pouvoir les ouvrir de nouveau. Elle voulut se blottir contre elle-même, mais la morsure du froid se fit alors plus intense gela même ses intentions vaines. Elle détestait être la proie et encore plus quand elle ne pouvait se défendre.

Terreur sur l’antre de ses espoirs amenuisés, elle osa une prière. Réconfort de dernier ordre dans le cœur des abandonnés. Elle psalmodia pour elle-même un mantra biblique sans conviction autre que de tendre une perche à la lumière si loin d’elle à présent. Rituel des derniers instants dans un monde profane, elle était à court d’arguments et opta pour une formule de type mantra et répéta en boucle ses espérances et quémande un salue. Accompagnées à cette ritournelle, mille et une promesses fusent de toute part.

Ce monologue agit telle une bougie dans un corridor de vent, toutefois, la flamme de son espoir vacillait, mais survivait. Elle avait l’intense conviction que quelqu’un l’écoutait et voyait à lui proférer un sursis. Cœur en chamade elle reprit un souffle plus régulier et une chaleur, infime, lui parcourut la courbe de son échine. Elle risqua alors un mouvement léger de ses doigts. Douleur et courbature jouaient de pair dans cette tentative. Elle pianota légèrement du bout des doigts le sol qui l’accueillait.

La surface était aussi froide que le givre d’un congélateur antique. La parcelle de chaleur qui la parcourait peinait à poursuivre son périple régénérant. Cependant, elle sentait qu’elle gagnait en intensité avec ses gestes. Encouragée, elle osa se redresser un peu, question de gagner en altitude et rompre avec le sol qui lui glaçait le corps tout comme l’âme. Pourtant, elle savait que l’âme qui cohabitait avec elle n’était pas réelle ni physique. C’était d’ailleurs ce qui lui flaqua une trouille encore plus grande que la précédente…

Alors qu’elle replia ses jambes entre ses bras, elle fut parcourue par un changement d’air. Il se fit plus intense et les frissons reprirent le dessus sur elle en même temps qu’un rire carnassier qui fit son entrée dans la pièce. Une force inconnue la rabattit sur le sol et la plaqua au sol alors qu’une haleine fétide s’invita dans les narines de la pauvre Clara abattue…

C’est alors qu’une voix s’invita dans ses têtes et les quelques murmures qui s’adressaient à elle la firent hurler d’agonie dans le noir de sa cellule nécrophage…

D’un geste sec, elle voulut s’arracher les oreilles pour ne plus entendre… Pour elle-même, elle fondit d’interrogation à savoir pourquoi elle et la voix qui n’attendait que cette question lui intima une réponse qui l’épouvanta encore plus encore…