mardi 22 novembre 2016

Se donner le droit

Dans le doute
Image en berne de mon moi idéal
Le quotidien,
En sueur d'aboutir
Fragilise en émoi
Mes convictions transparentes
Du mieux faire et toujours plus
Éclos alors, 
En sanglots réprimés
Le triste regret 
Le triste reflet
De s'autoriser le droit
D'être normal
Et l'assumer
Car la vie
Mis à nue
Témoigne de notre authenticité
Et par de là
Notre unicité
Et donc, 
Notre beauté



samedi 19 novembre 2016

Un jour ordinaire...

Cimes en fourche érigée, l'automne pointait en gris sur les arbres décharnés. Le vent, en gyrophare d'Éole, faisait chanter ses branches réduites à leur nudité. Déjà le jadis des couleurs fauves de leur octobre écoulé, jonchaient le sol en proie de brunir en nutriment fourragère.  La neige en peine de tomber retenait en son sein ses cristaux aux mille éclats. 

Écureuils, en sauterelles des arbres, ondulaient, chargés de leur butin voué à l’oubli, mais que leur importe... l’intention était noble. Tandis qu’en « V » les oies de leur passage quittent les lieux. Parsemant de leur vol un son criard jouant à l’unisson. 

Quelques êtres, courageux en parka, ratissaient les dernières feuilles récalcitrantes qui cuivraient les plates-bandes éteintes. 

La lune, en bandoulière de nuages, chevauchait le jour en proie à l’extinction. Son éclat jurait de par l’immaculée de sa lueur sur le noir qui gagnait l’horizon. 

Sur le trottoir, les pas se faisaient rares, voire inexistants. La vie se recroquevillait vers son hiver de cocon, de coton. La ville était donc en berne et en liesse de pouvoir respirer à nouveau. Le vide de l’homme libère l’espace des lieux inoccupés. Retour à la normale, à l’origine et à son déclin. Seuls quelques néons clignotaient en appel d’offres pour attirer les rares passants inoculés dans l’air du temps mort. 

Puis, dans le détour d’un coin de passage, un tourbillon de vent enveloppait les déchets abandonnés. Vulgaires papiers de gomme et moult feuillets publicitaires encore humides de la dernière pluie. Dans leur élan, ils se calèrent aux vitrines les ayant imprimés au préalable en guise de retour à l’expéditeur. Comme quoi, à vouloir cracher contre vent et contre tous, on s’éclabousse de soi-même. 

Et, dans le tic-tac de son horloge édentée, le gong de la page à tourner se fit entendre, annonçant, soulagé en soulagement étouffé, que le jour présent était maintenant chose du passé, chose dépassée.





mardi 15 novembre 2016

Rire de soie

Dans l'écho d'un plaisir à partager,
les murs aux oreilles tendues
Rigolèrent de cette joute feutrée
En cascade de bonheur
D'entendre un rire de soie
Tisser l'écharpe de son humilité

.

jeudi 10 novembre 2016

Je suis novembre...

L'angle du soleil en déclin sur une journée en proie de se clôturer, traversait la parquet parsemé de poussière. L'heure, pourtant dans son horaire habituelle n'en avait cure et pulsait son aiguille en trotteuse vers l'arrivée de son départ. Le temps n'est autre que la futilité de calculer pour regretter. La vie en ce jour basculait donc lentement vers une noirceur davantage longue que désirée. Ainsi est le rythme des jours sabrés de lumière. L'automne porte en elle l'image d'un retour vers l'intérieur de soi. L'été et sa richesse florissante en couleurs éparses, jumelle de l'extraversion, se lasse de nous et nous rejette du revers de sa main. 

Le son grinçant de la chaise berçante, de par ses arceaux de bois formés,  rompaient à elle seule le silence imposé par la nuit omniprésente. Les étincelles de lumières de rue parsemaient la voûte d'ébène du ciel régnant en roi et maître. Le givre, lentement se posait sur les surfaces encore humide de la rosée étiolée. Elle, de par sa nature ambiguë, jouaient de beauté tout comme de morsure fatale à la triste végétation en sursis de dormance. Toile d'artifice sur le vitre, je ne tentais même pas de la faire fuir, à quoi bon lutter contre l'inévitable. La beauté n'existe d'ailleurs que dans la manière de voir. Illustre leurre de croire de tout est bien, car la fatalité énonce que tout Est, et rien d'autre. Seuls les êtres vivants, en quête de sécurité, s'inventent des illusions en sur-vêtements symboliques Mieux vaut observer et vivre cette transition, quitte à se retirer pour de bon. Hiverner, c'est choisir de vivre en deux temps. 

Être seul dans un monde de nuit double le sentiment de solitude et pourtant, la vie continue malgré tout. Simplement que le mode des interactions s'est mis en berne et isole dans son antre les âmes en peine. 

Sanglots en frisson de néant, tressaillement de l'humeur dans une mare de désolation, les doigts entrecroisés, je devais bien l'admettre... Je souffrais de novembre.


mercredi 2 novembre 2016

Libre de voler...

Le vent, en bruissement d'ailes

Parfume de soupirs les oiseaux

Qui vagabonde d'aisance 
Sur un monde inhospitalier
Que médire ils y prennent plaisir
Pourtant, la fleur de leur liberté
Écume en écrin d'une étreinte
Brille de sa pure essence
Tandis que dans un détour
Heurtés de par son indifférence
Le mur de l'insignifiance 
En vaine tentative
Tenta de briser ceux qui devraient
Voler librement