mercredi 31 décembre 2014

Dans cette cuisine


Dans cette cuisine

 

Sur une base de pâte feuilletée

Qu’avec tendresse vous aurez confectionnée,

Sans oublier d’y mêler autant de beurre

Que de jolis morceaux de votre cœur,

Disposez un fond sucré d’affection

Parsemé d’une large dose de compréhension.

Recouvrez à volonté d’un zest de prévenance

Additionné de pulpe de tolérance.

Décorez de grains de partage

Provenant des meilleurs cépages.

Intercalez les tranches de don de soi

En ne suivant que votre voie.

Du plat, n’hésitez pas à déborder

Preuve de votre générosité.

Au four doux, thermostat cinq,

Faites dorer pour qu’enfin le bonheur vainque.

mardi 30 décembre 2014

Gémellité


La vie et la mort
Les sœurs jumelles
L’union parfaite
Si j’arrive à traverser l’une
C’est uniquement grâce à l’autre
Car la liberté de la deuxième
M’aide à supporter le poids de la première
Je suis l’ennemie de l’une et
Espère être l’amie de l’autre
Et je ne pourrais vivre sans l’une d’elles

dimanche 28 décembre 2014

Émergence du néant sur un fond de lumière fallacieuse...

Excitation

Sur une marche de ma descente aux enfers, je pris lentement une pause. Souffle en permission de se donner à celui qui peine à cheminer. Stagnance en latence sur une nappe d’huile opaque. Mirant le vide qui se gouffrait sous la gouverne d’une perte de vivre, je me mis à croire en un demain encore possible, réel et ambivalent. La cire de la bougie perlait sur mes pauvres doigts meurtris par les micros brûlures qu’elle m’affligeait. Flamme gyrophare dans un désert de noir peuplait mes pauvres espoirs à cueillir. Je la voyais, belle en lumière sous la tutelle de l’avenir. Caressant le rêve d’une nouveauté à poindre, je naissais avec elle. Émois en abondance dans le nombre des possibles souffrant de ne pouvoir être tout et un à la fois. Ailes ouvertes aux frontières de mon réel à concrétiser, la vie en elle pouvait sublimer la beauté de cette belle création à paraître. J’arc en cielais de bonheur À paraitre émue par l'émulsion d'un bonheur arc en ciel que je traçai d'un seul coup de plume...

Cogitation

Je la pris alors entre mes rêves pour la moudre et la décomposer, l’œuvre à survenir dans le moule à y faire sien, je composais l’ossature de sa forme en devenir. Bonifiant l’amorce d’une touche de palpable supplémentaire, le squelette chétif voyait son avenir sur un plan de travail à surgir. Cœur en vœux à chérir pulsait au rythme de ma fébrilité toute neuve. Légèreté lévitant au dessus de la mort certaine qui m’attendait vers les pieds au nombre de six à creuser. Sursis à prendre dans le souhait de chérir la vie à nouveau, je m’abandonnais à cette idée aux teintes de nacre. Bulle de savon dans sa fragilité, mais simplicité dans toute sa beauté.

Concrétisation

Matière à croître sur une lumière de nuit volée à l’univers des possibles, l’acte se mit en marche. Danse digitale sur un miroir à griffonner, le fruit de sa candeur, de sa grandeur se matérialisait, sous l’impulsion de la croyance en cette idée toute neuve. La chérissant et lui insufflant le nécessaire à sa survie, elle surgissait de mon imaginaire, cuillère de synapses en action. Jouant les créateurs, je m’amusais à en faire de la joie, pour mon demain, ma vie. Insouciance dans l’impression d’une merveille en devenir, je m’exaltais à sa simple vue. Chétive dans le naissant qui brûle, je la palpais d’abondance pour que croisse l’idée qui m’était apparu alors que le noir jouait du velours dans sa caresse fatale. Me bercer en elle, désormais je voulais.

Réalisation

Dans le décompte des imperfections à corriger, je finalisais l’œuvre. La goutte du temps qui descendait vers le cycle à terminer se pointait enfin. Créer, j’avais enfin créé... Fragment de ma personne à jamais scellé, la réalisation qui me faisait face m’émouvait à en pleurer de joie. Ornements en touches finales, grisaient la satisfaction de contempler ce qui n’avait été qu’un éclat de lumière, l’idée qui avait germé dans l’éveil du décan de ma perte. Bouée de survie sur une panne de courant dans l’inspiration en apnée de souffle à couper, je respirais à nouveau. Plaisir salvateur, l’écriture se tenait tapie dans l’antre de ma solitude. À nouveau,  je nageais  sans craindre le récif de l’effroi.

Évaluation

Temps en attente qui user à être trop long, je pianotais d’impatience dans le rond à tourner sur moi-même. Brèche à tuer dans l’éternité qui se plait à s’étendre sur la nappe du temps s'ingéniait à se décupler... Je broyais le noir de ce qui m’attendait. Puis, comme si surgie de la nature de sa chute, la mienne me prit de cours. La racine de mon pied se calant dans l’ouverture qui naissait à nouveau... Bouche faite de noir sur ma descente en retour de force...


Déception


Croire? Pourquoi croire? Sinon que pour être déçu... L’amertume n’en est que plus altière à ravaler...

mardi 23 décembre 2014

Frisson d'aurore



Frisson d’aurore

Transparence de bulle en richoche d’un lac,
Quand l’aube se fait pourpre au baiser d’un jarnac,
Vagabonde aérienne à l’effleure éphémère,
Voit le ciel embrasser le reflet de la terre.

Au gracieux d’un rebond, se toucher à la lune,
Au miroir de l’eau que l’étoile importune,
Je te regarde voler, fragile beauté
Et m’enlace du jour aux parfums d’un été.

Et je me goûte à ton délicat cristallin,
Au plaisir de te voir affronter ton destin,
Te voici déposé sur le corps endormi,
Au sensible de peau de ma belle égérie.

La douceur de son sein se frôle aux brillances,
De tes courbes bleutées des premières nitescences,
Je ne veux l’éveiller et ne veux te blesser,
D’un revers de la main, je te souffle léger.

Petite bulle en corps à corps avec le vent,
Au sensuel de l’éveil d’un monde vivant,
Et je te vois à fleur de lac claquer ta vie,
T’éparpiller en mille éclats rosée de pluie.

Cat à strophes (22/12/2014)

lundi 22 décembre 2014

Amnésie

Amnésie:

Un peu de rêve et de poésie 
Un peu d’espoir en amnésie 
C’est une trêve dans notre vie 
Un peu de noir et puis l’oubli
Une musique au chagrin lourd
Griffe le soir de ses cris sourds
L’archer balance puis il dévisse
Frisson si long sur la peau lisse
Je suis, seul, le chemin du jour
Jusqu’à l’écho, l’effet rebours
Pour quelques notes envolées
Mille regrets inconsolés
Il faut des notes et du papier
Il faut la mer sous mes pieds
Un goéland, une envolée
Un océan au gout salé
Parfois si long, parfois trop court
C’est la marée du compte à rebours
Mirage voilé dans le lointain
Passe un oiseau, il n’y a plus rien
Rien qu’un peu de rêve, de poésie
Rien qu’une trève en amnésie
Espoir perdu d’une autre vie
Alors que l’amour est ici.

CV (22/12/2014)

dimanche 21 décembre 2014

BRUMES

BRUMES:
Ou êtes-vous songes légers
En mes nuits agitées?
Ou est-il le parfum éthéré
De la belle qui s’est envolée?
Il n’y a que la brume
À l’horizon perdu
Que l’encre de ma plume
Ne trouvera plus
Ou êtes-vous ma mie?
Et mon coeur s’est fendu
Sur les rives de l’oubli

CV (16/12/2014)

vendredi 19 décembre 2014

SORDIDE

SORDIDE:
.
Ô cris avides 
Ô mots blessants
Ô griffes avides
Je vous entends
Rivières acides 
Larmes de sang
La fin des ides 
Tue le printemps
Ce triste écho
Qui vient à moi
Un dernier mot
Qui s’ envolla 
Fantôme livide
Flotte dans le vide
Rancune putride
Des nuits humides
Ô vieille ride
Marque du temps
Appel du vide
Appel du vent
Vertige des amours hybrides
CV (19/12/2014)

jeudi 18 décembre 2014

Au Magasin


Cette femme à bout de vie ouvre son décolleté sur des seins en guirlandes tout en observant les regards que provoque  son plongé en manque d’attention. Son rouge à lèvre barbouille ses narines  et ses dents  noircies par la cigarette.  Les routes de crayons asphaltées sous ses yeux, camouflent des nids de poules usés par les combats. Sa crinière longue et  blonde cassée essaie de jouer  la coquine de 20 ans, l’aveugle y croit. Sa démarche sur des talons hautains culbute ses chevilles trop maigres, ses genoux endommagés. Rires Gras…Sueurs excessives… Pupilles dilatées…  Une comédie pour l’affection?  Cette femme à  bout de vie m’émeut. Aurait-il pu en être autrement pour elle et pour sa vie?  Et Pour cette petite fille de 8 ans qu’elle trimballe malgré elle ?

mercredi 17 décembre 2014

Un rêve



Impossible de dormir ce soir,  

éveillée,  je rêve encore de toi.

De cet instant précieux et vivace

où je me jetterai encore dans ta nasse.

D’un nouveau plongeon dans tes yeux,

de ta bouche que j’appelle de mes vœux.

Prendre tes courbes doucement

et succomber en gestes lents.

Voler ton souffle et le faire mien

et tout donner jusqu’au matin.

Unir nos peaux et nos élans,

danser des pas de géants.

Oublier les orages au creux de ta main,

effacer les nuages de mon sourire câlin.

Déposer ton âme au fond de mon cœur

et vivre enfin sous emprise de douceur.

lundi 15 décembre 2014

Choisir




Horizon bouché, ciel de nuit,
Torrent de pluie sur carlingues de fer,
Deux voies s’offrent, les écouter.

La voie de gauche me dit :
Les trains 2 fois par jour
Me font l’offrande de leurs roues.
J’emmène de nombreux hommes
J’emmène de nombreuses femmes
Vers 3 pays :
- La Bolivie qui chante le quinua;
- Le Chili qui chante le vin;
- L’Argentine qui chante la viande.

La voix de droite me dit :
Si je suis rouge, ce n’est pas de honte
Si je suis rouge, c’est de plaisir.
Le plaisir des lamas qui frappent mes traverses.
Le plaisir des herbes qui me chatouillent.
De vieilles amies se repose sur moi.
Nos rouilles fusionnent.
Si tu me suis, tu arriveras... peut-être.
Mais où, cela importe peu.

J’ai pris la voie de droite,
J’ai salué wagons et locomotives,
J’ai caressé la rude peau des volcans,
J’ai souri au vol des flamands,
j’ai écouté le chant du vent,
j’ai regardé un passant en forme de nuage.

Un jour j’arriverai...
Où, cela m’importe peu.

dimanche 14 décembre 2014

J'erre

Dormeur, alitez-vous au sein de votre propre nuit
Vivez dans le rêve de vos illusions et marchez sur vos propres ruines
Teintez la poussière de votre âme de sans-cœur
Tremblez de votre honte qu’à ne pouvoir être autre que vous-même
Craignez votre ombre, parce que celle-ci aussi s’est détournée de vous
Boire la misère semble vous rassasier du vide de votre essence
Comment ciel pouvez-vous encore rire dans votre nuit constellée, consternée
Vous les âpres adipeux de vos enfers, comment osez-vous…
Comment osez-vous vous regarder dans le froid de la glace qui vous entoure
J’image que votre reflet aussi s’est détourné, comment ne pas le comprendre…
Je ferais tout comme elle désormais…
Jamais, jamais je ne pourrais vivre, que dis-je, survivre avec la honte au cœur
Halte aux regrets qui vous rongent à présent…
Assumez… assumez ce que vous avez fait et mangez vos malaises
Qu’ils vous rongent à souhait, pitance en abondance dans votre condition…
Mort aux lèvres sur un lit de repentir, vous rampez…
Nulle pitié à vous voir ainsi, que saignent vos genoux en guise de punition
Pourquoi donc avez-vous simplement… simplement osez ne pas avoir osé…
Quel est le prix à payer pour cette lâcheté? Comment quantifier la perte de son être?
Pleure en quotidien dans cette bassine les recueillant
Souffrance aqueuse en témoin déversée
Mal en pis
Mal en être
Mal d’être
Mépris sur cette façade qui se contemple dans le jadis de son passé
Seul dans l’esseulé que je suis désormais
Murs en fantôme me quadrillant l’atmosphère
J’erre dans le néant de ce récif établi
Terre en noir de germer sur un tapis de cendre
Cendre consommée par vos leurres éhontés
Illusion est compas sur une rose des vents fanée
Berner dans le nocturne de mon jour à couvrir
Tremblant de froid sur ce qui me reste
Les os sur la peau décharnée
Perte de splendeur dans le trépassé de mon écueil
Valsant entre délire et déchirure d’une folie
Solitaire par défaut sur un naufrage d’une plaine asséchée
Je gris par cette absence de lumière
Vague obscur
Tempête en surplus d’abondance dans le couchant qui se consume
Voile en toile de fond
J’avance pourtant en aveugle
Guide en valeurs à défendre, je persiste
Douleur en frayeur, mais pourtant…
Tissage de volontés mu par le for intérieur
Croyances en tuteur sur ma dépouille cheminant
Chemins à paver, chemins à fouler, chemins à ouvrir
Trituré par mon passé, je fleur en bourgeon de perte
Pourquoi donc, mais pourquoi donc…
Embranchement en scission
Je vacille dans l’indécision de mon choix
En genoux sur le trébuchant d’espérance
Yeux en appels de lueur vers la voute qui me coiffe
Ciel en noir, parcelle d’étoiles en parterre à suivre
Voir en nuage le tapis de lumière à suivre
Je me dicte, d’une assurance fragilisée
Mantra à boucler en hymne à chantonner
Insufflant à mon doute en déroute l’ultime conviction
Conviction en résonance
Je sens la vibration du bon choix
Lumière en sémaphore dans le clignotant de ce qu’elle offre
J’avance désormais…
J’avance vers ma suite, vers ma fuite, vers ma fin
Mais pourtant, pourtant
Je sais et je sens que c’est là, la seule voie
Celle qui est mienne, celle qui se teinte de sa propre
VOIX


Franchir un espace


FRANCHIR UN ESPACE
 

 
Petit matin de glace

Aux premières lueurs fugaces

Mes rêves doux trépassent.

De vains élans en volte-face

D’efforts vivaces

En mortes traces

Tout, déjà, s’efface.

Dans un geste, je les pourchasse

Mais inutile, plus aucun face à face.

Me reste une béante crevasse

Emplie d’une rouge menace

Il faut pourtant que je la passe.
 
 

Aubrée – 14/12/2014