dimanche 30 mars 2014

Bientôt en fonte.

Tout ce blanc tellement blanc javellisé détrempé matérialisé 
sur les autos les maisons les piétons les avions-cargos.

Existe-t-il une formule magique excentrique
un assaisonnement à saupoudrer
pour nous déposer dans de meilleurs sentiments?

Tout ce blanc à couvrir les rivières et les champs
bientôt en fonte préparez vos pompes!

Troglodyte.

Troglodyte dans un dimanche
en négociation avec l'interminable hiver,
j'observe les bourrasques blanches de Colin-maillard
enrouler des bandeaux sur les yeux de mon village.
Je revêts mon parka, mes bottes des cents lieux.
J'irai pelleter l'entrée en fermant la bouche,
car les flocons ont une telle énergie en ce moment
qu'ils pourraient bien m'inspirer
de petits mantras bien gras.
La bordée déferlante déploie une étonnante puissance
et un entêtement, j'oserais même dire un enthousiasme
à ne pas céder la place.
Printemps est à bout de souffle dans la salle
d'attente. Il compte les minutes comme autant
de bourgeons à fleurir!

lundi 24 mars 2014

Sursis suave...

Tempête en violon
Trébuchant sur une suave mélodie
Aimant à tout vent
Une beauté cachée
De l'immaculé hiver

mercredi 19 mars 2014

Doute

Confiance en soi
Tamise les craintes
Souvent sans fondement
D'une certitude déjà acquise

lundi 17 mars 2014

Printemps

Et si la lune
D'un doux éclat
Pouvait chauffer le cœur
D'un printemps espéré
Peut-être, peut-être
Serait-il plus clément

lundi 10 mars 2014

À ma mère Louise.

Souvent je prononce ton nom,
je dépose des mots pour toi dans ce vide laissé par ton absence.

Je chante tristement et interpelle ton âme
dans une signifiante prière d'amour.

Mais lorsque l'agitation gagne la cachette des souvenirs,
des images se bousculent devant moi dans une suite trop rapide,
un défilé que je ne peux ralentir.

Si le silence n'avait pas placé ses mains pesantes
sur mes épaules désolées, je crois bien que j'aurais pu
glisser dans l'au-delà pour y chercher ton visage
et l'embrasser tendrement.

Hélène Gonthier
Tous droits réservés
10 mars 2014

jeudi 6 mars 2014

Je cherche.



Je cherche les mots qui chantent

Je chante pour trouver ma juste voix

Je vois bien que le son porte

Je porte une gamme de couleurs

L’heure s’est arrêtée, se repose

Je pose des questions, je cherche

mercredi 5 mars 2014

Semaine de relâche.

Une semaine de relâche sans relâche dans un hiver qui plonge en bas de zéro, tête première.

De persistantes questions existentielles creusent des nids de poule dans mon cerveau
et tarabustent mon être pompé d'égo.

Sur le tableau de bord, deux mots clignotent:  "Éveille-toi!"

Un balbutiement de phrases inconsistantes cherchent un sens, une direction et tournent
en boucle inlassablement.

Où est l'étroite porte de l'instant présent?

Les couleurs de mon prisme se sont noyées dans un champ d'activités contradictoires.

L'eau de ma rivière est noire et la montagne souffle des secrets incompréhensibles.

 



La réussite.

Connais-tu la réussite?

À travers ses multiples couleurs,
se soucie-t-elle du temps,
connaît-elle la permanence?

Quel chemin emprunte-t-elle?








mardi 4 mars 2014

Qu'en est-il de nos rêves?

Balade sur un sentier à suivre guida mes pas vers une direction qui se dessinait d’elle-même. Marque-page du marcheur sur un tapis de laine sous zéro, l’air pur de sa fraîcheur nourrissait l’âme seule que je suis. Union communicative avec l’essence qui me nourrit, je divaguais sur un fond de n’importe quoi. Silence entre deux silences, la nature se laissait conquérir par le respect que je lui portais. Bien-être se coiffant de l’innocence du temps à perdre ou à prendre, c’est selon. Dans le sursis d’un vol de mésange esseulée cherchant pitance sur un nid de verdure hivernant, une distraction m’appelait à confondre ma réalité avec celle qui joue d’abondance dans ma tête. Tourbillon en permanence sous l’appellation d’une quête de sens, je m’amusais de tout et de rien. Réflexions en bulle de savon m’éclatant en plein visage sur un ciel déclinant la fin de sa phase diurne. Urgence d’un retour parmi mille autres, j’entrepris ma marche arrière vers une destination bétonnée sans le vert si cher au poète que je suis.



Marchant entre deux soupirs de restrictions, je me confonds à l’image de moi-même. Pourtant, en d’autres mots, constat s’harmonisant avec une vision en déboire d’une rencontre factice. Trêve en rupture d’abondance, je vois à l’horizon de ses hauteurs, en contre-bas, la déchéance. Ce vide dans le regard de ceux qui regardent au loin.



Bruits en fond de silence rompu, la civilisation se dressa en forme arpentant le ciel à conquérir, je me grattais ciel d’un édifice à croiser. Mes pas jadis isolés sur un feutre immaculé se voyaient perdus dans une masse de passants qui défilaient sans aiguille à chatouiller. Détails en similitude en tout point pendant sur les oreilles des isolés, filages en blanc dans les cavités auditives encapuchonnées dans l’univers de leur propre monde. Leurs regards brillaient par leur absence. Mais où sont donc les éclairs d’antan? Est-ce que la vie s’est étiolée ou esquivée face à cette toile qui englue tous ceux qui y posent leur vie. Aspirant leur étincelle au profit de leur âme pourtant encore vierge d’usures. Le tout accompagné par une foulée à peine surélevée grinçant le pavé de leur perte de volonté.



Résignation dans la volonté de ne pas croire en demain, mais où sont nos rêves?



Puis, dans un élan de vouloir bien comprendre, j’ai vu. Abondance en surabondance, de réponses à découvrir voguant sur une vague de paresse. Tous ceux qui veulent désormais savoir ne se livrent plus à la quête et réflexion dans l’interne de leur jugement. Lâcheté du cerveau vers un lien de consommation rapide, la toile offre cette facilité qui réduit à nulle la réflexion, jadis mère du savoir, maintenant orpheline. Déduction et quête d’une logique sont les archaïsmes en paradoxe d’une banalisation. Fruit dans la cogitation est épuisant pour une nourriture qui se bonifie avec le temps et l’effort appliqué.



Mais où sont donc nos rêves, en dérive d’un surf en mal vivre?



Désinvolte dans la suite des idées, fléau double en voie de survenir, créativité et imaginaire s’abandonnent eux aussi à la flemme de ce qui survient. Stimulation dans le précoce de l’âge prénatal, l’embryon apprend déjà à ne pas s’occuper seul. Charlatans en proie au mercantile, vendent à tous l’idée d’une brillance cérébrale plus vraie que nature en échange de pécule pour babiole placebo. Dès la lumière sur leur peau encore blanche, le marché s’élabore davantage. Très tôt, on inculque que le consommé est meilleur que le soi-même bâti. Créative en perte de vitesse, on bricole à coup de plans préétablis, de marchandise à l’effigie de ce qui rapporte le plus. Produits associés s’associent à l’image à valoriser brimant la culture d’une conscience de son unicité.



Mais où sont donc nos rêves?



Désormais, pleurant une vision qui n’était plus mienne, je fonçai alors vers une décharge de bon sens. Enlisé dans un sable d’engrenage, je perdis pied et me retrouva dans le vide du consommé. Abrillant le froid de mon intérieur, je grelottais face à ce fléau qu’est le monde actuel. Froid, austère, tapissé de marchandise à jeter après usage, solitaire dans une foule sans visage.



Mais où est mon rêve?



Bruissement d’ailes sur un nuage de courage, je me relevai d’amertume. Lumière en chrysalide aux confins de mes croyances, je tremblai d’existence à vouloir encore y croire. Tomber sous un piège du pécule avarié, j’ai failli. Démence en outrage de tribunal, je me concluais à vivre à partir de mes propres racines plutôt que celles proposées aux marchés.  Mes pas seront les miens et des empruntés, bref je serai ma propre voix désormais. Et qui sait, un jour peut-être je pourrai encore rêver d’être un rêveur.



Suis-je encore dans un rêve?