dimanche 27 octobre 2013

Turbulence.

Spirale de feuilles mortes en cornet de couleurs séchées,
mon coeur se roule en toi, mon corps se mouille de toi.
Je te laisse partir avec l'été; tu peux bien "turbuler" maintenant,
oui "turbuler" c'est le mot qui me vient. Mille excuses Monsieur Larousse!
Il m'a fallu recomposer la couleur, y ajouter des mèches, des fleurs
et pousser au loin de mon quotidien grande turbulence!

Gonthier Hélène * Tous droits réservés * Octobre dénudé 2013

vendredi 25 octobre 2013

Le masque.

J'ai placé mes yeux dans les tiens pour voir ce que tu vois.
Près de ta bouche, j'ai approché mon oreille pour entendre un secret.
J'ai touché ton front, ton nez, ta chevelure de grès, enlevé les fils d'araignée
qui recouvrent ton visage. Immobile, comme un robot sans piles, tu demeures impassible, et moi, l'enfant curieuse, j'invente l'histoire, un message que je fredonne.

Le temps s'arrête ou bien s'étire, je ne sais pas...

Seule devant toi, les deux pieds dans la fin de l'été trop bref, je fige dans mes six ans, je prends ta place, je suis toi le masque, je tiens le coup pendant une longue minute, le souffle court, à peine perceptible. C'est trop difficile d'être un masque. Puis, le temps me fait "tic tac", je te lance un sort avec ma baguette magique invisible, tellement brillante, je te toise, t'ordonne de prendre vie, oh seulement pour quelques heures... nous partirons dans les champs, je te ferai visiter la côte, la plaine, je te ferai boire à la rivière, tu délieras tes cheveux, tu riras, peut-être me parleras-tu, puis je te ramènerai, là, à ta place, et les araignées retisseront les toiles, et tu regarderas encore devant toi, tu m'attendras, tu espéreras que je revienne demain.

Et le temps s'arrête ou bien s'étire, je ne sais pas...

Hélène Gonthier - Tous droits réservés - Octobre 2013

mercredi 23 octobre 2013

Givre

Givre d’une fenêtre embuée
Nuage en coton de miel

Marque la pose d’un hiver devenu
Repos grisant d’une nature

Nu tête des arbres
Épurée d’artifice

Statut d’hibernation 
Pause d’entre temps

jeudi 17 octobre 2013

Au plus profond de ton cœur.

Être avec toi sans effacer la mort qui rôde
Tenir encore ta toute petite main chaude
Réchauffer ton corps d'os et de peau trop grande
Prier par la fenêtre ensoleillée
Prier par tous les orifices de ma peau
Y aura-t-il délivrance ce jour
Délivrance et envol vers l'au-delà
Ton au-delà à toi
Celui préparé par toi
Par tes actions terrestres, tes pensées
Ton intuition de femme si forte

Pour l'instant, je veille sur toi
Je glisse encore à ton oreille
Des mots tendres et vrais
Des mots calmes d'amour
Et mes larmes se faufilent
Dans les sillons de ton visage
Jusqu'au plus profond de ton coeur

Hélène Gonthier - Tous droits réservés - Octobre 2013

Une amie m'a dit:

Une amie m'a dit:

"Laisse ta tête sur l'oreiller, sois témoin de la brise de ton matin, choisis tes pensées, allège-les jusqu'à ce qu'elles retrouvent leur vraie nature gratifiante.
Accorde ta harpe intérieure. Rejoins ta valeur intrinsèque afin de la nourrir de tes promesses. Tu sauras que tu peux ouvrir l’œil car un chemin sera disponible pour toi. Dépose hier sur la rambarde de la nuit. Saisis l'occasion unique de débuter dans la joie ta seule journée, la seule qui vaille la peine. Ressens la guidance, celle qui n'attend que ton vouloir personnel. Mesure ta chance, mais ne la contiens pas, c'est une boussole qui indique tout au plus une direction. Compose tes couleurs sur ta toile personnelle. Opère un travail sur toi-même."

Hélène Gonthier - Tous droits réservés - Octobre 2013

lundi 14 octobre 2013

À vous écrire ce soir.

Dans un brouillard mental, je fixe l'horizon
et lui lance tous mes espoirs.
Non, je ne ferme pas les yeux,
je vois clairement la ligne, oh elle est un peu vacillante en ce moment,
mais à tout le moins encore horizontale.
Alors, je place un espoir par là puis un second ici et un autre au fond là-bas.
Je veux un horizon garni, je souhaite tous les coins remplis.

Je m'active.
Si des nuages couvrent la ligne de mes vœux, je reste calme, silencieuse.
Je connais les intempéries de ma météo, elles ne durent jamais longtemps...
Je respire avec la meilleure conscience possible, en remerciant pour les acquis,

les possibles et les peut-être.
Je tente de ne pas m'écarter sur mon propre chemin.
Fixer l'horizon ne suffit pas. Il faut aussi veiller à placer les pieds aux bons endroits.
Plus les cailloux sont gros et moins je les vois parfois!
Se faire l'amie de la vie, la vie de maintenant, pas celle de demain, cette vie-là elle est loin.

S'accrocher à ses valeurs, s'accrocher solide, marcher avec elles.
S'il le faut, contacter les zigzags, les coches saignantes, les fractures internes,
digérer les mauvaises passes, puis recommencer autrement, mais avancer.


À vous écrire ce soir, je dissipe le brouillard....

Hélène Gonthier - Tous droits réservés - Octobre 2013

Le sel et la soie.

Il me fallait d'abord mouiller la pièce de soie à la grandeur,
une soie bien tendue sur les quatre côtés du cadre métallique.
Le motif qui s'est imposé à moi semblait être floral,
des teintes chaudes se présentaient, me remémorant
l'été merveilleux que j'avais peine à quitter.

La gutta tracée minutieusement aux contours des feuilles
et des fleurs me parut un bon début. Celle-ci devait sécher complètement
avant d'étendre les couleurs que je m'amusais à choisir pour mon tableau.

Un gros pinceau de petit gris, ce précieux poil d'écureuil, placé entre
mes doigts et trempé dans le jaune cadmium me révéla un fond de toile
tout ensoleillé. Le pigment se mariait à la soie imbibée d'eau par les
mouvement délicats que j'exécutais avec précision. Je juxtaposai une
pointe d'orangé ici et là, différentes teintes de vert à l'intérieur du feuillage et conservai le violet pour les pétales de fleurs. Il y avait un jeu d'ombres et de
lumière intéressant. Aussi, je poursuivis l'expérience en jetant de fines gouttelettes d'une couleur prune sur le haut de la toile et des
grains de sel au centre des fleurs pour un effet surprise. À l'instant même,
les pigments se mirent à réagir et tracèrent des sillons imprévus.
Je me penchai pour les observer et sus à cet instant que j'aimerais
perfectionner cet art millénaire.

Le séchoir à main projeta la chaleur nécessaire afin d'accélérer le séchage de la pièce. Des fleurs généreuses aux cœurs épanouis se révélèrent dans toute leur beauté fragile.

Je devais fixer le travail en libérant la pièce de soie de son cadre pour l'étendre et la repasser à basse température.
Placé devant la fenêtre, le carré de soie obtenait sa note de passage
et je fus remplie d'une joie enfantine.

Et le travail soyeux était aussi joli à l'endroit qu'à l'envers!

Hélène Gonthier. Tous droits réservés. Octobre 2013.

Chaise de parterre!

De profil, elle était mignonne ma mère-grand,
ses cheveux ébouriffés par le vent,
sa tête en nuage, de vraies plumes de pélican.

Le plus étonnant était sa chaise de parterre,
une chose qu'elle affectionnait en solitaire,
un bidule et tout à la fois son contraire.

Elle s'y nichait pour un moment de lecture,
un livre appuyé sur ses deux fémurs.
Dans ces instants, rien n'arrivait à la distraire,
ni les observateurs, ni sa posture stationnaire.
On aurait pu croire qu'elle était de sel ou de givre,
tellement son corps immobile s'agrippait au livre.

J'aurais voulu la déplacer, la déranger parfois,
peut-être aurait-elle faim... ou froid ?
Quelle manœuvre de la surprendre, quel gâchis
de la soulever dans semblable machinerie !
De voir la roue derrière son cou,
je confondais le poupe et la proue!

En revenant sur mes pas, bredouille,
je me répétais: "Ne la surprends pas, andouille,
vaut mieux retourner à tes classeurs,
grand-mère fait la pause-bonheur!"

Hélène Gonthier - Tous droits réservés - Octobre 2013

vendredi 11 octobre 2013

Le pain et le fardeau.



Ses mouvements étaient harmonieux,
chacun de ses gestes recevait une attention particulière.
J'aimais le regarder boutonner sa chemise le matin,
se verser lentement une grande coulée de café fumant,
s'asseoir à la table et nous verser l'appétissant jus de pomme.
Il faisait tout avec une tranquille application.
Je devinais son plaisir à trancher minutieusement le pain
qu'il disposait ensuite au centre de la table
pour la joie de nos petites bouches gourmandes!
Maman nous rejoignait à la cuisine; elle avait une tasse
qu'elle affectionnait et papa la choisissait pour elle, lui versait
affectueusement son café tous les matins.

Dans nos cœurs d'enfants sans soucis, le bonheur avait un
goût délicieux ces matins-là. Nous partions pour l'école avec un sac
à dos de nonchalance, une poignée de raisins secs dans les poches,
et l'assurance d'être aimés et protégés par des êtres exceptionnels.

Cependant de nombreux nuages vagabondaient au-dessus de nos têtes heureuses,
concoctant à notre insu des averses insoupçonnées, lesquelles allaient recouvrir
entièrement le paysage, nous plongeant dans un désarroi inexplicable. L'insouciance enfantine allait se dissoudre rapidement, éparpillant un fardeau de grisaille sur les souvenirs heureux, nous laissant sans voix, sans recours, sans issus.

Nous avons cheminé depuis, nous avons su adoucir nos regards intérieurs en lien avec certains épisodes que l'on peut qualifier de "particuliers" et orienter nos vouloirs vers de meilleurs scénarios. Nous avons surtout appris le sens des mots "pardon" et développé nos affinités en regard de la compassion.

Hélène Gonthier - Tous droits réservés - Octobre 2013

lundi 7 octobre 2013

Poudre de coquillage.

Poudre de coquillage,
grains de sable sage,
lorsque tu te retrouves
entre mes doigts de pied,
je ne peux plus marcher!

Poudre de coquillage,
grains de corail sur la plage,
lorsque tu te retrouves
dans le creux de mes mains,
je n'ai plus de chagrin.

Poudre de coquillage,
sel doré sous les nuages,
lorsque tu te retrouves
incrusté sur ma peau,
je replonge dans l'eau.

Poudre de coquillage,
texture de forage,
lorsque tu te retrouves
dans mes bagages,
tu as fait le voyage!

Hélène Gonthier - Tous droits réservés - Octobre 2013

mercredi 2 octobre 2013

Les idées se sont envolées.

Si l'idée sympathique venait à passer par ici,
je la saisirais et la déposerais sur la feuille,
et tout à la fois sur l'écran.
Je l'habillerais de qualificatifs, superlatifs,
peut-être bien que je la ferais suivre
d'un adverbe ou deux.
Ce pourrait être un exercice de composition.
Néanmoins, je tenterais de côtoyer sa concision.
Déposée sur mon mur, elle deviendrait une affiche,
une sorte d'icône de la pensée!
Mais en ce moment, l'air est vide, rien n'y circule.
Les idées, sympathiques ou pas, toutes les idées se sont envolées.
Je crois être dans un trou, assoiffée de mémoire!

Si et seulement si...

Si en
Silence d’une
Cicatrice


Sillonne le
Simulacre de ma
Situation


Similitude d’ombre
Silhouette à la
Signature faussée


Simagrée au mal
Sidéral qui désormais
Siège en Roi


Cisèle sans pitié
Civisme Ô tant
Signifié d’abandon


Ciblage en victimes
Si peu, si peu
Circonscrits d’infortune


Cynisme en école
Sitôt d’un espoir
Simulé


Si et seulement si
Synonyme d’une beauté
Sylphes en modèle


Simili paradis
Sifflant l’enfer
Cité perdue


Simultané d’un
Si et seulement
Si...