mardi 31 décembre 2013

Souhaits pour 2014

C'est d'un œil curieux
que je parcours vos textes,
vos élans du cœur, vos proses,
tous les matins devant l'ordinateur,
mon ami silencieux devenu universel.

C'est d'un œil discret que je parcours
certains de vos jardins secrets,
vos poèmes, vos joies et vos souffrances
étalés sur la toile d'araignée.

C'est d'un œil aimant que je commente
vos livraisons tellement humaines,
et d'un œil complice que s'installe
la résonance d'un blog formidable.

2014 ouvrira ses bras dans quelques heures...
J'aimerais vous souhaiter des montagnes de bonne humeur,
de puissantes cascades de découvertes inouïes,
des forêts profondes de complicité avec vos proches
et des rivières gonflées de compassion
cheminant vers un nouveau monde.


Gonthier Hélène
Tous droits réservés

lundi 30 décembre 2013

Maintenant

Je ne suis que la somme de ce que j'ai été en complémentarité avec les aspirations de mes futurs. Bref en équilibre entre le réel de mon passé et l'illusion d'un lendemain.

dimanche 29 décembre 2013

Absent jusqu'au 6 janvier 2014.

Je devais trouver un présent extraordinaire,
quelque chose d'original, d'authentique, 
un objet qui lui ferait tellement plaisir, mais voici,
sur la porte de la boutique, on indique:
Absent jusqu'au 6 janvier 2014 !
Pas de veine, pas de chance, pas de plaisir!

Au pied de la porte de la confiserie,
les minutes s'additionnent et m'enveloppent d'une tristesse
toute jaunie, vous savez ce jaune pâle qui recouvre
les murs de la vieille teinturerie au coin de la rue qui fait un U?

Je devais trouver sur le champ une idée géniale, 
une façon bien à moi de lui prouver ma reconnaissance, 
mon attachement, mon amour naissant!

Mon sac à mains ouvert laisse entrevoir un petit papier de travers,
une feuille rabougrie, froissée, pliée, dépliée, rangée à la hâte...
Je n'ai pas de crayon, impossible d'écrire des mots-velours. 
Mes mains s'agitent maladroitement; il y a ce vent qui bougonne, 
qui siffle et me paralyse. 
Je tourne le dos au saboteur impitoyable, cet esclave que nourrit l'hiver.
De mes mains ankylosées, je réussis à déchirer le papier,
je forme deux épaules et une pointe vers le bas. 
Oui, une espèce de cœur
En toute vitesse, je dépose sur mes lèvres ce baume rouge 
et appose un baiser sur le coeur de papier...

Saura-t-il apprécier ce geste désemparé?

H. Gonthier   Tous droits réservés   29 décembre 2013

mercredi 25 décembre 2013

Quelques brins de solitude volontaire...

Les steppes de ma joie et ses alléluias
font de surprenants dessins sur les murs de ma vie.
Je contemple souvent avec nostalgie les lignes bleues
que tracent les ombres gênées sur la beauté du jour.
Néanmoins, la vie me tire par en avant, plus loin que moi,
je lève le voile, je veille et m'émerveille.
Je suis rarement seule dans mon tourbillon accéléré
aussi, je m'extirpe volontairement lorsque le sous-bois
m'appelle de ses grands élans confiants pour me glisser
à l'oreille ses confidences et ses principes d'éternel amour!

À tous, chacune et chacun, quelques brins de solitude 
volontaire en ces temps de tourbillons étincelants!

Hélène Gonthier. Noel 2013. Tous droits réservés. *

samedi 21 décembre 2013

Une flèche en course.

Même si la lune fixe son œil froid de désapprobation,
même si les obligations professionnelles tiennent lieu de chapelle, 
de peau, d'oxygène,
même si des larmes rendent glissantes une poursuite obstinée,
un être que j'aime demeure dans un système clos que rien ne menace.
Sa vie est pleine à ras bord. 
Il tente de poursuivre en équilibre sur un fil de fer, 
les bras chargés de mille projets.
Voici une flèche en course qui ne s'accorde aucun détour.

Inutile fâcherie emprisonne un espace voué à la mort.
Aussi, la rivière poursuit-elle son cours inexorablement.

Dehors, le pigeon bleu-gris qui se tenait sous la corniche vient de s'envoler.

Hélène Gonthier
Tous droits réservés.
Décembre le 16, 2013.

lundi 16 décembre 2013

Hiver en vent soufflé

Souffle de neige sur la plaine balayée

Caressant les pavés blancs vêtus

Balayant la journée d'horizon cloîtré

Congé en paresse d'une tempête



16 décembre 2013
Tous droits réservés
Mathieu La Manna Hamelin

dimanche 15 décembre 2013

De concert avec le spectacle de l'ordinaire.

Le vent est un baryton qui souffle des notes puissantes
et graves lesquelles résonnent au plus profond de ma cabine corporelle.
Mes oreilles repèrent des accords familiers, je m'active à travers sa musique. 
L'opéra de mes initiatives joyeuses emplit l'air et l'espace de ma cabane,
de concert avec le spectacle de l'ordinaire.
L'harmonique de la partition voyage à travers l'infiniment petit
et me rassure quant à l'infiniment grand.

Hélène Gonthier
Tous droits réservés
mi-décembre 2013

vendredi 13 décembre 2013

Vendredi déglingué.

Brouillard pathétique d'un vendredi déglingué...
La tête appuyée contre un bras fatigué...
Je cherche à tâtons une idée à mariner.
Ouf! Semaine difficile...
Émotions à faire figer la bile...
Non, je ne bouge pas, je fige.
Y'a de l'ombre dans mes pensées...
Je visite un reflet argentique, identique
Ce n'est pas tout à fait fantastique.
Confidence d'une léthargie lancinante...
À faire réagir le bloc psychiatrique!


Gonthier Hélène
Tous droits réservés
Décembre deux mille treize

Temps pis...

Comme le temps est cruel
Un ennemi d’outre-tombe
Changeant ses amertumes au gré du vent

Ma peau se plisse devant toi
Ma vie se froisse derrière toi
Me cœur s’assèche par toi

Fatigue en ennui
Faute de mieux
Survie

Ma plume asséchée s’effrite
En gratte-papier achevé
Terne poésie

Froid d’un mors
Aux dents hachurées
Tirant le fardeau d’être soi

Panique dans le cœur sablier
Grain de sable esseulé
S’accroche sans espoir

Confort aux reflets de mes semblables
Au creux du vase inversé
Masse des déchus

Rien
Nul désir
Absence du trépassant

Ô ma plume
S’il te plaît
Chante à nouveau

Caresse mes pages
De chants sereins
Celui du lendemain

Trempe ta folie
Parfume la beauté
Dans l’encre de mes désirs

Vision d’avenir
Couchant avec la liesse
Tu t’es posée sur la couleur de mes envies

Poésie d’une coupe à orgie
Abondance d’émerveillement
Ivresse délectable

Valse en dialecte
Saveur locale
Unicité

Hasard trébuché
Sur l’éclat
D'ébène

Mathieu La Manna Hamelin
Tous droit réservés





jeudi 12 décembre 2013

Un mouvement puissant.

Je marche péniblement vers mes utopies brillantes
avec l'espoir qui se cherche une place
dans ce sac à dos de nécessités.
Mon horizon est tatoué de joies véritables
tissées au travers du brouillard persistant.
Néanmoins, mes pas se dessinent en cadence légère.
J'ai resserré mes lacets; aucun caillou ne peut s'infiltrer.
La recherche d'oasis ou d'une halte routière est remise à plus tard.
Un mouvement puissant pousse ma carcasse d'acier inoxydable vers l'avant.
Il grêle, il vente. Les mésanges et les colibris se terrent sous les branches.
Ma route est un combat singulier.
Une nécessaire solitude nourrit mes pensées.
Mon cœur carbure à l'image de te retrouver.

H. Gonthier * Tous droits réservés * Décembre 2013

mardi 10 décembre 2013

Un matin de *décoiffure*.

Oh miroir! Que suis-je devenue?
Visage de plâtre qui s'interroge...
Peau de grès, fissurée...
Papier-soie à repasser!
Au-dessus de l'œil creux,
des sourcils de soucis!

Aucun public au parterre,
léger soulagement!
Il n'y a plus de printemps.
Serait-ce cette affaire, misère?
Question de temps.

Auto-dérision par Hélène Gonthier.
Tous droits réservés.
Décembre 8, 2013.

Un fantôme tire la ficelle.

Envers moi la promesse d'écrire ce soir,
mais les mots se faufilent à reculons,
un fantôme tire la ficelle dans le noir,
emplissant ses poches de mes expressions!

J'ai pensé le prendre sur le fait, l'agrès,
l'invectiver et lui crier après,
mais plus personne, plus rien, disparu,
envolé avec sous le bras mon bien.

Non mais vous conviendrez, quel polisson!
S'enfuir sans rien dire avec mes rimes,
des pages complètes de mots dans l'baluchon,
pour sûr, en direction des Maritimes!

Certains l'ont aperçu, les pattes aux fesses,
il serait passé en coup de vent hier,
son baluchon ouvert même en hiver, 
Toutes les rimes dessinant une tresse!

Envers moi la promesse d'écrire ce soir!

dimanche 8 décembre 2013

L'optométrie

Elle me quitte dans son élan de bon sens. Peu de mots sous la coupe d’une rupture suffisent à éteindre l’étincelle de mon regard. Mes pleurs en pourboire pour le garçon patientant, facture en main dans l’étrier en noir livret. Signer de ma plume l’autorisation de me prélever la dot de mon célibat tout neuf. Pécule insignifiant à la monnaie souriante dans la paume du précepteur de service fait retourner à la cuisine le majordome satisfait.

Mes pas se meuvent dans les trottoirs. Direction en dérapage d’une rose des vents obsolète, je ne peux croire à ce soufflet envers ma dignité que m’a infligé cette rupture. Se voir sous la donne d’une main perdante est un fruit aux vertus amères.

Scène en déroulement continu dans le fil de ma mémoire, je vois et revois la scène comme une torture ou encore pour en comprendre l’issue. Tenter d’en percer le mystère, discerner le vrai du faux, élucider la faille qui a fait tout basculer dans l’univers des ombres, des sombres, des songes...

Puis, une sensation au froid mordant ma joue. Le dernier baiser, celui qui a signé son départ. Le voile de son baiser sur ma folie, témoin d’une lueur en flamme du passée, se givre de remord sur la mémoire de mes mains closes. Douleur sur relation en perte d’avenue sur cul-de-sac de la voie sans borne. Éternelle allée pavée de bonnes intentions, mais aux résultats timorés chassant l’espoir d’une lumière en piste d’atterrissage. Je monologue dans de longues élucubrations en guise de réponses, soupir en gouffre.

Perçant la nuit qui me coiffe, je pleure les larmes de sang de ma solitude nouvelle. Pourtant, l’engagement était palpable sous la caresse d’une embardée aux mains jointes, leurre dans l’appât mordu dans ma candeur naïve. J’y croyais, j’y avais cru, jamais plus n’y croira. Brisé dans ma fragilité, je m’affaisse dans l’antre de l’esseulé aux murs dégarnis d’artifices.

Nuitée en dormance dans les heures blanches qui recouvrent mon insomnie, je sonde mon intra. Dérapage en fabulations, je trébuche dans le hasard d’une négation formelle. Je ne peux me résoudre à voir la vérité telle qu’elle s’affiche dans les néons clignotants de l’évidence.

Endolori par cette inactivité passive à compter les heures liquides en compte-gouttes, je fuis le résultat navrant qui se reflète dans le miroir. L’air frais fera du bien, l’air de rien, l’air désabusé, l’air oxydé. Lumière solaire en quête de brûler le peu qui me reste, je fonce tête baissée, tête résignée, tête vide de trop plein, vers l’univers des yeux tout neufs.

Vitrine alléchante en salive parsemant le pavé de sa devanture, je fore mon for intérieur d’une solution à court terme. Bruissement d’elle dans le dédain de son écho, je ne veux plus souffrir d’un soupir de plus.

Tintement de clochette, appel de phare pour le commis rémunéré commission, il se pointe le bout du nez, orné d’un appareil optique d’occasion. En mot d’accueil, il me toise l’abordage dans l’évidence de ma venue en ce lieu. Yeux rougis par les pleurs répétés, il comprend mon besoin.

Monsieur voudrait se sentir mieux n’est-ce pas?

Que pourrais-je répondre à ce pléonasme futile, qui ne voudrait pas embaumer le bien-être? Opinant du bonnet, je lui confirme sa pertinence d’observateur fallacieux.

Monsieur a une préférence pour le moment? Les verres roses aident bien en ces circonstances qui semblent vous affaiblir la volonté. Nos utilisateurs qui les portent n’ont que des bons mots à leur égard. Beauté environnante voisinant une vie sans tracas. Nous les garantissons contre les égratignures des échecs scolaires, deuil d’un proche, ou encore perte d’emploi. L’effet est instantané, dès qu’ils sont sur votre nez, la vie se teinte de vives couleurs et les effets secondaires du mal de vivre s’évanouissent comme par magie.

Comment faire pour lui dire que je ne corresponds pas à cette description? Teinte de désespoir de pouvoir avoir mieux, je décline son offre d’un geste de la tête. Persévérance en guise de profit, ce dernier ne jette pas l’éponge de la défaite et réplique d’une offre nouvelle pour m’éblouir cette fois.

Monsieur préférerait peut-être le vert pour se mouvoir sur la route de l’espoir. Elles sont en solde en ce moment. Nous savons pertinemment que c’est la période des examens et les étudiants viennent en masse pour s’en procurer une paire. L’effet de celles-ci est en tout point similaire que les roses, c’est à dire instantané! Vous marcherez dans l’espoir que tout ne pourra aller pour le mieux.

Je ne suis pas étudiant et l’espoir s’est effacé de mon vocabulaire, alors je pense que je devrai m’en passer et fuir ce lieu pour toujours. Voyant mon départ et son échec, la contre-attaque ne tarde.

Je vois que Monsieur est sélectif et connaisseur. Je voulais simplement savoir si vous étiez prêt pour l’offre suivante. Ce sont les lunettes des stars vous savez, les verres dorés. Avez celles-ci, nul souci c’est la totale. Tout brille dans le ciel tout comme dans votre vie, la richesse et l’abondance se vautrent à vos pieds, elle vous supplie de la cueillir tant vous êtes important pour elle. C’est le net plus ultra, le tout serti d’une monture en filigrane lingotiforme.

C’est vraiment n’importe quoi, rien ici ne me convient. Le demi-tour de mon délit de fuite appelle la porte par laquelle je suis entré. Perte de pécule sous le couvert de la commission en sablier épuisé, il ne se résigne pas et redouble d’ardeur pour me convaincre que l’as est encore dans sa manche. Perte de temps convaincue, je pousse la porte quand il la bloque avec un sourire de vainqueur. Incompréhension dans la suite des événements, je le regarde sans vie et lui me tend l’ultime paire de verres.

Monsieur ne peut pas partir sans avoir essayé la collection spéciale, réservé pour des personnes comme vous. Je vous ai bien cerné cher Monsieur. Le noir est tout à fait pour vous. Il vous cache la vie comme elle est, c’est à dire, vous devenez aveugle devant l’horizon, les émotions s’éteignent dès leur naissance. Rien ni personne ne peut vous atteindre, car vous ne les voyez plus. Vous êtes et serez seul dans votre monde. Parfait pour le genre de personne que vous êtes. De plus, elles sont assorties à vos cheveux, n’est-ce pas un point de plus pour cette paire toute désignée pour vous.

Confus, je les mets devant mes yeux et le monde s’éteint et la catatonie s’empare de mon exil. Le plancher de la mort s’ouvre sous mes pieds et le vendeur me passe au crédit. Finalement, il a vu juste et aura sa vente aux enfers.

Mathieu La Manna Hamelin
8 décembre 2013

Tous droits réservés

jeudi 5 décembre 2013

Bof...

Rage de vivre dans l'être qui se consume
Je pleurs ma perte de sens
Croire en ma lueur est vain
Vestige inégalé d'une réalité vétuste

J'effleure ma folie
Caressant mon déni
Infâme dictature
D'un rêve éclaté

dimanche 1 décembre 2013

La maison est un utérus.

Une peau de mouton paresse sur le canapé, 
j'enveloppe mes glaçons de pieds.
Au ras de la tasse, tes yeux baignent dans les vapeurs du thé.
Nos sacs à mots sont vides depuis peu, percés.
Le soleil et la pluie se taquinent pour décider de novembre ou de l'hiver.
La maison est un utérus aux parois moelleuses, une mère,
un filtre douillet autour duquel pivotent les saisons.
Je souris à tes iris. De nos épaules s'est délesté le plomb.
Imperceptiblement, je cogne un clou!
Tu ris de moi comme un fou.


H.Gonthier * Tous droits réservés * Décembre premier