mercredi 28 août 2013

Ma cour arrière.

Voici un endroit discret, un havre de vide, là où je ne suis pas tenue de réagir,
de répondre aux questions, une bulle de paix pour amie zen, moi,
et pour corps à plat, encore moi!

Ma cour arrière en robe verte
est un halo de silence très peu aménagé, joliment épuré.
S'immisce en douce un filet d'eau large comme un doigt, 
dégoulinant d'une roche pleureuse vers un minuscule étang 
à peine plus gros qu'une table à manger.
Rendez-vous des grenouilles chanteuses, oiseaux flâneurs, 
têtes heureuses rêveuses,
j'ai nommé toute personne pouvant s'asseoir à terre dans l'herbe.

Ici, je flotte dans un sentiment de recharge énergétique semblable à celui d'un touriste
à lunettes noires, couché sur le pont d'un navire à étages multiples, stationné au soleil
dans une lagune de la Méditerranée!!

Perspective de félicité: rien à préparer pour dîner: *touskis* au menu! Tout c'qui reste.

L'art-image.

Il s'agit de dessiner sur un papier
des courbes...en laissant le crayon décider.
Ça fait des formes inhabituelles,
de petits montres avec des ailes!

Essayez, c'est facile!
Ça développe le côté tactile!

Les enfants font souvent l'exercice
Ils sont tous des artistes!
Ça donne des petits chefs-d’œuvre,
surtout ça fait rire les murs d'école! 
C'est de l'art-image!
Tout à leur image!

"Corridors de silence obligatoire,
vous êtes devenus des comptoirs
et des murs artistiques!
Nous vous décorerons en mosaïques!"

lundi 26 août 2013

En cas de mélancolie persistante.

En cas de mélancolie persistante, avoir l'image suivante:
la fleur meurt, tombe et pourrit; elle livre au sol
ses graines abondantes, de minuscules semences
qui roulent et se fixent entre les aspérités.
Une magie d'alchimiste opère ensuite.
D'autres fleurs naissent et s'élèvent vers la lumière
pour le ravissement des yeux et des sentiments.
Éternel retour des choses, 
agenda perpétuel sous l'aile des saisons ponctuelles,
abondantes de richesses, chacune à sa façon.

Le profil de l'été s'emboîte déjà dans les couleurs chaudes
et rassurantes de l'automne.
Par un jeu de mains habiles sur l'écran du 
ciel bleu-gris, Octobre et Novembre enfileront leurs gants
de laine pour toucher l'hiver qui, tant bien que mal,
nous rafistolera des jours blancs de plus en plus courts.
Nous serons frigorifiés, enveloppés jusqu'au cou,
passés sous zéro.

Puis de petits coups de chaleur imprévue
feront grimper le mercure. Insouciants, nous
attraperons la fièvre du printemps, sans nos bonnets
disparus.
Il y aura des retours sous zéro, des frissons de météo,
cependant le soleil mènera des percées de plus
en plus longues.
Ses piquants clins d’œil perceront les nuages arrondis
et nous serons sous la pluie.

Tous en chœur, nous implorerons Mai de revenir fleurir les prés.
Aventureux, il quittera son Avril frileux, impatient de tenir parole,
celle de couvrir l'été de promesses.

Mélancolie ne peut survivre devant promesse tenue.

dimanche 25 août 2013

Complicité.

Identifier les visiteurs du ciel,
des plumes en vol,
des becs à l'affût.
Carouges à épaulettes,
merles d'Amérique, goglus,
grands hérons aux mouvements lents.

S'incliner devant le style de chacun
traversant le hasard des vents,
de petits points fuyants
parcourant le fond du ciel.

Je cueille la plume tombée à mes pieds,
cette toute petite chose aérienne,
la place à mon oreille,
en complicité de toute l'intensité esthétique
des chorégraphies déployées.

Il me plairait de ralentir.

Avec un doigt sur le sable, j'écris:
"Courir après le temps m'épuise"
Je signe: Hélène.
Puis, tout à côté, je dessine lentement
le "8" horizontal,
comme le chiffre habituel, mais couché
sur le dos.
On dirait 2 yeux qui me regardent.

Il se laisse facilement tracer,
je le répète encore et encore,
comme pour ralentir la course, la mienne.
Je suis une automate enchaînée à l'obsession
du déplacement, du mouvement perpétuel.
Le temps ne se cache-t-il pas sur la
ligne de mes horizons?

Il est ici le temps...
dans mon huit allongé sur le sable.
Bientôt il m'échappera
car je voudrai courir encore...

Et je prendrai mon doigt,
dessinerai imperceptiblement
dans la paume de ma main opposée,
ce "8" infini, ce signe du donner
et du recevoir, ce chiffre qui taquine
ma conscience.

Il me plairait de ralentir.

Tu vas me manquer ma petite poule.

Grimper jusqu'au sommet d'une montagne,
y déposer sa peine sous une roche pesante
pour que les milles-pattes la décortiquent, la bouffent,
la recyclent.

Marcher longtemps dans les sentiers étroits, 
ces lacets verts qui font des courbes, 
dessinent des pentes, contournent les falaises abruptes.

S'arrêter et humer à fond la forêt.

Chanter un air de Bach, assise dans l'humus 
qui sent bon la vie.

Puis choisir un arbre pour ami,
l'admirer de bas en haut,
lui toucher la peau, le sentir de près,
l'apprendre par cœur,
lui faire confidence,
tendre l'oreille,
entendre ses mots enracinés,
deviner sa modestie,
son acceptation de l'immobilité,
son élévation vers la lumière.

Porter à deux mains un toast à la vie
déployée, multipliée, un toast à la beauté cachée,
celle qui me livre ici ses pans discrets.

Tu vas me manquer, ma petite poule,
tu pars si loin, ma belle Emmanuelle,
22 ans de grand bonheur à te regarder cheminer, 
maintenant c'est un au revoir
et non pas un adieu.
Je sais que ton bonheur demeure à Kaslo,
ton amour t'attend.

Je remercie pour ta jeunesse, ton énergie,
ta force et ta beauté unique.
Va rejoindre ton amour.
Je suis heureuse pour toi ma petite poule.

mardi 13 août 2013

Horizon.

En haut d'un arbre géant aux branches écartées
comme des doigts charnus,
je construis une cabane en planches,
c'est peut-être un nid pour femme solitaire 
à la couvée disparue,
un espace juché, 
assez grand pour y dormir et manger,
assez petit pour me bercer d'anonymat.
Une coquille pour perle à parfaire 
en haut d'un escalier à colimaçon.

Souvent, lorsque j'arrive à m'extraire 
du temps juteux qui fuit, 
je grimpe dans ma tour d'observation.
J'échange mes pas de danse du quotidien essoufflé,
farci de peccadilles contre quelques heures apaisantes.

Par la fenêtre, mon œil fait provision d'images, 
les déposant en couches pêle-mêle
partout où j'ai laissé du terrain vaquant, 
sur des plages désertes à découvrir maintenant.

Dans ma tête d'adolescente, l'horizon foisonne 
de ces innombrables déroulements de vie possible.
Photo
Lorsqu'une porte se ferme, il y en a une qui s'ouvre. Malheureusement, nous perd...Afficher la suite
Vibrations Positives♥♥♥

samedi 10 août 2013

La calanque.

Immobile au sommet, les deux pieds bien rivés dans la rocaille,
je suis aux quatre vents.
Ondulant, le corps paresseux de la montagne se profile,
indifférent à mon bonheur.
Je lui crie qu'il est beau!

J'ai suivi mon idée de grimper sur le dernier plateau,
je me sens comme la cerise sur le gâteau!
L'ascension soutenue fait battre le cœur dans les oreilles.
Ma gorge est sèche de trop de souffles courts.
Juchée comme un corbeau sur la branche,
je découvre d'un seul embrassement la crique bleue,
toute en bas, on dirait un œil sans paupières,
satiné comme un miroir.

Un geai bleu me frôle puis s'élance, pique du bec
vers la calanque pour boire un coup.
Je poserais bien ici les fondations d'une cabane
fenestrée de tous les côtés.

vendredi 9 août 2013

Sur mes épaules, un rêve mauve.



Le jour laisse lentement sa place
et tarde à éteindre son soleil.
L'astre de flammes roule sa révérence
et dépose ici et là des voiles de rubis
dignes des plus belles draperies.

Les nuages ouvrent des pages,
effilochant la ouate chaude sur l'horizon.
La grosse boule perce la ligne immobile
sans heurts pendant que mes yeux 
admirent la beauté qui se meut,
l'intensité qui peu à peu
perd ses forces en bonifiant l'instant.

Une émotion me visite lorsque le noir
envahit par couches successives
des pans de ciel offert.
Le temps de la nuit prend toute sa place
et sa signification.
Il y a de ces rendez-vous qui s'imbriquent
et vous saisissent de la tête aux pieds.

Sur mes épaules, la nuit dépose un rêve mauve.

Fifrelins.

Un exercice de lecture me plonge
aux antipodes de ma vie actuelle,
je suis propulsée dans des couleurs nouvelles.
Je voyage immobile. La paroi de ma bulle imaginaire
m'isole agréablement de tous ces fifrelins entourant
le quotidien. Je suis prisonnière d'un confort littéraire,
peut-être un brin paresseuse ce matin!

mercredi 7 août 2013

Inatteignables contrées mouvantes

Les mots me semblent inaccessibles,
de lointains îlots gris.
Pourtant je les vois au loin, de petits points
et je marche vers eux, inlassablement.

Ce sont d'inatteignables contrées mouvantes.
Leur vitesse de croisière m'essouffle,
aussi, les perdrais-je de vue bientôt.

Ça y est, ils sont disparus, à tout jamais muets.
L'horizon a tiré d'un jet rapide son trait final sur eux.
Le silence enrobe tout maintenant
et ma voix melliflue, impuissante, se tait.

dimanche 4 août 2013

De "belettes" on les traite.

Elle se couvre de blanc aussi
lorsque l'automne est fini.
Je ne sais pourquoi en fait,
on la nomme ici "belette".
C'est une toute petite bête
qui se cache dans un trou
lorsqu'elle voit le hibou.

On taquine de temps en temps
les gens curieux, intelligents,
ceux qui ont l'nez fourré partout,
les vrais touche-à-tout.
De "belettes" on les traite,
quel drôle d'épithète!

"Hermine", une belette vous êtes,
lorsque de l'autre côté
de l'océan vous traversez!