samedi 31 mars 2012

Délices précaires.

Saisie au vol, je la dépose dans mon silence.
Elle résonne.

Vous arrive-t-il d'être dans les délices d'une pensée,
dans un état bienheureux, suspendu pour quelques secondes? 
Alors vous êtes le visiteur, visité par elle. Sous le charme.
Vous prenez le pouls de cette pensée précaire,
imaginant son expression dans la vibration des mots que vous choisirez
ceux-ci bien sûr donnant l'élan, la couleur et l'intensité.
Cette pensée, si précaire soit-elle, il vous faut la parcourir, la nourrir encore un peu, la préciser.

Peut-être oserez-vous la nommer à haute voix,
la mettre au monde pour le message qu'elle porte,
l'écrire en toutes lettres, l'extirpant de sa fragilité.
 
Peut-être la garderez-vous aux coins des lèvres.



vendredi 30 mars 2012

Je pourrais perdre.

Je pourrais perdre mon chemin pour réinventer le voyage,
rompre avec le temps, l'oublier volontairement sous les nuages. 
Je pourrais un jour... aussi perdre la voix,
devenir incapable de prononcer quoique ce soit. 
Malheureuse, je pourrais perdre au change, au jeu,
perdre un ami dans un accident, un feu,
éventuellement à la mort laisser un parent,
puis les deux évidemment.
Perdre mon ombre un soir de brume bleue
ou mon emploi, peut-être même tous mes cheveux!  
Oui, je pourrais perdre la face,
tomber à pic sur la glace,
manger du pain sec
rester blanc-bec.

Loin de moi ces perspectives de misère...

je voulais simplement vous distraire!

Hélène Gonthier
Tous droits réservés
Décembre au solstice, 2013.







Aide-moi.


Elle n'a pas de numéro,
ne se trouve pas entre tes fenêtres,
ne se cache pas dans tes corridors,
elle n'est pas à l'étage, ni en bois, ni en verre.
Je la cherche partout, sur tes murs, sur les parois
de tes grottes, sur les toits de tes silences.
Je prête l'oreille, je cogne, j'appelle.
Avec mes mains, je tâtonne, je palpe, je fouille partout.
Elle n'est pas visible, pourtant elle existe, je le sais.
Mais où est-elle? Où l'as-tu cachée?

Aide-moi, j'aimerais tant trouver cette porte chez toi.



mercredi 28 mars 2012

Respect


Il n'est jamais trop tard pour imposer respect,

tant à sa vie qu'à  sa liberté. 

C'est la base même du penseur autonome; 

c'est à dire de s'imposer à lui-même.

lundi 26 mars 2012

Tant de fois



  • Tant de fois j'ai vu tes larmes 
  • Tant de fois j'ai vu tes sourires
  • Tant de fois j'ai entendu tes pleurs
  • Tant de fois j'ai entendu tes rires
  • Tant de fois j'ai touché ton corps
  • Tant de fois j'ai touché ton âme
  • Tant de fois j'ai pleuré à cause de toi
  • Tant de fois j'ai ri à cause de toi
  • Tant de fois j'ai aimé ta distance
  • Tant de fois j'ai souhaité  ta présence  
  • Mais jamais, non jamais, n'ai voulu ton départ
  • Alors reste encore dans ma vie, toi, qui la nourrit et la fait vivre
  • Merci pour tout, et ce malgré toutes ces années passées
  • Même si maintes fois on a vécu ces mêmes journées
  • Jamais, non jamais, elles ont été de trop...

jeudi 22 mars 2012

Croyances

À force de tout lire, je me demande qui croire et quoi croire. Au final, je me demande pourquoi croire en des phénomènes qui causent surtout des incompréhensions et des incompatibilités entre les différentes croyances. En résultent des guerres de clochers... Puis, je me demande encore... Et si tout n'était qu'un malentendu... Un erreur de traduction dans les retranscriptions multiples, que dis-je des erreurs de retranscriptions ou pire de mauvaises interprétations. Je crois que je devrai d'abord trouvé foi en moi...

mercredi 21 mars 2012

Croire


  • Croire, c'est voir des manifestations dans l'invisible. 

lundi 19 mars 2012

Elle vit


  • Elle se sentait mal, elle se sentait coupable et pourtant elle se sentait bien. Elle se sentait bien car elle le voulait finalement. Elle porte en elle,   désormais,  le fruit d'un amour non éclos. Mais au moins, elle porte en elle, maintenant, l'amour qu'elle chérira à jamais. Elle ne sent bien, elle se sent confiante et elle assume sa décision et depuis...elle vit.

Le poète.

Il a ce don de toujours trouver les bons mots pour raconter.
Dès qu'il ouvre la bouche, des mots justes et habilement choisis font leur apparition,
dans un discours naturel.  Les phrases semblent couler de soi, sans hâte, sans
attendre autre chose que d'être reconnues pour leur finesse, leur justesse.
Il dépose ainsi sur les événements et les émotions, une sorte de zeste, une couleur 
personnelle, sa propre lumière.  Nous qui l'écoutons, avons un petit sourire aux coins 
des lèvres comme une sorte d'approbation, un consentement facile, avoué.
Et je crois que le poète perçoit ainsi notre satisfaction.
J'aime l'entendre, cela me touche et me berce.  Délicatement, au rythme de ses mots,
une nouvelle énergie s'installe en moi,  je perçois l'essence de la beauté!
J'aime demeurer dans cet état réceptif et accueillir les sons merveilleux, si
significatifs à mon oreille. Ce poète est un baume!






dimanche 18 mars 2012

Supposons…


Supposons qu’un homme et une femme vivent à des milliers de kilomètres l’un de l’autre. Supposons qu’ils ne parlent pas la même langue et vivent des vies diamétralement opposées l’une à l’autre. Finalement, supposons que leurs yeux ne se sont jamais croisés. Et pourtant…

L’homme fut le premier des deux à comprendre qu’elle l’attend. Le premier à chercher des indices lui signifiant le grain de sa peau, la couleur de ses yeux, la douceur de sa voix. Cet homme solitaire a une vie simple. Il est patient. Consciencieusement, il économise en vue de retrouver sa belle, tout en cumulant les indications sur l’endroit où il pourra la retrouver. Un jour, il a suffisamment économisé pour prendre l’avion. Il intensifie alors ses recherches. Puis arrive enfin le matin où il prépare son maigre bagage, laisse son chat à sa voisine, verrouille bien sa porte et prend un taxi. La chaleur est intense, les conducteurs sont impatients et l’agitation monte. La route, on ne sait pour quelle raison, refuse d’amener l’homme à l’aéroport…

De son côté, elle s’étourdit dans les bras des hommes. Accompagnant ses nombreuses amies au club, elle cherche son amour. Celui dont le corps épousera parfaitement le sien. Celui qui verra au fond de ses yeux la profondeur de son amour. Celui qui la portera quand son fardeau sera devenu trop lourd. Inlassablement, elle cherche. Jusqu’au matin où, s’éveillant à côté d'un homme dont elle a oublié le nom, elle pressent que celui qui l'aime attend patiemment l’heure de la rejoindre. Dès lors, cette femme s’active à mettre de l’ordre dans sa vie, à nettoyer son corps et son âme. Et s’énerve du temps qui passe trop lentement. Arrive un jour où elle se lève en ignorant pourquoi elle se sent si fébrile. Elle se glisse derrière le volant de sa voiture et prend la direction de l’aéroport où elle doit rejoindre son frère qui rentre enfin au pays. Pendant qu’elle attend ce frère globe-trotter, elle scrute chaque visage, chaque regard…

L’homme sort du taxi et se met à courir. Son cœur devenu impatient s’emballe à l’idée de rater son avion. Il s’engouffre dans l’aéroport et constate avec horreur qu’il ne pourra rejoindre sa belle. Il vient de perdre la seule opportunité que la vie lui avait offerte de la retrouver. De l’intérieur, il regarde son avion prendre de l’altitude et espère que son amour a réussi, lui, à embarquer.

Au beau milieu de la foule, la femme se sent emporter par une vague qui l’amène très haut. Pour la première fois de sa vie elle se sent aimée. Elle a beau regarder tout autour, elle ne remarque personne en particulier. Elle sent pourtant cet amour tout autour d’elle. Elle le porte sur ses épaules comme un châle protecteur. Son frère arrive, la prend dans ses bras et lui dit qu’elle est belle. Elle lui sourit. Elle l’ignore, mais c’est elle qui repart avec le plus beau bagage. Ou plutôt elle s’en doute.

À l’autre bout du monde, l’homme récupère son chat et rentre chez lui. Ce soir-là, il s’endort le sourire aux lèvres, car il a la certitude que le meilleur de lui-même dort maintenant aux côtés de son amour.

samedi 17 mars 2012

Quoique

  • Il pleut des anges sur la terre, il pleut des âmes sur la terre. Il pleut aussi des ânes sur la terre. 
  • Il pousse des auréoles sur la terre, il pousse des enfants sur la terre, il pousse aussi des idioties sur la terre.
  • On récolte de l'amour sur la terre, on récolte le bonheur sur la terre, on récolte aussi des malheurs sur la terre.
  • Mais quoiqu'il pleuve, quoiqu'il pousse, on récolte souvent ce que l'on a envie de cueillir.
  • Alors, à vous de choisir

Le pamplemousse


Un jour que j’étais confortablement assise à l’extrémité d’un wagon de métro, une dame entra dans le même wagon, chargée de deux énormes sacs contenant son épicerie. Elle trouva un banc non loin de moi. Le métro démarra, un de ses sacs se renversa et un énorme pamplemousse roula jusque sous le banc en face de moi. Je vis dans les yeux de la dame la perte de son beau pamplemousse, mais aussi la possibilité de perdre le contenu de ses sacs si elle les abandonne pour récupérer son bien. Dilemme. Elle resta assise, tout comme moi, à fixer son beau pamplemousse…

La sollicitude. J’aime ce mot. Non seulement à cause de sa douce sonorité, mais aussi à cause de tout ce qu’il transporte sur son dos. La sollicitude fait en sorte que même entourée d’étrangers, je ne suis pas totalement seule. Elle fait aussi en sorte que même si la vie de la personne assise à côté de moi ne m’intéresse guère, je n’hésiterai pas à porter secours à cette même vie. De même que je n’hésiterai pas à attraper une main inconnue dans un moment de détresse. Apprendre la sollicitude à nos enfants, c’est leur apprendre à regarder la vie autour d’eux. À capter la douleur ou la détresse sur les visages qui les entourent. C’est leur apprendre à soutenir l’autre…


Vous voulez savoir ce qui est arrivé au pamplemousse? Quelques secondes avant de descendre du wagon, je l’ai ramassé et j’ai tendu la main vers la dame. Ce n’était qu’un pamplemousse, mais il m’a permis de récolter le plus beau sourire de toute ma vie. Et même après toutes ces années, il me fait encore chaud au cœur.

jeudi 15 mars 2012

Qu'offrir à ma meilleure fenêtre?

L'horizon à perte de vue ou le bouillonnement de la ville?
Que puis-je offrir à ma meilleure fenêtre?
Lorsque je suis sur le trottoir, déambulant dans les ruelles, 
je nourris mon désir de marcher dans les champs à perte de vue.
Me voici quelques fois repue de nature, désirant prendre le pouls
de ma ville. Je suis un signe d'air, gémeau de surcroît.
L'ambivalence nourrit mon imagination et je ne sais toujours pas 
quelle perspective est la meilleure pour ma fenêtre.

Aime.

Aime ce que tu écris
Écris ce qui te rejoint
Rejoins ce que tu vis
Vis pleinement avant de t'éteindre
Éteins ce qui ne veut pas s'ouvrir
Ouvre ce que l'on te donne
Donne à qui tu ouvres
Ouvre-toi à qui tu aimes.

Prendre congé.

Tout à l'heure, j'imaginais les journées à venir.
J'ai fait le geste d'envoyer ces pensées dans les airs,
loin dans le ciel immense, très loin. Je me sentais contrariée.
Je ne voulais plus y penser.  Je désirais demeurer ici dans l'instant, me calmer, apprécier simplement le fait de vivre.
Peut-être mettre de la musique, celle qui adoucit les angoisses,
imaginer le premier matin du monde, boire lentement un grand verre d'eau, gorgée après gorgée, respirer avec conscience,
laisser mes yeux fermés, tenter d'éloigner
cette peur du bout de mes dix doigts. Prendre congé sous l'édredon.


Destin

Je t'aime
Pour tes câlins
Qui me rends si serein

Pour tes rires
Tes soupires

Pour tes caresses
Pour tes fesses

Je t'aime pour tes égards
Pour tes retards
Parce que tu es pétard

Sans remord
Je  regarde ton corps

Pour  en prendre du plaisir
En n'en plus finir

Je t'aime
Pour tes désirs
Car tu m'inspires

Seras-tu la demain
Main dans la main
Pour faire notre chemin.     

lundi 12 mars 2012

Dialogue



  • Il lui dit : "Pourquoi devrais-je voir le jour se lever pour aussitôt le voir se coucher? Est-ce pour me rappeler que toute bonne chose a une fin? Que rien ne sert d'y croire parce que tout décroît? Je n'en peux plus de ne pas savoir!"

  • Elle lui répondit :" Pour vivre justement... et ne pas gaspiller le temps qui t'a été donné. N'oublie pas que vivre c'est aussi mourir."

  • Lui : "Tout ceci n'est que du vent, on vient et on passe, notre passage est si futile et illusoire."

  • Elle :"Mais ton passage n'est pas vain, tes mémoires et ton souvenir seront encore et toujours vivant dans le coeur de ceux qui t'on connu."

  • Lui : " N'être qu'un souvenir me renvoie l'image d'un coup de vent qui n'a que déplacé la poussière. Poussière que je serai après mon passage."

  • Elle : "Mais le vent fait faire peau neuve à la surface ensablée par le temps qui s'est écoulé. Il est nécessaire, c'est le souffle qui te permet de vivre; ne le méprise pas."

  • Lui : "Je ne peux faire autrement que de te remercier pour ces belles paroles. Elles m'ont montré une voie que je ne connaissais pas."

  • Elle : "Ne me remercie pas, car pour ta part, tu as réussi à me déprimer...Au revoir."


dimanche 11 mars 2012

Tout un phénomène.

C'était un grand adolescent de 40 ans, très volubile.
Comme un poisson nerveux fuyant toutes les vagues, il me semblait
cependant chercher un antidote à son comportement hyperactif.
Je lui proposai de s'asseoir, de respirer, de fermer les yeux quelques minutes.
"La torture! Je suis incapable de fermer les yeux en ce moment" m'avoua-t-il. 
C'est alors que je remarquai un léger tic nerveux à l'œil gauche.
Je m'empressai de lui demander s'il voulait manger quelque chose.
Évidemment, il ne semblait aucunement intéressé à passer la soirée en ma compagnie,
ni pour boire, ni pour manger.
Impatient, il me demanda tout à coup où se trouvaient les toilettes.
J'imaginais que sa vessie émettait des signaux d'urgence et que cela expliquait
son agitation si grande.  Je demeurais quand même dans une ambivalence.
Il revint sous peu, soulagé il va sans dire, me remercia d'un sourire et
avant de se sauver par la porte arrière, me déroba une pomme!

Où es-tu aujourd'hui?

Peut-être dans les bras de Rachel à Cortes ou sur l'île de Lasqueti.
Avec la venue du printemps, il est possible que tu travailles sur ton bateau,
espérant le mettre à l'eau... à l'été!
Où que tu sois, je t'aime, je pense à toi souvent, cher fils.

Je regarde le ciel parfois et je souris. 
Nous sommes sous le même soleil à contempler, sous la même lune à observer.
Les astres sont souvent complices de nos états d'âme.  Le hic en ce moment,
c'est que je souhaiterais que tu sois ici, tout près, pas à l'autre bout du pays. 
Toutes mes pensées voyagent vers l'ouest en ce moment.

Si ça chatouille derrière ton oreille, c'est moi!

Promesse


  • J'ai perdu espoir dans ses fausses promesses. Trop nombreuses et inachevés ou tout simplement en l'air, je les ai toutes encaissées. Puis, quand elles font surface de nouveau avec la bonne volonté de ne pas les tenir, j'en ris en sachant très bien qu'elles ne servent qu'à se donner bonne conscience. Tous ces essais sont vains comme il le fut lui aussi.

Le désir

J’aime le désir. J’aime quand mon corps fébrile en désire un autre. Quand mes oreilles anticipent le son d’une voix. Quand mon âme ose deviner des mots… L’humanité a malheureusement oublié ce qu’est le véritable désir charnel. Le désir ne s’applique plus qu’à la réussite et aux biens matériels. La chair se consomme désormais comme un vulgaire produit de consommation. Le sexe se voit partout alors qu’il devrait être la célébration de deux âmes réunies. Il n’y a pas si longtemps, il me semble, l’homme devinait sous l’étoffe le galbe d’un sein, la rondeur d’une hanche, tandis que discrètement, l’objet de son désir pressentait les muscles de ses bras et la fermeté de ses cuisses. Et ce désir vivait longtemps… jusqu’au moment où leurs corps pouvaient enfin s’apprivoiser dans la communion de leurs âmes.

vendredi 9 mars 2012

Le paprika et le curcuma!

 Que la vie serait morne sans le paprika, 
le curcuma, l'utopie et l'idéalisme!
Vivement les couleurs, les éclats de rire et les chatouilles sous l'édredon!

Le grand forgeron.

Le grand forgeron est toujours à l'oeuvre.
Il se lève très tôt le matin, ne compte pas ses heures.
À coup de marteau, il s'acharne jusqu'à ce que son ouvrage
soit conforme à l'image qui se trouve dans sa tête.
Il sent bien la soif, la faim, la fatigue, mais
il ne peut s'arrêter de façonner, de modeler.  Il persiste
et persiste, s'ambitionne,  n'a de relâche!  Il ne sera satisfait
qu'au moment du dernier martèlement.  Alors, d'un geste lent,
il prendra du recul et admirera son travail, jusqu'au prochain contrat.

Le forgeron de la vie ne lâche jamais!

Pas de caprice!

Si tu appelles ici, attends-toi d'avoir l'heure juste.
Il n'y a pas de caprice au numéro composé!

La différence est vitale.

Une des facettes du bonheur c'est de se sentir utile à quelqu'un, à quelque chose, à une cause, et surtout à soi-même.
C'est se sentir utile et non utilisé.
La différence est vitale.

La mauvaise vie


Je suis étrangère à ma propre vie. Cette vie n’est pas la mienne. Elle ne peut l’être. Je suis née dans le mauvais couloir, dans celui d’un autre. Les murs qui forment ma vie sont égoïstes et cruels. Ils s’agrémentent parfois d’une fenêtre me donnant furtivement une vision de ce que pourrait être ma vie. Toutefois, je réalise, parfois rapidement, parfois lentement, que cette échappatoire n’est qu’illusion. Encore une fois. Je continue alors de marcher dans le couloir qui m’a été assigné par erreur en faisant semblant qu’il est le mien et où je continue de jouer la bonne fille, la bonne mère, la bonne amie. Et je me demande jusqu’où je devrai aller dans ce faux couloir. Et je me demande dans combien de temps j’apercevrai une nouvelle fenêtre où peut-être j'y verrai enfin ma vie.

Nos rencontres


J’y suis presque. Je roule en solitaire depuis l’aube. Au détour j’aperçois subitement le fleuve et l’étrangère que je suis sait qu’elle est maintenant chez elle. Comme à chaque visite, une tristesse m’envahit. Mais cette tristesse n’est pas liée à ton départ, mais au terrible constat que l’on n’a jamais été aussi près que depuis que le silence règne entre nous. Tu sais maintenant ce qui est enfoui si profondément en moi et qui fait en sorte que cette tristesse ne me quitte jamais. Même si elle sait se montrer discrète, elle peut aussi se montrer cruelle. À chaque visite, je nettoie distraitement les lettres qui ont formé ton nom et les chiffres qui ont constitué le fil de ta vie. Et j’espère bien égoïstement que tu attendais ma venue. Tu te rappelles la dernière fois cette petite neige? Qu’elle était belle! Froide comme ta pierre, pure comme ce qui nous unit désormais. Elle venait mourir sur mon visage. Plus besoin de paroles, nul besoin de choisir ses mots, juste à laisser mon âme blessée rejoindre la tienne qui le fut tout autant. À ma prochaine visite sur la terre de nos ancêtres, je prie d’en apprendre davantage sur toi. Ainsi j'arriverai peut-être à me comprendre…

mercredi 7 mars 2012

Le pays imaginaire.

Dans mon pays imaginaire, chaque personne possède un 
petit coin de terre pour cultiver les carottes, les oignons,
les pommes de terre. Sur le toit des maisons, il y a des pots
remplis de fleurs vivaces. Le soir, on monte sur la terrasse
pour prendre le thé, on fait le tour des beautés en respirant,
on se parle doucement de nos journées. Autour des
chaumières, il y a des arbres garnis de fruits délicieux.
Dans le pays de mes rêves, il pleut parfois, mais personne
en fait une histoire triste.  Lorsqu'il fait froid, chacun
imagine une recette réconfortante:  un lait au chocolat
à la mousse lime, un vin chaud à la cannelle, une tisane à la
menthe sauvage.  Les musiciens sont à l'honneur et les
artistes de tout acabit s'expriment abondamment. Les talents
des uns agrémentent la curiosité des autres, on apprend 
des tas de choses en s'amusant.  On traite aussi dans ce pays 
les animaux de façon très humaine, en leur parlant, les cajolant, 
les nourrissant bien. Et les personnes âgées ont une place de choix. 
On les garde tout près, on en prend soin, ils se sentent aimés, 
utiles et de bon conseil. J'aime mon monde imaginaire, je le
préserve de toute intrusion, de toute fausse curiosité.
Je vais souvent sur le terrain puiser des idées pour demain !

Comment je me sentirais si...

Comment je me sentirais si je m'aimais davantage?
Quelle question existentielle!
J'ai pris le temps d'y réfléchir une bonne partie de la journée.
Spontanément, la première chose qui m'est venue c'est:
si je m'aimais plus, je pourrais t'aimer mieux! .
Ensuite, c'est qu'à l'intérieur, je voyais comme une eau calme ou
comme un grand champ de fleurs à cueillir, des fleurs toujours belles,
aussi des nouvelles fleurs à venir, qui seraient comme en boutons...
Et je cherchais encore ce qui pourrait être différent si je m'aimais davantage.
J'ai imaginé une autre vibration qui émanerait de moi, comme des petites
bulles de confiance en expansion, des ronds d'aura plus roses, plus francs,
des étirements d'élans encore plus joyeux.
Et je me sentais si bien en y pensant...
Puis je me suis dit que si j'arrivais à m'aimer un peu plus,
je me sentirais tout le temps comme ça!

À vrai dire, je t'attends!

  • Ici, tu peux voir grand et en prendre large.
  • Parler, te confier, ou demeurer silencieux, comme tu le désires.
  • Il n'y a pas de juge, ni de cadre restreignant, aucun couvre-feu,
  • aucune mise à jour, ni compte à rendre.
  • Cette maison n'est jamais fermée à clé; tu y entres comme chez toi.
  • Les fenêtres sont des yeux qui reçoivent la lumière du jour.  La table est toujours mise.  À la cave, une réserve de bons vins.
  • Des livres, il y en a partout, dans les armoires, sur les bureaux, tu choisiras.  J'ai placé un bouquet de fleurs juste pour la beauté. Un lit de tout repos patiente à l'étage. Le soir venu, j'allumerai les petites veilleuses, toi tu joueras de l'harmonica! J'aimerais vraiment que tu viennes. 
  • Je t'attends!

mardi 6 mars 2012

Tendresse.



La tendresse se révèle sans se dire,

elle connaît les gestes doux qui relancent  la vie.

Tendresse, quand ton rire vient butiner mon oreille,

quand je visite un pays qui me fait oublier l'heure.

Tendresse qui enseigne au-delà des paroles,

et qui apprivoise les doigts.

Tendresse lorsqu'on se couvre de nos je t'aime

et que fleurissent les mots d'espoir qui donnent corps à l'avenir.

Image commune

  • Mon image, oui j'en ai une, mais d'où vient-elle? En suis-je son auteur ou est-ce le façonnement dû comment agir avec les autres, ces stratégies d'adaptation qui modèlent mes interactions afin qu'ils soient avec le moins de heurts possible. Donc, suite à ce raisonnement, j'en serai le créateur mais modelé par les réactions des autres. Mais le problème avec une image c'est qu'elle n'est pas perçue de la même façon par tous, à vrai dire, nul ne peut avoir la même. Elle est souvent mal interprétée et c'est pour ceci que j'ai décidé de réfléchir à la manière de la rendre intègre à ma vision. Je dois me définir dans un ensemble qui identifie mes principaux traits de caractère. Ensuite, je subdivise ces concepts en plusieurs petits fragments afin des les réduire à sa plus petite expression indivisible. Ainsi, on clarifie un élément à la fois puis on les attache tout comme on le ferait avec un puzzle, non, davantage des boîtes que l'on insère l'une dans l'autre rendant tout comme ces poupées russes en prenant un soin fou à bien clarifier et d'avoir un point de vue commun indiscutable. Puis, ce tout réuni, me voilà nu et pourtant bien habillé. Une vision unifiée, mais la déception s'imprime sur mon visage, je ne vois plus la couleur que vous apportiez sur moi. Je suis terne et désolé d'avoir voulu tout clarifier et rendre monochrome ma personnalité que vous aviez colorée. Or, oubliez ma vision et gardez la vôtre, cette richesse qui teinte sur moi un peu de vous. 

lundi 5 mars 2012

Libre arbitre des croyances

  • J'entends encore des exposés sur la religion, sur la croyance qui s'y rattache et les actes qui l'ont doit faire pour montrer qu'on en fait partie. Cette exposition exposant dévotion à une icône, concept, idéologie conçut par un illuminé que la majorité a élu. Lui, qui dictait des enseignements il y de ça trop longtemps. Ces écrits réécrits, façonnés au goût du jour afin qu'ils soient compris et acceptés de la masse et en faciliter la propagande. Et moi, sous le prétexte de ces textes qui m'ont été dictés dans ma tendre enfance je dois m'y conformer sans discuter? Qui était celui qui guide mes gestes dans mon quotidien, pourtant on me dit de ne pas faire tout ce que les autres me disent, d'agir en accord avec mes propres croyances, mais pourtant. Rendre grâce à un personnage-image me semble un peu trop pour moi. Je suis conscient que c'est d'abord le message que je dois retenir et non le messager. Mais alors, pourquoi le vanter, le mettre en avant-scène dans la vente de sa doctrine? Est-ce pour susciter un modèle à suivre? Un idéal inatteignable qui me reflétera que ma vie est un échec dans mes essaies. J'aurais préféré que l'on me dicte un enseignement d'une voie et non d'un homme-image. Finalement, j'ai toujours cru qu'une croyance s'appuyait sur des idéaux que l'on croit juste en équité avec sa personnalité. Celle-ci se forge des expériences vécues qui font vibrer les cordes de ma sensibilité et en cohérence avec mon identité. Ainsi,  je pose les assises d'une doctrine unique et tant mieux si elle se confond avec une déjà existante.

dimanche 4 mars 2012

Sommeil émotif.

Autrefois, lorsque mon père éprouvait un contentement,
il le disait dans un grand silence, en risquant
un sourire évocateur. Rarement avec des mots.
Je souffrais de cette difficulté qu'il avait à communiquer
verbalement.  Je le savais pourtant instruit, sensible et capable d'une certaine pédagogie puisqu'il avait une formation d'enseignant.  Mais avec ses enfants, c'était une autre paire de manches. Il démontrait une retenue, une gêne, un inconfort à se livrer.  
 
Jeune enfant, j'ai appris à développer la
perspicacité. Je cherchais chez lui ces petits indices, ces
tentatives pour entrer en relation, essayant de détecter 
le moindre effort vers une livraison de sentiments. 

Je devinais ce père discret, je l'épiais sans qu'il le sache, je savais s'il était de bonne humeur ou au contraire, à rebrousse-poil.
Il a souffert, tout autant que moi, de cet état de fait. Nous
tentions parfois d'ouvrir sur le sujet, il en était souvent bouleversé, entièrement triste. 
La vie lui a fait faire un grand détour, cela lui a pris du temps avant de s'autoriser un déploiement de sentiments, avant de risquer à déployer ses émotions.


Peu à peu, je l'ai vu se dégager d'une espèce
d'enveloppe collante, d'un sommeil lourd,un genre de manteau d'inhibitions. Il a remué peu à peu ses sentiments,
et s'est risqué à dire les choses avec tendresse. Il a appris
à reconnaître l'être bon à l'intérieur de lui.
 
Peut-être a-t-il moins peur qu'avant.

Il a beaucoup travaillé sur cet aspect de sa personnalité.
Il y a mis du cœur, je le remercie.

Aujourd'hui, lorsqu'il est heureux, il improvise une chanson, 
il ose un prénom, un compliment. Nous parlons et échangeons beaucoup plus facilement.
 
C'est un pas immense pour celui
qui avance vers l'expression de ses sentiments.

Écrire


  • Écrire. Écrire c'est tellement plus que de coller des mots les uns aux autres. Faire l'accord de ces derniers comme des mathématiques ne rendent pas honneur à cet art. Si on se contentait de les aligner serait réduire la beauté des mots qui témoignent de l'image. Écrire, c'est réussir à transmettre une idée, une image, voire même un concept à travers un choix judicieux de mots porteurs de sens bien illustrés. Les écrits ne sont pas vains, ils servent à guider le lecteur à avoir les mêmes visions que l'on voit dans notre regard et qui traverse notre esprit, notre réalité, ils éveillent un son de cloche différent qui détonne de celui qui lit. Écrire, c'est faire valser les mots entre eux, c'est les rendre musicaux dans un enchaînement de sonorité savamment étudié qui inspire les plus belles images et jouer à nos émotions.

Traître


  • Qui étais-tu, toi, quand je rêvais? Tu as guidé mes pas bien au-delà de ma voie. Tu m'as leurré et en me cachant la vérité. Cette partie fermée à clé pour l'éternité, qui m'a tant attiré que j'ai oublié de m'y arrêter. Cette ouverture n'était qu'une parure destinée afin d'attirer les âmes perdues en quête de meilleur futur. Malheureusement, je m'y suis heurté et ici bas je terminerai.

J'avais un but

  • Tendre sa main vers son idéal préconçu, celui qui depuis longtemps j'espère, celui que je bâtis depuis mon premier éveil. Je m'y voyais déjà, fier du haut de mes trois pommes. Dur et intense le travail du maintien de l'espoir. Mais l'important n'est-ce pas d'y croire? J'ai pavé ce chemin d'un travail acharné. Je ne sais depuis quand, mais cela se compte par année. Depuis tellement longtemps que j'ai cessé de les compter. Maintenant que je te vois palpable. Est-ce que je m'en sens capable? Parce qu'après tout ce temps passé à voir le fil d'arrivée, j'ai toujours cru que tu étais ma destinée. Mais, maintenant si près, le doute s'installe, laissant un goût amer quand j'avale mes espoirs de travers. Si ce n'était qu'un leurre et que le but de la vie n'était que de croire en un fil d'arrivée pour ne pas sombrer dans le gouffre du vide. Si le processus était plus important que l'arrivée.

jeudi 1 mars 2012

Le bateau littéraire.

Encore une petite phrase,
une autre... une dernière et puis c'est tout! 
Impossible de me contenir, me contenter d'une seule!
J'essaie de m'éloigner, mais ce site est un aimant!
J'ai nommé le site d'écriture "les six mots" à la façon d'Ernest Hemingway.
Il opère chez moi comme une drogue nécessaire à la tombée du jour, 
au petit matin, avant les repas, pendant le travail...Une panacée créative,
une poussée littéraire qui me font placer feuilles et crayon sous l'oreiller!
J'attrape quelques mots à la volée, les assemble en une
phrase de six mots et puis j'écris!  Satisfaite pour
un instant, une autre ligne me taquine, je la mémorise, espérant l'écrire
avant qu'elle ne s'échappe...Et une autre se présente...
Comme moi, tous les passagers de ce bateau littéraire sont devenus des prisonniers. 


Ma Muse/// Souvenir Italie Sorento


Tu es ma muse
Lorsque je vois ta fougue
 Et tes yeux de tigresse

Tu es ma muse
Lorsque tu rugie
Comme une lionnes

Tu es ma muse
Lorsque tu m'abuse

Tu es ma muse
Lorsque tu dis
Je t'aime

Tu es ma muse
Lorsque mon amour
Apaise tes peurs

Tu es ma muse
Lorsque sur tes talons
En bas de nylon
Tu joues les étalons

Tu es ma muse
Lorsque ta voix
Éveille mon émoi

Tu es ma muse
Lorsque épuisé
Par  tes étreintes
Je laisse
Coulé

La Vie.