mardi 31 décembre 2013

Souhaits pour 2014

C'est d'un œil curieux
que je parcours vos textes,
vos élans du cœur, vos proses,
tous les matins devant l'ordinateur,
mon ami silencieux devenu universel.

C'est d'un œil discret que je parcours
certains de vos jardins secrets,
vos poèmes, vos joies et vos souffrances
étalés sur la toile d'araignée.

C'est d'un œil aimant que je commente
vos livraisons tellement humaines,
et d'un œil complice que s'installe
la résonance d'un blog formidable.

2014 ouvrira ses bras dans quelques heures...
J'aimerais vous souhaiter des montagnes de bonne humeur,
de puissantes cascades de découvertes inouïes,
des forêts profondes de complicité avec vos proches
et des rivières gonflées de compassion
cheminant vers un nouveau monde.


Gonthier Hélène
Tous droits réservés

lundi 30 décembre 2013

Maintenant

Je ne suis que la somme de ce que j'ai été en complémentarité avec les aspirations de mes futurs. Bref en équilibre entre le réel de mon passé et l'illusion d'un lendemain.

dimanche 29 décembre 2013

Absent jusqu'au 6 janvier 2014.

Je devais trouver un présent extraordinaire,
quelque chose d'original, d'authentique, 
un objet qui lui ferait tellement plaisir, mais voici,
sur la porte de la boutique, on indique:
Absent jusqu'au 6 janvier 2014 !
Pas de veine, pas de chance, pas de plaisir!

Au pied de la porte de la confiserie,
les minutes s'additionnent et m'enveloppent d'une tristesse
toute jaunie, vous savez ce jaune pâle qui recouvre
les murs de la vieille teinturerie au coin de la rue qui fait un U?

Je devais trouver sur le champ une idée géniale, 
une façon bien à moi de lui prouver ma reconnaissance, 
mon attachement, mon amour naissant!

Mon sac à mains ouvert laisse entrevoir un petit papier de travers,
une feuille rabougrie, froissée, pliée, dépliée, rangée à la hâte...
Je n'ai pas de crayon, impossible d'écrire des mots-velours. 
Mes mains s'agitent maladroitement; il y a ce vent qui bougonne, 
qui siffle et me paralyse. 
Je tourne le dos au saboteur impitoyable, cet esclave que nourrit l'hiver.
De mes mains ankylosées, je réussis à déchirer le papier,
je forme deux épaules et une pointe vers le bas. 
Oui, une espèce de cœur
En toute vitesse, je dépose sur mes lèvres ce baume rouge 
et appose un baiser sur le coeur de papier...

Saura-t-il apprécier ce geste désemparé?

H. Gonthier   Tous droits réservés   29 décembre 2013

mercredi 25 décembre 2013

Quelques brins de solitude volontaire...

Les steppes de ma joie et ses alléluias
font de surprenants dessins sur les murs de ma vie.
Je contemple souvent avec nostalgie les lignes bleues
que tracent les ombres gênées sur la beauté du jour.
Néanmoins, la vie me tire par en avant, plus loin que moi,
je lève le voile, je veille et m'émerveille.
Je suis rarement seule dans mon tourbillon accéléré
aussi, je m'extirpe volontairement lorsque le sous-bois
m'appelle de ses grands élans confiants pour me glisser
à l'oreille ses confidences et ses principes d'éternel amour!

À tous, chacune et chacun, quelques brins de solitude 
volontaire en ces temps de tourbillons étincelants!

Hélène Gonthier. Noel 2013. Tous droits réservés. *

samedi 21 décembre 2013

Une flèche en course.

Même si la lune fixe son œil froid de désapprobation,
même si les obligations professionnelles tiennent lieu de chapelle, 
de peau, d'oxygène,
même si des larmes rendent glissantes une poursuite obstinée,
un être que j'aime demeure dans un système clos que rien ne menace.
Sa vie est pleine à ras bord. 
Il tente de poursuivre en équilibre sur un fil de fer, 
les bras chargés de mille projets.
Voici une flèche en course qui ne s'accorde aucun détour.

Inutile fâcherie emprisonne un espace voué à la mort.
Aussi, la rivière poursuit-elle son cours inexorablement.

Dehors, le pigeon bleu-gris qui se tenait sous la corniche vient de s'envoler.

Hélène Gonthier
Tous droits réservés.
Décembre le 16, 2013.

lundi 16 décembre 2013

Hiver en vent soufflé

Souffle de neige sur la plaine balayée

Caressant les pavés blancs vêtus

Balayant la journée d'horizon cloîtré

Congé en paresse d'une tempête



16 décembre 2013
Tous droits réservés
Mathieu La Manna Hamelin

dimanche 15 décembre 2013

De concert avec le spectacle de l'ordinaire.

Le vent est un baryton qui souffle des notes puissantes
et graves lesquelles résonnent au plus profond de ma cabine corporelle.
Mes oreilles repèrent des accords familiers, je m'active à travers sa musique. 
L'opéra de mes initiatives joyeuses emplit l'air et l'espace de ma cabane,
de concert avec le spectacle de l'ordinaire.
L'harmonique de la partition voyage à travers l'infiniment petit
et me rassure quant à l'infiniment grand.

Hélène Gonthier
Tous droits réservés
mi-décembre 2013

vendredi 13 décembre 2013

Vendredi déglingué.

Brouillard pathétique d'un vendredi déglingué...
La tête appuyée contre un bras fatigué...
Je cherche à tâtons une idée à mariner.
Ouf! Semaine difficile...
Émotions à faire figer la bile...
Non, je ne bouge pas, je fige.
Y'a de l'ombre dans mes pensées...
Je visite un reflet argentique, identique
Ce n'est pas tout à fait fantastique.
Confidence d'une léthargie lancinante...
À faire réagir le bloc psychiatrique!


Gonthier Hélène
Tous droits réservés
Décembre deux mille treize

Temps pis...

Comme le temps est cruel
Un ennemi d’outre-tombe
Changeant ses amertumes au gré du vent

Ma peau se plisse devant toi
Ma vie se froisse derrière toi
Me cœur s’assèche par toi

Fatigue en ennui
Faute de mieux
Survie

Ma plume asséchée s’effrite
En gratte-papier achevé
Terne poésie

Froid d’un mors
Aux dents hachurées
Tirant le fardeau d’être soi

Panique dans le cœur sablier
Grain de sable esseulé
S’accroche sans espoir

Confort aux reflets de mes semblables
Au creux du vase inversé
Masse des déchus

Rien
Nul désir
Absence du trépassant

Ô ma plume
S’il te plaît
Chante à nouveau

Caresse mes pages
De chants sereins
Celui du lendemain

Trempe ta folie
Parfume la beauté
Dans l’encre de mes désirs

Vision d’avenir
Couchant avec la liesse
Tu t’es posée sur la couleur de mes envies

Poésie d’une coupe à orgie
Abondance d’émerveillement
Ivresse délectable

Valse en dialecte
Saveur locale
Unicité

Hasard trébuché
Sur l’éclat
D'ébène

Mathieu La Manna Hamelin
Tous droit réservés





jeudi 12 décembre 2013

Un mouvement puissant.

Je marche péniblement vers mes utopies brillantes
avec l'espoir qui se cherche une place
dans ce sac à dos de nécessités.
Mon horizon est tatoué de joies véritables
tissées au travers du brouillard persistant.
Néanmoins, mes pas se dessinent en cadence légère.
J'ai resserré mes lacets; aucun caillou ne peut s'infiltrer.
La recherche d'oasis ou d'une halte routière est remise à plus tard.
Un mouvement puissant pousse ma carcasse d'acier inoxydable vers l'avant.
Il grêle, il vente. Les mésanges et les colibris se terrent sous les branches.
Ma route est un combat singulier.
Une nécessaire solitude nourrit mes pensées.
Mon cœur carbure à l'image de te retrouver.

H. Gonthier * Tous droits réservés * Décembre 2013

mardi 10 décembre 2013

Un matin de *décoiffure*.

Oh miroir! Que suis-je devenue?
Visage de plâtre qui s'interroge...
Peau de grès, fissurée...
Papier-soie à repasser!
Au-dessus de l'œil creux,
des sourcils de soucis!

Aucun public au parterre,
léger soulagement!
Il n'y a plus de printemps.
Serait-ce cette affaire, misère?
Question de temps.

Auto-dérision par Hélène Gonthier.
Tous droits réservés.
Décembre 8, 2013.

Un fantôme tire la ficelle.

Envers moi la promesse d'écrire ce soir,
mais les mots se faufilent à reculons,
un fantôme tire la ficelle dans le noir,
emplissant ses poches de mes expressions!

J'ai pensé le prendre sur le fait, l'agrès,
l'invectiver et lui crier après,
mais plus personne, plus rien, disparu,
envolé avec sous le bras mon bien.

Non mais vous conviendrez, quel polisson!
S'enfuir sans rien dire avec mes rimes,
des pages complètes de mots dans l'baluchon,
pour sûr, en direction des Maritimes!

Certains l'ont aperçu, les pattes aux fesses,
il serait passé en coup de vent hier,
son baluchon ouvert même en hiver, 
Toutes les rimes dessinant une tresse!

Envers moi la promesse d'écrire ce soir!

dimanche 8 décembre 2013

L'optométrie

Elle me quitte dans son élan de bon sens. Peu de mots sous la coupe d’une rupture suffisent à éteindre l’étincelle de mon regard. Mes pleurs en pourboire pour le garçon patientant, facture en main dans l’étrier en noir livret. Signer de ma plume l’autorisation de me prélever la dot de mon célibat tout neuf. Pécule insignifiant à la monnaie souriante dans la paume du précepteur de service fait retourner à la cuisine le majordome satisfait.

Mes pas se meuvent dans les trottoirs. Direction en dérapage d’une rose des vents obsolète, je ne peux croire à ce soufflet envers ma dignité que m’a infligé cette rupture. Se voir sous la donne d’une main perdante est un fruit aux vertus amères.

Scène en déroulement continu dans le fil de ma mémoire, je vois et revois la scène comme une torture ou encore pour en comprendre l’issue. Tenter d’en percer le mystère, discerner le vrai du faux, élucider la faille qui a fait tout basculer dans l’univers des ombres, des sombres, des songes...

Puis, une sensation au froid mordant ma joue. Le dernier baiser, celui qui a signé son départ. Le voile de son baiser sur ma folie, témoin d’une lueur en flamme du passée, se givre de remord sur la mémoire de mes mains closes. Douleur sur relation en perte d’avenue sur cul-de-sac de la voie sans borne. Éternelle allée pavée de bonnes intentions, mais aux résultats timorés chassant l’espoir d’une lumière en piste d’atterrissage. Je monologue dans de longues élucubrations en guise de réponses, soupir en gouffre.

Perçant la nuit qui me coiffe, je pleure les larmes de sang de ma solitude nouvelle. Pourtant, l’engagement était palpable sous la caresse d’une embardée aux mains jointes, leurre dans l’appât mordu dans ma candeur naïve. J’y croyais, j’y avais cru, jamais plus n’y croira. Brisé dans ma fragilité, je m’affaisse dans l’antre de l’esseulé aux murs dégarnis d’artifices.

Nuitée en dormance dans les heures blanches qui recouvrent mon insomnie, je sonde mon intra. Dérapage en fabulations, je trébuche dans le hasard d’une négation formelle. Je ne peux me résoudre à voir la vérité telle qu’elle s’affiche dans les néons clignotants de l’évidence.

Endolori par cette inactivité passive à compter les heures liquides en compte-gouttes, je fuis le résultat navrant qui se reflète dans le miroir. L’air frais fera du bien, l’air de rien, l’air désabusé, l’air oxydé. Lumière solaire en quête de brûler le peu qui me reste, je fonce tête baissée, tête résignée, tête vide de trop plein, vers l’univers des yeux tout neufs.

Vitrine alléchante en salive parsemant le pavé de sa devanture, je fore mon for intérieur d’une solution à court terme. Bruissement d’elle dans le dédain de son écho, je ne veux plus souffrir d’un soupir de plus.

Tintement de clochette, appel de phare pour le commis rémunéré commission, il se pointe le bout du nez, orné d’un appareil optique d’occasion. En mot d’accueil, il me toise l’abordage dans l’évidence de ma venue en ce lieu. Yeux rougis par les pleurs répétés, il comprend mon besoin.

Monsieur voudrait se sentir mieux n’est-ce pas?

Que pourrais-je répondre à ce pléonasme futile, qui ne voudrait pas embaumer le bien-être? Opinant du bonnet, je lui confirme sa pertinence d’observateur fallacieux.

Monsieur a une préférence pour le moment? Les verres roses aident bien en ces circonstances qui semblent vous affaiblir la volonté. Nos utilisateurs qui les portent n’ont que des bons mots à leur égard. Beauté environnante voisinant une vie sans tracas. Nous les garantissons contre les égratignures des échecs scolaires, deuil d’un proche, ou encore perte d’emploi. L’effet est instantané, dès qu’ils sont sur votre nez, la vie se teinte de vives couleurs et les effets secondaires du mal de vivre s’évanouissent comme par magie.

Comment faire pour lui dire que je ne corresponds pas à cette description? Teinte de désespoir de pouvoir avoir mieux, je décline son offre d’un geste de la tête. Persévérance en guise de profit, ce dernier ne jette pas l’éponge de la défaite et réplique d’une offre nouvelle pour m’éblouir cette fois.

Monsieur préférerait peut-être le vert pour se mouvoir sur la route de l’espoir. Elles sont en solde en ce moment. Nous savons pertinemment que c’est la période des examens et les étudiants viennent en masse pour s’en procurer une paire. L’effet de celles-ci est en tout point similaire que les roses, c’est à dire instantané! Vous marcherez dans l’espoir que tout ne pourra aller pour le mieux.

Je ne suis pas étudiant et l’espoir s’est effacé de mon vocabulaire, alors je pense que je devrai m’en passer et fuir ce lieu pour toujours. Voyant mon départ et son échec, la contre-attaque ne tarde.

Je vois que Monsieur est sélectif et connaisseur. Je voulais simplement savoir si vous étiez prêt pour l’offre suivante. Ce sont les lunettes des stars vous savez, les verres dorés. Avez celles-ci, nul souci c’est la totale. Tout brille dans le ciel tout comme dans votre vie, la richesse et l’abondance se vautrent à vos pieds, elle vous supplie de la cueillir tant vous êtes important pour elle. C’est le net plus ultra, le tout serti d’une monture en filigrane lingotiforme.

C’est vraiment n’importe quoi, rien ici ne me convient. Le demi-tour de mon délit de fuite appelle la porte par laquelle je suis entré. Perte de pécule sous le couvert de la commission en sablier épuisé, il ne se résigne pas et redouble d’ardeur pour me convaincre que l’as est encore dans sa manche. Perte de temps convaincue, je pousse la porte quand il la bloque avec un sourire de vainqueur. Incompréhension dans la suite des événements, je le regarde sans vie et lui me tend l’ultime paire de verres.

Monsieur ne peut pas partir sans avoir essayé la collection spéciale, réservé pour des personnes comme vous. Je vous ai bien cerné cher Monsieur. Le noir est tout à fait pour vous. Il vous cache la vie comme elle est, c’est à dire, vous devenez aveugle devant l’horizon, les émotions s’éteignent dès leur naissance. Rien ni personne ne peut vous atteindre, car vous ne les voyez plus. Vous êtes et serez seul dans votre monde. Parfait pour le genre de personne que vous êtes. De plus, elles sont assorties à vos cheveux, n’est-ce pas un point de plus pour cette paire toute désignée pour vous.

Confus, je les mets devant mes yeux et le monde s’éteint et la catatonie s’empare de mon exil. Le plancher de la mort s’ouvre sous mes pieds et le vendeur me passe au crédit. Finalement, il a vu juste et aura sa vente aux enfers.

Mathieu La Manna Hamelin
8 décembre 2013

Tous droits réservés

jeudi 5 décembre 2013

Bof...

Rage de vivre dans l'être qui se consume
Je pleurs ma perte de sens
Croire en ma lueur est vain
Vestige inégalé d'une réalité vétuste

J'effleure ma folie
Caressant mon déni
Infâme dictature
D'un rêve éclaté

dimanche 1 décembre 2013

La maison est un utérus.

Une peau de mouton paresse sur le canapé, 
j'enveloppe mes glaçons de pieds.
Au ras de la tasse, tes yeux baignent dans les vapeurs du thé.
Nos sacs à mots sont vides depuis peu, percés.
Le soleil et la pluie se taquinent pour décider de novembre ou de l'hiver.
La maison est un utérus aux parois moelleuses, une mère,
un filtre douillet autour duquel pivotent les saisons.
Je souris à tes iris. De nos épaules s'est délesté le plomb.
Imperceptiblement, je cogne un clou!
Tu ris de moi comme un fou.


H.Gonthier * Tous droits réservés * Décembre premier

samedi 30 novembre 2013

Sans toi, c'est trop pâle.

Tomber amoureuse dans l'escalier des beaux jours
Acheter un domaine du possible
Observer le soleil dans la lune
Déserter les mille îles
Se retrouver dans un champ libre
Abandonner toutes les munitions
S'esclaffer dans un fou-rire 
Crever la bulle des bonnes intentions
Miser sur la chance
Perdre son fil à retordre
Mettre du vin dans son eau
S'acoquiner les chercheurs d'or
Tricoter le fil d'Ariane
Ajouter de la présence au présent

Mais sans toi, c'est trop pâle

Gonthier Hélène * Tous droits réservés * Novembre 2013

lundi 25 novembre 2013

Dans le creuset des mots.

Dans le creuset des mots, 
découvrir et déguster la subtilité d'une perle poétique,
laquelle saupoudrée d'un tour de poivre humoristique, 
me désennuie les papilles cérébrales,
me tartine un instant de fluidité, de bonheur spontané.

Alors, je ne suis plus dans le pétrin, mon appétit ouvre le discours, 
les mots deviennent mes plats du jour.

Gonthier Hélène * Tous droits réservés * Novembre venteux 2013

samedi 23 novembre 2013

Comment te surprendre?

Il est vrai, j'aime chuchoter à ton oreille,
te dire des mots tendres que je souhaite immortels,
te faire des allusions, d'agréables propositions,
mais jamais mes paroles ne seront vaines illusions.
Pour toi, je serai celle qui chante l'été à perpétuité,
de pied en cap, je me suis vêtue de sincérité.

Mon bel amour si fort et courageux,
habille-toi de lumière et de noblesse,
afin que toutes les perles de ta forteresse,
je puisse les cueillir en mon cœur bienheureux!

Je devine ton armure d'homme d'affaires,
et tout l'environnement si sévère.
Sur tes épaules solides, ta tête prospère.
Tu aimes ce monde passionnément.
Comment te surprendre fabuleusement?
Existe-t-il un procédé, une quelconque clé
pour ouvrir ton cœur à tous mes champs de blé? 


Gonthier Hélène - Tous droits réservés - Novembre 2013

dimanche 17 novembre 2013

chaque jour du temps pour soi.

Un peu de temps seul chaque jour, du temps pour soi, par amour. 
Marcher, écrire, penser, espérer, composer des mots de velours. 
Éloigner la peur, la souffrance, extraire de la vie les intransigeances.
Observer la rivière, s'approcher du ruisseau, flâner les deux pieds dans l'eau, 
chanter avec les moineaux, rejoindre en soi l'essentiel, 
adoucir un cœur de rebelle.

samedi 2 novembre 2013

La châtelaine.

Elle avait une démarche de reine,
ses hanches ondulaient dans un mouvement parfait,
son corps était empreint de noblesse et de calme.
À la regarder déambuler, on percevait en soi une paix profonde.
Lorsqu'elle circulait dans les corridors du temple,
on aurait dit qu'elle flottait sur le carrelage inégal.
Même l'ondulation de son ombre portait sa signature!
Sa chevelure dégageait un parfum de roses sauvages
et quelques rubans dorés à travers les mèches
laissaient entrevoir de délicates étincelles
rappelant la voie lactée.

Si son regard croisait le nôtre, nous ressentions palpiter nos cœurs
comme si la grâce venait de nous échoir, nous nous sentions bénis,
et cette joie, nous la préservions comme une délicate relique.

Nous avons depuis très longtemps quitté le palais,
mais nous portons toujours en nous le souvenir précieux
de la châtelaine, cette mystérieuse dame de douceur céleste.

Gonthier Hélène - Tous droits réservés - Novembre 2013

Grand Jour.

Grand Jour restait éveillé constamment.
Ainsi, on raconte qu'il brûla la chandelle par les deux bouts.
Un bon matin, il n'arriva plus à se tenir debout.
Il était vert d'un bout à l'autre de ses heures.

Le temps lui sonnait depuis des lustres de ralentir,
de fermer ses paupières, de soigner cette hyperactivité
dépourvue de bonheur. Tous lui suggéraient la pause,
les vacances, mais Grand Jour, têtu et inconscient,
poursuivait sa course effrénée sous les projecteurs.

Il savait bien, au fond de son aurore, qu'il risquait gros
s'il persévérait à ne pas dormir.

On su, bien des années plus tard, que Grand Jour avait
la phobie du noir! Figurez-vous que depuis qu'on lui a
installé une lune, Grand Jour fait ses nuits tous les soirs!

Gonthier Hélène - Tous droits réservés - Octobre 2013

Pigeonnier.



Je me contenterais d'un tout petit pigeonnier
près de la mer si j'étais certaine de le
partager avec toi mon amour.

Gonthier Hélène - Tous droits réservés - Octobre 2013

dimanche 27 octobre 2013

Turbulence.

Spirale de feuilles mortes en cornet de couleurs séchées,
mon coeur se roule en toi, mon corps se mouille de toi.
Je te laisse partir avec l'été; tu peux bien "turbuler" maintenant,
oui "turbuler" c'est le mot qui me vient. Mille excuses Monsieur Larousse!
Il m'a fallu recomposer la couleur, y ajouter des mèches, des fleurs
et pousser au loin de mon quotidien grande turbulence!

Gonthier Hélène * Tous droits réservés * Octobre dénudé 2013

vendredi 25 octobre 2013

Le masque.

J'ai placé mes yeux dans les tiens pour voir ce que tu vois.
Près de ta bouche, j'ai approché mon oreille pour entendre un secret.
J'ai touché ton front, ton nez, ta chevelure de grès, enlevé les fils d'araignée
qui recouvrent ton visage. Immobile, comme un robot sans piles, tu demeures impassible, et moi, l'enfant curieuse, j'invente l'histoire, un message que je fredonne.

Le temps s'arrête ou bien s'étire, je ne sais pas...

Seule devant toi, les deux pieds dans la fin de l'été trop bref, je fige dans mes six ans, je prends ta place, je suis toi le masque, je tiens le coup pendant une longue minute, le souffle court, à peine perceptible. C'est trop difficile d'être un masque. Puis, le temps me fait "tic tac", je te lance un sort avec ma baguette magique invisible, tellement brillante, je te toise, t'ordonne de prendre vie, oh seulement pour quelques heures... nous partirons dans les champs, je te ferai visiter la côte, la plaine, je te ferai boire à la rivière, tu délieras tes cheveux, tu riras, peut-être me parleras-tu, puis je te ramènerai, là, à ta place, et les araignées retisseront les toiles, et tu regarderas encore devant toi, tu m'attendras, tu espéreras que je revienne demain.

Et le temps s'arrête ou bien s'étire, je ne sais pas...

Hélène Gonthier - Tous droits réservés - Octobre 2013

mercredi 23 octobre 2013

Givre

Givre d’une fenêtre embuée
Nuage en coton de miel

Marque la pose d’un hiver devenu
Repos grisant d’une nature

Nu tête des arbres
Épurée d’artifice

Statut d’hibernation 
Pause d’entre temps

jeudi 17 octobre 2013

Au plus profond de ton cœur.

Être avec toi sans effacer la mort qui rôde
Tenir encore ta toute petite main chaude
Réchauffer ton corps d'os et de peau trop grande
Prier par la fenêtre ensoleillée
Prier par tous les orifices de ma peau
Y aura-t-il délivrance ce jour
Délivrance et envol vers l'au-delà
Ton au-delà à toi
Celui préparé par toi
Par tes actions terrestres, tes pensées
Ton intuition de femme si forte

Pour l'instant, je veille sur toi
Je glisse encore à ton oreille
Des mots tendres et vrais
Des mots calmes d'amour
Et mes larmes se faufilent
Dans les sillons de ton visage
Jusqu'au plus profond de ton coeur

Hélène Gonthier - Tous droits réservés - Octobre 2013

Une amie m'a dit:

Une amie m'a dit:

"Laisse ta tête sur l'oreiller, sois témoin de la brise de ton matin, choisis tes pensées, allège-les jusqu'à ce qu'elles retrouvent leur vraie nature gratifiante.
Accorde ta harpe intérieure. Rejoins ta valeur intrinsèque afin de la nourrir de tes promesses. Tu sauras que tu peux ouvrir l’œil car un chemin sera disponible pour toi. Dépose hier sur la rambarde de la nuit. Saisis l'occasion unique de débuter dans la joie ta seule journée, la seule qui vaille la peine. Ressens la guidance, celle qui n'attend que ton vouloir personnel. Mesure ta chance, mais ne la contiens pas, c'est une boussole qui indique tout au plus une direction. Compose tes couleurs sur ta toile personnelle. Opère un travail sur toi-même."

Hélène Gonthier - Tous droits réservés - Octobre 2013

lundi 14 octobre 2013

À vous écrire ce soir.

Dans un brouillard mental, je fixe l'horizon
et lui lance tous mes espoirs.
Non, je ne ferme pas les yeux,
je vois clairement la ligne, oh elle est un peu vacillante en ce moment,
mais à tout le moins encore horizontale.
Alors, je place un espoir par là puis un second ici et un autre au fond là-bas.
Je veux un horizon garni, je souhaite tous les coins remplis.

Je m'active.
Si des nuages couvrent la ligne de mes vœux, je reste calme, silencieuse.
Je connais les intempéries de ma météo, elles ne durent jamais longtemps...
Je respire avec la meilleure conscience possible, en remerciant pour les acquis,

les possibles et les peut-être.
Je tente de ne pas m'écarter sur mon propre chemin.
Fixer l'horizon ne suffit pas. Il faut aussi veiller à placer les pieds aux bons endroits.
Plus les cailloux sont gros et moins je les vois parfois!
Se faire l'amie de la vie, la vie de maintenant, pas celle de demain, cette vie-là elle est loin.

S'accrocher à ses valeurs, s'accrocher solide, marcher avec elles.
S'il le faut, contacter les zigzags, les coches saignantes, les fractures internes,
digérer les mauvaises passes, puis recommencer autrement, mais avancer.


À vous écrire ce soir, je dissipe le brouillard....

Hélène Gonthier - Tous droits réservés - Octobre 2013

Le sel et la soie.

Il me fallait d'abord mouiller la pièce de soie à la grandeur,
une soie bien tendue sur les quatre côtés du cadre métallique.
Le motif qui s'est imposé à moi semblait être floral,
des teintes chaudes se présentaient, me remémorant
l'été merveilleux que j'avais peine à quitter.

La gutta tracée minutieusement aux contours des feuilles
et des fleurs me parut un bon début. Celle-ci devait sécher complètement
avant d'étendre les couleurs que je m'amusais à choisir pour mon tableau.

Un gros pinceau de petit gris, ce précieux poil d'écureuil, placé entre
mes doigts et trempé dans le jaune cadmium me révéla un fond de toile
tout ensoleillé. Le pigment se mariait à la soie imbibée d'eau par les
mouvement délicats que j'exécutais avec précision. Je juxtaposai une
pointe d'orangé ici et là, différentes teintes de vert à l'intérieur du feuillage et conservai le violet pour les pétales de fleurs. Il y avait un jeu d'ombres et de
lumière intéressant. Aussi, je poursuivis l'expérience en jetant de fines gouttelettes d'une couleur prune sur le haut de la toile et des
grains de sel au centre des fleurs pour un effet surprise. À l'instant même,
les pigments se mirent à réagir et tracèrent des sillons imprévus.
Je me penchai pour les observer et sus à cet instant que j'aimerais
perfectionner cet art millénaire.

Le séchoir à main projeta la chaleur nécessaire afin d'accélérer le séchage de la pièce. Des fleurs généreuses aux cœurs épanouis se révélèrent dans toute leur beauté fragile.

Je devais fixer le travail en libérant la pièce de soie de son cadre pour l'étendre et la repasser à basse température.
Placé devant la fenêtre, le carré de soie obtenait sa note de passage
et je fus remplie d'une joie enfantine.

Et le travail soyeux était aussi joli à l'endroit qu'à l'envers!

Hélène Gonthier. Tous droits réservés. Octobre 2013.

Chaise de parterre!

De profil, elle était mignonne ma mère-grand,
ses cheveux ébouriffés par le vent,
sa tête en nuage, de vraies plumes de pélican.

Le plus étonnant était sa chaise de parterre,
une chose qu'elle affectionnait en solitaire,
un bidule et tout à la fois son contraire.

Elle s'y nichait pour un moment de lecture,
un livre appuyé sur ses deux fémurs.
Dans ces instants, rien n'arrivait à la distraire,
ni les observateurs, ni sa posture stationnaire.
On aurait pu croire qu'elle était de sel ou de givre,
tellement son corps immobile s'agrippait au livre.

J'aurais voulu la déplacer, la déranger parfois,
peut-être aurait-elle faim... ou froid ?
Quelle manœuvre de la surprendre, quel gâchis
de la soulever dans semblable machinerie !
De voir la roue derrière son cou,
je confondais le poupe et la proue!

En revenant sur mes pas, bredouille,
je me répétais: "Ne la surprends pas, andouille,
vaut mieux retourner à tes classeurs,
grand-mère fait la pause-bonheur!"

Hélène Gonthier - Tous droits réservés - Octobre 2013