dimanche 24 février 2013

Rupture de sens


J’ai vu les moissons de la candeur battre sans entraves les frontières de ses méandres innocents. Rompre jusqu'à plus d’âme le sursis de sa splendeur. Tiraillant les résistances au centre de ses croyances dans les abîmes de son essence. Terre en jachère d’une éphémère fécondité, exil de semences à bord de l’oubli de sa fertile connectivité outre-conscience. 

Tremblement de l’ère, tremblement de l’air, tremblement de l’âme. Valse du tourment ondulant sous les coups répétés d’assauts d’outre lui. Fracas assourdissant de l’étourdi contre lui-même. Écume de son abysse au seuil de sa chute, triturant l’espoir de vivre à nouveau. Sans raison d’être, sans âme d’abondance où le généreux ne se pose plus désormais.

Trépas dans l’aube du noir opale au tertre riche. Berçant le résolu vers l’au-delà, sourire suppliant l’ouverture de sa fin. Générique d’un expiré en attente de jugement. Souffrance de l’ambivalence entre vivre ou survivre. Crémation du territoire érodé par l’usure de temps sur la face cachée de sa vie vagabonde. Sourcillant au premier venu pour se jeter dans la gueule du dévolu, dévoué à l’écoute du désemparé.

Souffle ardent du salut estimé, déception de celui qui sait. Oscillant dans le n’importe quoi du vouloir croire, secte vampirique aux intentions lucratives. Rien, en fin de compte, qu’une brèche entre deux malheurs.

samedi 23 février 2013

La grande porte de l'au-delà.

La veine de ton cou ondule faiblement sous ta peau de petite bête traquée.
Un cocktail de minuscules cailloux analgésiques tapisse le fond de ton estomac plat et te maintient
maladroitement sur ton fil de petit oiseau funambule chancelant.
Que dire de tes deux mains menues qui maintenant ne répondent plus ni ne saluent, ces mains
de toutes les bontés terrestres, de toutes les tendresses, ces mains qui ne savaient compter
ni les heures, ni les élans de bonheur déposés dans nos cœurs assoiffés.
Tu somnoles et apprivoises le corridor de la mort prochaine, cependant la grande porte de l'au-delà
demeure fermée à double tours.  De toute évidence, ce n'est pas le moment.  Même parvenue aux derniers
jours de ton voyage humain, le faible filet de vie qui te parcourt encore requiert sa grande part de
patience.  Jusqu'ici, tu as fait montre d'un détachement graduel, les nombreux deuils défilant l'un après l'autre,
à la queue leu leu, requérant ton accord, ton lâcher-prise. Que de leçons je reçois de toi ma belle mom!

Jusqu'au bout du dernier détour, obéissance, espoir, patience, acceptation, tristesse et déceptions se sont
entremêlés comme autant de dentelles et de soie, comme velours et coton, comme fils de laine et de lin sur le métier de tes jours aimés.

Ma cocotte.

Ma cocotte n'est pas une poule
ni un ustensile de cuisson.
Ma cocotte a 4 roues, une transmission,
un volant et me conduit à l'école chaque matin.
Voici qu'en ce samedi de temps gris,
je prendrai place et démarrerai l'engin
pour me rendre visiter maman mini,
femme amaigrie au visage chagrin.
Ma cocotte n'est pas une poule
et avec elle je roule
sur un chemin de houle.

vendredi 22 février 2013

Petits morceaux de tartine.

Mon mime s'anime,
je vous espère unanimes
car manger me ranime
et supprime ma déprime

Devant le frigo, j'imagine,
je flaire, j'examine
les possibles tartines!
Moi sauvagine et gamine,
je deviens superfine!

Complices et coquines,
mes joues dégoulinent
et sur mes babines,
petits morceaux de tartine!

Disparue la déprime,
terminé le régime!
Quelle indiscipline....
Serai jamais ballerine!

mercredi 20 février 2013

Mémoire...


Douce caresse d’une lucidité fuyante
Folie passagère galopante
Trouble d’une vie étrangère
À l’aube plus que passagère

Fuyant trous noirs du vide
Drame candide
Égarement du vestige d’un souvenir
Fugace méprise du soupir

J’écris à la mémoire de ma mémoire
Relique antique de mon historie
Déboire d’une vieillesse
Généreuse en largesse

Jonchant le sol épars
Remontrance de nulle part
Impression en rappel s’échappant
De mes volontés détissant

Oubli d’un passé rapproché
Force l’immédiat au trépassé
Bulle d’une vie vécue sans recueil
Accueil douillet de mon cercueil



mardi 19 février 2013

Demain.

Demain est un fantôme!
Un fou braque, un abstrait.
Pourquoi se faire du souci
et toujours penser à lui?
Il roule sans cesse devant.
On ne peut jamais le toucher.
Il fait semblant de nous attendre,
mais il a de si grandes jambes...
Et nous courons sans cesse,
espérant le rejoindre, l'atteindre
et faire plein de choses avec lui...
Demain m'essouffle,
je m'arrête ici, c'est fini,
je ne veux plus de lui.
Demain est un fantôme!
Je préfère aujourd'hui.

dimanche 17 février 2013

Départ



Voyage dans l’étranger
Vol plané
Voyage de tranchée
Oiseau déplumé

Ruptures des repères
Union d’outremer
Hébergement des compères
Sous lune prospère

Charme de l’opérant
Parfum d’orient
Marge du moment
Désirs assoiffés d’égarement

Voûte nouvelle
Étoiles en parcelle
Regard de vermeil
Guidant mon sommeil

Bassin nocturne
Sans astre diurne
Soupirs taciturnes
Oubliant l’antique turne

Découverte en culture
Civilisation sans armure
Troquant l’embouchure
D’une frêle bouture

Marché aux couleurs
Plume de candeur
Souvenirs en ampleur
Berçant sourire aguicheur

Désinvoltes soupirs
Retour advenir
Détour de fuir
Envie de revenir

Ailes portées fendant nuages
Mémoire à l’abordage
Hors de cette cage
Au détriment de l’ancrage

Deuil d’un moment révolu
Vent de vacances en écho
Âmes en abondance résolues
De celui qui a vu

Perles de rosée en abondance
Images passées gonflant panse
Du trépas d’une transe
Rongeant le temps volage d’une ambiance

samedi 16 février 2013

Simplicité

Ma mère est un petit oiseau fragile perché sur le fil de ses dernières heures.
Tous les masques sont tombés. C'est seulement maintenant que j'aperçois son vrai visage. Les plumes éparpillées ne réchauffent plus son dos ni son ventre de femelle humaine et son cœur bat faiblement la mesure d'une mémoire inscrite, autrefois si puissante, celle de la joie de vivre, celle de l'amour généreux tant de fois multiplié. Les mots qu'elle exprime encore sont à peine audibles, me semblent timides, pourtant tremblant de vérité sur ses lèvres entrouvertes. Une orange pelée tout près d'elle lui procure une joie pure. Quelques gouttes de lavande déposées sur sa robe de nuit bientôt éternelle font une vague de sourire sur son visage amaigri. Nos mains nues se rejoignent maintenant facilement et partagent sans pudeur cette chaleur essentielle au confort du corps, chaleur qui se faufile assurément jusqu'au cœur. Les gestes lents de la dame alitée témoignent de sa faiblesse envahissante et laissent entrevoir la simplicité et la grandeur insoupçonnée d'une mort prochaine.

mardi 12 février 2013

Volupté


Tendre caresse de l'ivresse entre deux temps
Moment pur effleurant verbe léger
Isolée en tandem au creux mon amant
Salivant paroles d'un livre feuilleté