mardi 24 juillet 2012

Tensions


Dur labeur
Entre quatre murs entrelacés
Sans chaleur
Entouré par l'abîme des âmes évidées

Cogitation en quête de sens
Donner crédit à mon pain gagné
Ce quotidien qui rompit mon innocence
Au profit de tant de rêves brisés

Tendres caresses soulagent mon corps agité
Par tant de tensions accumulées
Parfait témoignage d'une vie en accéléré
Érodant insatiablement mes années

Répit mérité sans lendemain
Je m'abandonne, épuisé
Doux espoirs lovés entre tes mains
Qui ne cessent de m'émoustiller

Faisant jaillir mon plaisir
Je te vois, satisfaite
Ton doux sourire admirant son œuvre
S'écoulant sous la couette

Maintenant libéré
Je comprends enfin
La douce volupté
De ton amour sans fin


dimanche 22 juillet 2012

La sagesse

La sagesse est le moment où l'on priorise la réflexion au détriment de l'action.

samedi 14 juillet 2012

Résigné

Hier soir, sur la fin d'une journée dépoussiérée, j'ai mis mon reflet dans ce miroir qui orne ma nuit. Seul à fixer le néant de l'image qui se présentait devant mes yeux cernés. Le temps ne se préoccupait pas de savoir s'il avait prise sur moi et mon double. Immobile à me fixer, regarder le vide et tenter de trouver les raisons qui motivent l'action de mes journées. 

Face à face, futilité de mes années passées, je compte les échecs qui décorent le manteau de ma cheminée. Ce soir, j'en ai marre. Je n'ai que trop souffert de cette étape qui sépare la naissance du repos éternel. 

Larmes perlent sur le visage de mon désespoir, noir, je tremble à cette vision qu'est ma vie. Liquide libérateur qui malgré sa salinité ne me lave pas de ma douleur profonde. Celle qui malgré les berceuses n'a pas su l'endormir dans un repos sans réveil.

Mes défenses si souvent efficaces contre ce saboteur interne n'ont plus de prise. Dans le fil du temps, j'ai omis de les renouveler, de les travailler, de les parfaire. Me voilà donc, en situation de résistance inutile, moi, l'abusé de mon ombre.

Nu devant l'adversité d'un avenir incertain, je cherche lumière qui percera cette noirceur qui envahit mon espace. Nu devant mes faiblesses qui s'amusent à tourner en dérision mes espoirs nourris d'illusions. 

Mon double reflété me regarde sans arrêt, sans ciller, sans fléchir. Je voudrais tant lui ressembler, cet être froid, inatteignable, irascible, sans vie et pourtant si fort. Il me toise et sait parfaitement qui je suis, il me le fait sentir et comble son vide de ma détresse.

Moi, vaincu devant lui, ne peux faire autrement que de baisser les yeux, une fois de plus, résigné. Résigné...

mercredi 11 juillet 2012

Acte manqué

J'ai vu dans l'ombre de l'un de mes regrets tous ces moments ratés par manque de volonté.

Mais désormais, je ne veux plus entretenir ce mal qui me ronge de l'intérieur.

J'aime mieux tenter que de m'en vouloir de ne pas avoir essayé.

lundi 9 juillet 2012

Chute

Encore distant de son âme, encore absent de son ignorance, il marcha sur ses propres cendres. Sans en être encore conscient, il déambulait dans les méandres de son insignifiance et chuta droit vers sa perte, celle qu'il aura creusée de ses échecs. L'expérience qu'il n'a pas su prendre dans sa vie lui aura nui finalement. Lui qui se croyait supérieur à la condition humaine, lui, qui y croyait dur comme fer s'est fait perdre à son jeu et sombra dans l'ombre de ses leurres. Nulle vision d'avenir parce qu'il venait tout juste d'y mettre un terme.

samedi 7 juillet 2012

Erreurs

Les erreurs commises ne sont en fait que des pistes 


de solutions non encore envisagées.

mardi 3 juillet 2012

Pour vrai.

Si ton cœur est touché, si ton cœur est atteint par la beauté, l'amour ou quelque chose de rare prenant forme sous tes yeux comme la fidélité, la bravoure, les éclats de rire franc d'un enfant, là tu commences à vivre pour vrai.
Tu lèves ta tête plus souvent et observes les nuages se déplacer, s'habiller de rose, de jaune. Tu entends pour la première fois des mélodies variées, cachées au creux des arbres, ces propos d'oiseaux qui autrefois te semblaient uniformes et anodins.  Tu goûtes ce miel onctueux recouvrant ton discours, ce velou de paroles aimantes.  Tes gestes rapides autrefois robotisés, calculés, se livrent assouplis dans l'élan gracieux que porte ta pensée nouvelle.  Même les arômes que tu respires ainsi que ceux diffusés par toi ont cette subtilité perméable et agréable, ce halo de bonheur.
Si ton coeur est touché, vraiment tu touches à ton humanité pour  vrai!

L'araignée cracheuse.

L'araignée cracheuse projette en zigzag son venin sur sa proie,  l'immobilise et se précipite à nouveau, lui injectant une autre dose avant de la dévorer...
Cruelle tactique, infaillible démarche assassine.
Elle mange sa proie infestée de venin et poursuit sa journée comme si rien n'était, portant en elle le fruit de sa chasse, se baladant incognito.
J'ai des frissons dans le dos.

 
 

lundi 2 juillet 2012

Sans soucis

J'ai longtemps souhaité voir 
Une journée se lever sans l'once d'un soucis
Une journée vierge de tracas
Sans contrainte, ni lendemain
J'ai longtemps souhaité cette journée
Jusqu'au jour où elle est arrivée et 
que j'ai paniqué de n'avoir
 rien à penser.

J'aime l'oseille!

 J'avais oublié puis soudainement je me suis souvenue.

Je retrouve aujourd'hui, grâce au goût de l'oseille toute la rosée d'une enfance déroulée en haut d'un immense champ longeant le St-Laurent.  Je frémis comme à 5 ans en déposant sur ma langue cette verdure acidulée, je frissonne de joie!  Me voici en train de remplir mes poches de ces petites feuilles à ramener à la maison. Je cours en protégeant mon trésor et j'entends la musique radiophonique tapissant la minuscule cuisine de maman, puis le bruit d'un saladier déniché dans l'armoire.  "Avec une vinaigrette sucrée, ce sera tellement bon!"  me confie maman.  Et je claque la porte-moustiquaire faisant tourner le crochet de métal sur lui-même.  Je me retrouve à l'orée d'un petit sentier mille et une fois parcouru, celui conduisant à la terrasse secrète, celle des pique-nique.  La végétation me recouvre presqu'entièrement, les amélanchiers et les petits aulnes forment un tunnel au-dessus de ma tête.  Tout au bout, un carré de verdure à peine plus grand qu'une nappe, au bout duquel se jette un cap, oh! rien de bien haut, mais à la hauteur de mes petites jambes, ce qui ressemble à un danger.  Un endroit magnifique pour siroter une limonade avec les voisins, les Carrier.
Et j'entends maman me demander d'aller chercher les oeufs chez Madame Guay, juste à côté. Elle habite une très très vieille maison à lucarnes, avec un poêle à bois au centre de l'étroite cuisine. Mon cœur espère le beau Michel, le grand blond, le plus jeune des enfants de la voisine.  De mes petits doigts frêles, je cogne à la porte et immobile j'espère, les deux pieds sur le tapis.  Michel me taquine, je sens qu'il m'aime bien.  C'est mon premier élan amoureux et cela me fait rougir les joues de bonheur.  La boîte de cocos sous le bras, je reviens à la maison, cueillant les marguerites et les épervières aux tiges poilues.  Un ronron rassurant m'enveloppe; je sais que papa est de retour.  Il tond le gazon.  Je suis complètement aux oiseaux!

J'avais oublié et soudainement je me suis souvenue.....j'aime l'oseille!