Des lettres en guise de mots.
Clara ne faisait pas qu'entendre le discours de l'autre... elle pouvait
clairement les lire devant ses yeux. Comme si l'ombre qui la tenait prisonnière
voulait qu'elle se les imprègne dans son esprit. Afin qu'ils
s'inscrivent en elle comme une seconde peau, qu'elle devienne ce qu'elle allait
lire et l'idée lui déplut autant qu'elle la répugnait... Mais lutter était
inutile, prisonnière de son état résignée… elle ne pouvait que subir.
Comme si l’ombre savait qu’elle
avait gagné, elle prit le temps de bien fondre son message dans l’antre de sa
conscience déjà fragilisée. Après un long silence et un souffle sulfureux, l’ombre
lui vomit cette phrase telle une épitaphe future.
« Futile, la futilité
est la source qui abreuve tant de fleuves et d'océans. La finalité de la vie
n'est autre que la mort et la mort ne se vit que dans la solitude.
D'ailleurs... la solitude est éternelle, car elle porte en son sein tant
d'ineptie. Elle est la fausse croyance populaire qui tend à vendre le concept
de la communauté et de la solidarité. Mais au final... rien. Car dans
l'illusion de la complicité, ne peut surgir que la déception. Quoi de plus
cruel de voir et de comprendre que l'être humain n'est qu'insatisfaction, car
il envie ce qu'il ne possède pas. Donc, il en va de même pour les relations, ce
qui ne peut que faire ressentir la solitude en son quintuple. La solitude n'est
autre que de ne pas apprécier les êtres qui sont proches et donner de l'importance
à ceux qui nous sont inaccessibles.
Toujours vouloir plus ou
mieux, c'est voler sur la fragilité de nos ailes inaptes à naviguer sur des
airs qui nous sont interdites. Donc, une autre illusion qui use à nous porter
vers un lieu où la déception y érige des récifs en guise d’accueil.
Le monde s'abreuve de rêves,
et la raison en est fort simple... Le monde réel est cruel et ne permet que
trop peu d'émancipation sur ce dernier. La descente aux enfers, toujours au
pluriel de par sa définition, ne fait que s'accentuer au fil de l'étiolement
d'espoirs vains...
Bref, la terre n'est qu'une
transition qui ne sert qu'à briser les os de ceux qui la composent... Et
pourquoi... assurer sa survie et rien d'autre. Nourrir l'équilibre de cette
entité qui n'a cure de ceux qui la parcourent. L'histoire l'a mainte fois
démontré... Tous meurent et l'extinction est un processus naturel...
Alors... à moi de te poser la
question qui te brûle les lèvres... pourquoi toi??? »
Dans un silence qui ne peut
qu'être après ce monologue funeste... Clara revint à elle... Le temps n'avait
pas bougé d'un iota et pourquoi elle était déjà épuisée... Son reflet dans la
glace lui donna froid dans le dos... Grise, elle était grise. Aucune parcelle
de lumière ne la parcourait à présent et toutes les croyances, jadis chères
pour elle, se révélaient... futiles...
Exactement comme elle se l'était fait clairement expliquer par l'ombre
d'elle-même...
Une fin plus que surprenante... Et en même temps... On devait s'y attendre. J'aime beaucoup LA "phrase" ou devrais-je dire le monologue. Clara... c'est un peu toi, moi, eux... Derrière le miroir. Clara c'est "l'Homme" de notre société actuelle, l'homme avec ses éternels doutes. J'aime beaucoup cette fin... Et pis rien d'autre (clin d'oeil).
RépondreSupprimerUne phrase longue en effet! Il faut dire que j'avais de l'inspiration pour cet ultime message! Merci Gente Dame et moi aussi, je n'ajouterai rien d'autre ;)
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