samedi 14 juillet 2012

Résigné

Hier soir, sur la fin d'une journée dépoussiérée, j'ai mis mon reflet dans ce miroir qui orne ma nuit. Seul à fixer le néant de l'image qui se présentait devant mes yeux cernés. Le temps ne se préoccupait pas de savoir s'il avait prise sur moi et mon double. Immobile à me fixer, regarder le vide et tenter de trouver les raisons qui motivent l'action de mes journées. 

Face à face, futilité de mes années passées, je compte les échecs qui décorent le manteau de ma cheminée. Ce soir, j'en ai marre. Je n'ai que trop souffert de cette étape qui sépare la naissance du repos éternel. 

Larmes perlent sur le visage de mon désespoir, noir, je tremble à cette vision qu'est ma vie. Liquide libérateur qui malgré sa salinité ne me lave pas de ma douleur profonde. Celle qui malgré les berceuses n'a pas su l'endormir dans un repos sans réveil.

Mes défenses si souvent efficaces contre ce saboteur interne n'ont plus de prise. Dans le fil du temps, j'ai omis de les renouveler, de les travailler, de les parfaire. Me voilà donc, en situation de résistance inutile, moi, l'abusé de mon ombre.

Nu devant l'adversité d'un avenir incertain, je cherche lumière qui percera cette noirceur qui envahit mon espace. Nu devant mes faiblesses qui s'amusent à tourner en dérision mes espoirs nourris d'illusions. 

Mon double reflété me regarde sans arrêt, sans ciller, sans fléchir. Je voudrais tant lui ressembler, cet être froid, inatteignable, irascible, sans vie et pourtant si fort. Il me toise et sait parfaitement qui je suis, il me le fait sentir et comble son vide de ma détresse.

Moi, vaincu devant lui, ne peux faire autrement que de baisser les yeux, une fois de plus, résigné. Résigné...

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