La veine de ton cou ondule faiblement sous ta peau de petite bête traquée.
Un cocktail de minuscules cailloux analgésiques tapisse le fond de ton estomac plat et te maintient
maladroitement sur ton fil de petit oiseau funambule chancelant.
Que dire de tes deux mains menues qui maintenant ne répondent plus ni ne saluent, ces mains
de toutes les bontés terrestres, de toutes les tendresses, ces mains qui ne savaient compter
ni les heures, ni les élans de bonheur déposés dans nos cœurs assoiffés.
Tu somnoles et apprivoises le corridor de la mort prochaine, cependant la grande porte de l'au-delà
demeure fermée à double tours. De toute évidence, ce n'est pas le moment. Même parvenue aux derniers
jours de ton voyage humain, le faible filet de vie qui te parcourt encore requiert sa grande part de
patience. Jusqu'ici, tu as fait montre d'un détachement graduel, les nombreux deuils défilant l'un après l'autre,
à la queue leu leu, requérant ton accord, ton lâcher-prise. Que de leçons je reçois de toi ma belle mom!
Jusqu'au bout du dernier détour, obéissance, espoir, patience, acceptation, tristesse et déceptions se sont
entremêlés comme autant de dentelles et de soie, comme velours et coton, comme fils de laine et de lin sur le métier de tes jours aimés.
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