Dans
le désert du bitume, mes pas de solitaire marchant dans la lune de
mon déraillement, une fleur en hiver est venue se cueillir sur ma
page d’histoire. Ne sachant comme réagir face à cette apparition
soudaine et improbable, je me suis assis en rond sur l’arrière de
ma découverte. Sourire en instinct sur les pétales de sa douceur,
je me suis mis à pleurer de l’innocence de sa pureté. Immaculée
dans le blanc de sa tendresse, elle s’est laissée prendre au jeu
de sa semence à étendre sur le pavé de ma vie.
Germant
sans peine, elle fit de sa couleur, l’ange de sa pensée, blancheur
sans faille sur une lande à peindre. Trésor à fleurir d’une
nature morte soudainement ressuscitée, le décor de sa croissance
sema l’ordre des choses à découvrir. Tableau d’une Dame Nature
en générosité sur la perfection à profusion, l’abondance
accomplissait son charme sous les yeux à combler le vide.
Curieux
en abondance sur l’œil à rincer, le seuil d’une route jadis à
l’abandon retrouva sa source bien-aimée d’un passage à
recoller. Carrousel des éblouis, bonheur en culture sous le simple
moment à vivre cette beauté. Ma fleur au plus fort de sa jeunesse
s’est fait prendre au jeu du plus offrant. Naïveté dans
l’inexpérience ma fleur s’en est allée. Délaissant mon pavé
et ses à côté. Délaissé pour ce visiteur de l’avenir sur
l’option d’un rachat à exploiter face à ce phénomène hors du
commun.
Atterrées
par la nouvelle solitude de mon bitume redevenu gris, mes larmes
peuplèrent le silence de mon oubli. Vestige en souvenir sur la
dérive de ma perte. Tentatives trop souvent renouvelées de recoller
morceaux de ma tristesse nourrie par l’amertume du pécule de ce
vendeur flores à rabais.
Chantant
au plus fort ma détresse au clair de ma lune au soleil de ma nuit,
je m’enfonçais dans les dédales d’une folie salvatrice.
Titubant dans les néants semés de cette jadis blancheur, la terre
stérile est venue accompagnée mon chœur en perte de sens.
Puis,
sous le fléau de l’ivresse de vain espoir, une graine s’est
posée sur le charme de ma lacune. Lumière en éveil, cette dernière
est venue chasser en ma forteresse intérieure assiégée le gris du
passé. Pestant contre moi-même de mes regrets comme nourriture,
j’avais oublié que tout est vain et que tout est vie.
Bref,
tout est rien si tout est bien. Apprentissage dans la défaite qui
nourrit l’envie de gagner, tandis que perte et douleur caressent
les ailes d’un vert d’espérance.
Tous droits réservés
26 janvier 2014
Mathieu La Manna Hamelin
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