Le vent curieux cherche une oreille,
souhaite-t-il arrêter sa course, est-il frileux tout à coup?
Il tourne, siffle, fait danser les branches.
Complices, elles s'agitent convulsivement.
Le dos au soleil, je me laisse distraire par les jeux d'ombre
sur le tapis de foin jauni.
Je me suis sauvée, j'ai pris le large pour mieux voir en dedans.
Me voici embrassant un paysage de fin d'été.
Dans les arbres, des trous bleus de ciel clignotant.
Un avion perce les nuages, poursuit une ligne invisible.
Se saouler de si peu?
Témoigner d'une politesse de saison, celle qui va bientôt
laisser sa place aux couleurs d'un autre temps, plus frais,
qui fait rougir les nez, les doigts?
Suis pas tout à fait prête pour les feuilles mortes, les
bas de laine, les parapluies...
Je songe.
Faut-il... s'écarter du temps pour le laisser passer?
...se mettre au neutre souvent pour goûter sa propre existence?
...se placer dans un oubli moelleux, entre les pages d'un livre,
sous les paupières closes pour rêver un peu?
Cet après-midi, j'ai vraiment perdu le fil.
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