jeudi 12 septembre 2013

Éclisse en éclipse

Éclipse dans ma lumière
Sur le flan d’un oubli
J’erre sans terre
À la recherche de l’ennui

Sable en porcelaine d’une mémoire
Fragile sous le torse de l’austère
Abondance d’un frêle en déboire
Morosité en perte d’appétit, résigné j’obtempère

Berceuse silencieuse au refrain éteint
Solitude en coiffe royale
Orne mon maigre déclin
Décor en berne de mon univers jovial

Sombre théâtre à la parure lumineuse
Faste et chaste dans l’utilité
D’apparat en coutumes brumeuses
Dans la peur d’être épié

Couperet émoussé en violon effilé
Chante la jadis gloire isolée au bel inconnu
Tentative funeste d’une échappée
En appel de sanglots contenus

Saveur âcre au doux baiser
Brûlure de l’amer chatoyant
Décline dans une rosée parfumée
D’un prisonnier aux faux espoirs criants

Tapis de feuilles mortes
Guide de son muet vers une destinée
Foudroie mon libre arbitre en triste escorte
Épave à l’ombre meurtrie, j’ai marché

Fermeture d’une défaillance de l’action
Je me heurte à la beauté de l’oisiveté
Grille en faire forgé hérissée
Décor dépeint de mes déceptions

Mal à l’âme dans ce château de vers
Sonate du poète éploré
Esseulé d’une nuit qu’il espère
Je sommeille entre deux vies amorcées

Cerne à l’œil du somnambule
Franchissant le vide de mon écuelle
Garde fou en peine de travail d’un crépuscule
Je bondis dans l’été de mon automne ô combien cruel

Brise souveraine parcourt mes maigres frontières
Sceau en bris d’être scellé d’une condition
Je reconstruis les vestiges de mes hiers
Soleil en apnée embrase ma perte en dérision

Sursis en pendaison d’un souffle chaud
Promesse en points de suspension
Unies dans l’outre des assoiffés penauds
Prison d’illusoire maintenant ma tension

Genou bas de mon pardon
Suppliant vainement la clémence
J’aspire et j’espère la rédemption
Pour qu’enfin et qu’enfin cesse ma souffrance

Pour qu'enfin et qu'enfin...



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