jeudi 10 novembre 2016

Je suis novembre...

L'angle du soleil en déclin sur une journée en proie de se clôturer, traversait la parquet parsemé de poussière. L'heure, pourtant dans son horaire habituelle n'en avait cure et pulsait son aiguille en trotteuse vers l'arrivée de son départ. Le temps n'est autre que la futilité de calculer pour regretter. La vie en ce jour basculait donc lentement vers une noirceur davantage longue que désirée. Ainsi est le rythme des jours sabrés de lumière. L'automne porte en elle l'image d'un retour vers l'intérieur de soi. L'été et sa richesse florissante en couleurs éparses, jumelle de l'extraversion, se lasse de nous et nous rejette du revers de sa main. 

Le son grinçant de la chaise berçante, de par ses arceaux de bois formés,  rompaient à elle seule le silence imposé par la nuit omniprésente. Les étincelles de lumières de rue parsemaient la voûte d'ébène du ciel régnant en roi et maître. Le givre, lentement se posait sur les surfaces encore humide de la rosée étiolée. Elle, de par sa nature ambiguë, jouaient de beauté tout comme de morsure fatale à la triste végétation en sursis de dormance. Toile d'artifice sur le vitre, je ne tentais même pas de la faire fuir, à quoi bon lutter contre l'inévitable. La beauté n'existe d'ailleurs que dans la manière de voir. Illustre leurre de croire de tout est bien, car la fatalité énonce que tout Est, et rien d'autre. Seuls les êtres vivants, en quête de sécurité, s'inventent des illusions en sur-vêtements symboliques Mieux vaut observer et vivre cette transition, quitte à se retirer pour de bon. Hiverner, c'est choisir de vivre en deux temps. 

Être seul dans un monde de nuit double le sentiment de solitude et pourtant, la vie continue malgré tout. Simplement que le mode des interactions s'est mis en berne et isole dans son antre les âmes en peine. 

Sanglots en frisson de néant, tressaillement de l'humeur dans une mare de désolation, les doigts entrecroisés, je devais bien l'admettre... Je souffrais de novembre.


4 commentaires:

  1. Wow!!!j'adore!! c'est dommage que novembre nous fait cet effet-là....car, il peut tellement être lumineux!je crois que le souvenir des attentats....nous laisse une certaine tristesse...
    Bon novembre!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Peut-être en effet! La mémoire collective teinte bien des gens et affecte leur humeur. Mais après tout, une mauvaise phase, n'en est qu'une et le temps passe et tout aussi. Merci de ton passage!

      Supprimer
  2. Novembre ou le syndrome des giboulées de déprimes... Mais la pluie glacée peux aussi être bénéfique... Bel écrit en vérité !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ;) Et oui, la pluie peut être bénéfique! Merci Gente Dame!

      Supprimer