Dans ses mains calleuses, un morceau de lave,
un vieux galet rabougri de 4 milliards d'années.
Tous les soirs, il place son caillou sous l'oreiller
pour faire venir les rêves.
La nuit lui laisse entrevoir une écriture mystérieuse.
Je vois sa tête de génie, son sourire de bon pasteur.
Il joue aux échecs contre lui-même, boit du thé fumant
en fixant l'horizon.
J'aime Sergei parce qu'il est différent, un rêveur au
centre du silence.
Il vit seul dans une cabane de 3 mètres cube, n'aime
pas l'asphalte des villes. Il lui faut de l'espace à
profusion et autant de solitude.
Ses yeux cherchent la splendeur géographique et
s'accrochent aux courbes des montagnes.
Le soir, il allume une bougie, écrit de petites phrases
dans un cahier boudiné, des clés de réflexion. Par la
fenêtre, il fait le tour de la lune, compte les étoiles
qui tapissent le feutre du soir, se sent aussi bien qu'un
foetus. Sa cabane opère pour lui une fonction
maternelle.
Ce tableau me fascine. Un instantané de bonheur que
je fais circuler en boucle devant mes yeux,
un cinéma pacifique.
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