lundi 3 novembre 2014

il était des lunes


Il était des lunes

Une jeune femme loup

Qui rêvait de passion, de fleurs en plastiques et de cœur en béchamel.

Sa marraine la fée Rosse ,lui avait fait cadeau à sa naissance du don des larmes qui s’avéra extrêmement efficace toutes ces années où elle avait espéré la venue de son séduisant prince charmalant, heu! Charmatalant, oups, charlatan.

À l’aube de ses 36 vies, le regard désabusé fixant le crépuscule, elle n’espérait plus la levée de cette lune amoureuse et prometteuse de baises intenses.

Mais l’inattendu ce présenta.

Du haut d’une colline de gazon synthétique, un plus ou moins jeune Don Juan, arborait une fière moustache serpentine, bien amarrée sur ses lèvres. Il était majestueusement, vaniteusement perché sur son opulent étalon noir. Je dirais même son obèse étalon noir, vu la largeur de son tour de flan. Il était nourri vraisemblablement à la bouffe de table. Juan toujours fièrement en équilibre sur sa boulette regardait au loin, le regard certain et semblait nous dire : Alors ? Je ferais une belle photo?

Au bas de la colline, la femme loup, d’une démarche féline, embrasante, s’était approchée tranquillement pour enfin s’accroupir au pied de la montagne. Tambourinant des cils et remuant des lèvres, elle leva lascivement son minois au sommet, attachant enfin son regard vers celui qu’elle avait attendu toutes ces années. Mais du bas de la colline, dans l’axe ou elle était placée, elle ne voyait malheureusement que la panse démesurée du cheval. Elle supplia l’univers, implorant en silence son Juan afin qu’il vienne la rejoindre gracieusement pour un premier baiser. Ses doléances furent entendues. Ne se séparant que rarement de sa bête, le charlamant, en guise de révérence, décida d’aller à la rencontre de la louve sans son canasson.

Entamant sa descente avec assurance, il plaça l’étalon svelte qui ornait son pantalon bien en vue du regard de la belle. N’ayant de concentration que sur son égo, il n’aperçut pas la roche sur laquelle il trébucha. Juan amorça un rouler-bouler à fond de cuve, s’arrachant la moustache sur une vieille souche, s’explosa les testicules sur le bord d’une roche et finit sa galopade le visage noirci par une bouse de vache.

Silence…

La louve se tourna vers moi le regard en furie et sembla me dire : S’t’une Joke?  Mon histoire ne va pas finir de même?

Bien oui! Désolé chère Bella! L’amour sera pour une prochaine lune.

2 commentaires:

  1. HÉhéHé! J'aime bien la finale! Le ton est charmant dans ton texte et on s'y retrouve comme dans un conte pour enfant! Bref, j'ai bien aimé!

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  2. Merci Mathieu! J'ai eu beaucoup de plaisir à l'écrire! Je me trouvais bien drôle avec ma débarque du beau charmalant!! LOL!

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