dimanche 27 septembre 2015

Le poète exilé, partie première

Haut, bien haut
Au-dessus de mon abysse
Et même au-delà
Mourait l’être que j’étais

Mourir sans rendre l’âme, sursis sans lendemain
Mourir en sacrifice d’une vie pour une autre
Davantage l’usage d’une chance nouvelle
Ultérieure à celle qui fut gâchée voire reniable

Choix ulcéreux en lumière sombre
Tamise la voie qui j’ai lâchement empruntée
Lâchement, certes, lâchement, assurément
Et pourtant… non désirée et que par dépit, débité

Vole alors en éclats épars,
Mes soupirs de regrets sur un lit de leurre
Franchissant le cap de ma déchéance
Je me lançais dans une descente

Lente et triturée aux masques récifs altérés
Mes pieds nus de misère,
Foulant ma rédemption promise
Je trébuchai, mais surtout…  je pleurai

Larmes en mal de vivre
Larmes en soufre d’acier
Larmes en peine d’être
Larmes et rien d’autre que le salin de son expulsion

Et me voilà
Fracassant la murale de ma propre frontière
Armé de ma seule volonté résiduelle
Fractal de beauté espérée, résigné que j’étais

Lambeaux en charpies
Hissés bien haut les vestiges
De mon cœur, exhibé au vent
Ulcéré et lacéré de son état d’antan

Désert en ocre
Silice en étincelle d’or
Bercé, voire berné de ces mirages
S’offrit à mon fantôme en guise de pâturage

Dunes en paysage d’automne
Mes pas sifflant sur l’ombre de l’horizon
D’une quête amourachée d’ignorance
Je pleurais d’un éden à m’offrir


2 commentaires:

  1. Je ne sais te dire ces mots qui effleurent ma peau dans le frisson de cette lecture. Je ne sais que verser quelques larmes du plaisir de te lire. Tes mots sont d'une telle puissance Mathieu !!!!

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    1. Le simple fait que vous mettiez votre patte sur le blog est déjà un honneur! La suite viendra sous peu! Merci Gente Dame!!!

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