L'oiseau touche la vague du bout de son aile!
Taquinerie? Désir de rapprochement?
La marée descend et des roches éparpillées surgissent les unes après les autres comme autant de têtes reprenant leur souffle. Je suis témoin du vent qui soulève la vague et conjugue, tel un maestro, la musique marine.
L'horizon est percé par une bouée rouge indiquant la voie maritime.
Un imposant paquebot pointe le nez en direction de Montréal sur ce fleuve large comme une promesse, contenu entre des parenthèses côtières chapeautées de coquets villages.
Le ciel offre des fenêtres montées en neige, des îles longues et transparentes, des entrées secrètes invitant le rêveur à faire un détour.
La plage se dévoile lentement, comme une mariée pudique, laissant quelques ruisselets déverser encore leur contenu vers la grande surface aqueuse, dans des zigzags et des brillances de métaux précieux!
Le propriétaire d'un chalet aux couleurs délavées tond l'herbe déjà haute et repue de chlorophylle. Juillet demande qu'on s'active sur les terrains!
L'astre suspendu diffuse une ombre fraîche sous les grands conifères presque immobiles.
Je devine une dame à demi-assoupie, visage sous le bras, bien enroulée dans son hamac.
Pendant que la grève blafarde laisse poindre des herbes aux têtes inclinées, telles d'élégantes demoiselles filiformes ondulant sous les ailes du vent, je ressens une présence suprême recouvrir les lieux.
Hélène Gonthier
Tous droits réservés.
12 juillet 2016.
Dame Hélène, vous êtes la photographe des mots en image! On est avec vous dans cette capture d'écran! Toujours un plaisir de vous lire!
RépondreSupprimerVotre texte m'a beaucoup touché. Il s'en dégage une ambiance de beauté et de sérénité qui m'a conquis. La progression me plaît également : l'oiseau, l'horizon, la marée, la plage, le propriétaire du chalet. On le visualise facilement. Et la dernière phrase qui dévoile cette "présence suprême" !
RépondreSupprimerMerci pour ce cadeau si apaisant.
Guy