vendredi 15 mars 2013

Ailleurs.

Ailleurs se promenait en solitaire,
les mains dans les poches, le nez en l'air!
Il parlait de demain, voulait me distraire.
Je le croyais, comme on peut croire un visionnaire.
Il avait le tour, la manière, un vrai célibataire.
Je devinais l'habileté, le savoir-faire!

Ailleurs ne regardait jamais par terre.
Voilà qu'un bon matin, c'était hier,
élégamment vêtu de son mohair
et semblant à son affaire,
il omis de faire le nécessaire,
percuta le réverbère
et se retrouva vite fait sur le derrière.

C'était la première fois qu'Ailleurs se retrouvait bêcheur,
près des cailloux, loin de l'imaginaire, pauvre acteur.
Il ne savait plus quoi faire, avait le cœur à l'envers.
Moi, j'ai retenu un fou-rire temporaire.
Ailleurs s'est relevé, m'a demandé l'heure,
s'est frotté les fesses comme s'il avait eu peur,
puis, s'est sauvé comme un voleur.

Après coup, me saisissant de cette histoire,
et supposant qu'Ailleurs soit loin des mémoires,
peut-être faut-il comprendre, ici savoir
qu'on ne peut vivre sur un promontoire
sans occasionner quelques déboires.

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