Regard austère d’une vie
marchande, l’homme s’achète du bonheur au détaillant. Se
coupant au rabais dans les coupons réclames, il emmagasine dans ses
coffres l’excès du vide qu’il est. Vie qui se consume au rythme
des nouveautés qui s’offrent à lui.
Que
reste-t-il de nous?
Confortablement
assis dans son sommeil, l’homme découd de sa vie dans l’abondance
du rien qu’il est ou de ce qu’il peut représenter. Masse
difforme édulcorée portant dans son sein l’absence de sa déroute
consciente. Vide d’un espoir dans sa vue à court terme, l’homme
moderne se vautre dans son absence de croyance. Néant de son au-delà
sans lendemain, l’être humain erre dans les circulaires aux
besoins créés par la suffisance d’une publicité fallacieuse.
Trésor dans le présentisme que lui offre la consommation de
lui-même dans son insignifiance. Dégoût du vrai par l’apostrophe
d’un remord de conscience, niant sa nature que fut jadis sa vérité,
l’illusion l’emporte sur le réel.
Que
reste-t-il de nous?
L’athée,
nombre en abondance dans une culture où la foi est balayée sous le
tapis, circule librement dans sa prison qu’est son univers fermé.
Fort de ce qu’il croit être, contraste dans le croire et espoir.
Hurlant à qui veut l’entendre sa culture sans religion, il se fait
le prêcheur des décrocheurs sans foi ni loi. Paradoxe en paroles.
Homme aux mœurs légères dans ce qu’il promeut, il louage la
liberté dans ses chaînes invisibles à l’œil nu, mais combien
visibles dans ses contraintes. Dégoût d’une dévotion en plus
fort que lui, l’athée triture un abcès de colère.
Source
de réconfort sans contrefort, pour ce dernier est qu’il croit
fermement
dans
la justice d’une mort éternelle...
Fusillant
du regard froid la terre d’une folie sans borne, statue de sel,
statue de mer, hyperbole d’une différence d’opinions. Revers de
fortune dans la différence de pignons. Autres terres, autres mœurs,
terre de l’incompris dans l’errance qu’est la vie. Quêter
l’abject d’une vie sans quête, tête chaude de sueurs froides
dans un désert inondé.
Seul
dans l’avenir de sa mise en échec, l’homme sans hommage tombe
dans l’oubli de sous les caisses de marchandises élevées au
statut de fausse divinité. Ailes en papiers, ailes en cartons
recyclés, rien ne dure parce que rien n’est plus créé. Terre de
soufre, terre de sang, terre des sans lendemain.
Que
reste-t-il pour eux?
Terre
sans terre. Ressources déjà taries. Progéniture sans nourriture.
Stérilité d’un océan asservi par la vie. Riche en billet vert,
affamé de page blanche, terre où s’enterre les vivants...
Texte fort sombre d'un observateur scrutateur.
RépondreSupprimerTout et son contraire s'entrecroisent et s'entremêlent dans des images grandeur nature.
La liberté est en prison, le désert se noie, puis l'humain ne croit en rien.
Monde factice. Lassitude de trop de Las Vegas. L'abondance de rien n'est confortable
qu'à moitié. À croire en rien, on s'imagine à tort être nourri de tout. Il manque un feu dans le coeur froid du monde. Les fruits pourris arriveront-ils à donner quelques grains à germer pour composer les pages blanches à venir?