dimanche 14 décembre 2014

J'erre

Dormeur, alitez-vous au sein de votre propre nuit
Vivez dans le rêve de vos illusions et marchez sur vos propres ruines
Teintez la poussière de votre âme de sans-cœur
Tremblez de votre honte qu’à ne pouvoir être autre que vous-même
Craignez votre ombre, parce que celle-ci aussi s’est détournée de vous
Boire la misère semble vous rassasier du vide de votre essence
Comment ciel pouvez-vous encore rire dans votre nuit constellée, consternée
Vous les âpres adipeux de vos enfers, comment osez-vous…
Comment osez-vous vous regarder dans le froid de la glace qui vous entoure
J’image que votre reflet aussi s’est détourné, comment ne pas le comprendre…
Je ferais tout comme elle désormais…
Jamais, jamais je ne pourrais vivre, que dis-je, survivre avec la honte au cœur
Halte aux regrets qui vous rongent à présent…
Assumez… assumez ce que vous avez fait et mangez vos malaises
Qu’ils vous rongent à souhait, pitance en abondance dans votre condition…
Mort aux lèvres sur un lit de repentir, vous rampez…
Nulle pitié à vous voir ainsi, que saignent vos genoux en guise de punition
Pourquoi donc avez-vous simplement… simplement osez ne pas avoir osé…
Quel est le prix à payer pour cette lâcheté? Comment quantifier la perte de son être?
Pleure en quotidien dans cette bassine les recueillant
Souffrance aqueuse en témoin déversée
Mal en pis
Mal en être
Mal d’être
Mépris sur cette façade qui se contemple dans le jadis de son passé
Seul dans l’esseulé que je suis désormais
Murs en fantôme me quadrillant l’atmosphère
J’erre dans le néant de ce récif établi
Terre en noir de germer sur un tapis de cendre
Cendre consommée par vos leurres éhontés
Illusion est compas sur une rose des vents fanée
Berner dans le nocturne de mon jour à couvrir
Tremblant de froid sur ce qui me reste
Les os sur la peau décharnée
Perte de splendeur dans le trépassé de mon écueil
Valsant entre délire et déchirure d’une folie
Solitaire par défaut sur un naufrage d’une plaine asséchée
Je gris par cette absence de lumière
Vague obscur
Tempête en surplus d’abondance dans le couchant qui se consume
Voile en toile de fond
J’avance pourtant en aveugle
Guide en valeurs à défendre, je persiste
Douleur en frayeur, mais pourtant…
Tissage de volontés mu par le for intérieur
Croyances en tuteur sur ma dépouille cheminant
Chemins à paver, chemins à fouler, chemins à ouvrir
Trituré par mon passé, je fleur en bourgeon de perte
Pourquoi donc, mais pourquoi donc…
Embranchement en scission
Je vacille dans l’indécision de mon choix
En genoux sur le trébuchant d’espérance
Yeux en appels de lueur vers la voute qui me coiffe
Ciel en noir, parcelle d’étoiles en parterre à suivre
Voir en nuage le tapis de lumière à suivre
Je me dicte, d’une assurance fragilisée
Mantra à boucler en hymne à chantonner
Insufflant à mon doute en déroute l’ultime conviction
Conviction en résonance
Je sens la vibration du bon choix
Lumière en sémaphore dans le clignotant de ce qu’elle offre
J’avance désormais…
J’avance vers ma suite, vers ma fuite, vers ma fin
Mais pourtant, pourtant
Je sais et je sens que c’est là, la seule voie
Celle qui est mienne, celle qui se teinte de sa propre
VOIX


2 commentaires:

  1. Waou ! ça déménage chez Mathieu. C'est fort comme une vague qui emporte tout le reste avec elle. Il y a de magnifiques phrases là-dedans. J'aime particulièrement : " Illusion est compas sur une rose des vents fanée".
    Tu écris des textes qui ne peuvent laisser indifférent et qui méritent d'être lus avec beaucoup d'attention, l'esprit et le cœur grand ouverts. Chapeau.

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    1. Je ne sais pas d'où est parti ce texte! Un bouillon de colère peut-être qui avait besoin de sortir... qui sait! En fait... je me suis senti beaucoup mieux une fois qu'il a trouvé sa place sur papier! Merci encore Gente Dame de la Sagesse!!!

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