Grimper jusqu'au sommet d'une montagne,
y déposer sa peine sous une roche pesante
pour que les milles-pattes la décortiquent, la bouffent,
la recyclent.
Marcher longtemps dans les sentiers étroits,
ces lacets verts qui font des courbes,
dessinent des pentes, contournent les falaises abruptes.
S'arrêter et humer à fond la forêt.
Chanter un air de Bach, assise dans l'humus
qui sent bon la vie.
Puis choisir un arbre pour ami,
l'admirer de bas en haut,
lui toucher la peau, le sentir de près,
l'apprendre par cœur,
lui faire confidence,
tendre l'oreille,
entendre ses mots enracinés,
deviner sa modestie,
son acceptation de l'immobilité,
son élévation vers la lumière.
Porter à deux mains un toast à la vie
déployée, multipliée, un toast à la beauté cachée,
celle qui me livre ici ses pans discrets.
Tu vas me manquer, ma petite poule,
tu pars si loin, ma belle Emmanuelle,
22 ans de grand bonheur à te regarder cheminer,
maintenant c'est un au revoir
et non pas un adieu.
Je sais que ton bonheur demeure à Kaslo,
ton amour t'attend.
Je remercie pour ta jeunesse, ton énergie,
ta force et ta beauté unique.
Va rejoindre ton amour.
Je suis heureuse pour toi ma petite poule.
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