De profil, elle était mignonne ma mère-grand,
ses cheveux ébouriffés par le vent,
sa tête en nuage, de vraies plumes de pélican.
Le plus étonnant était sa chaise de parterre,
une chose qu'elle affectionnait en solitaire,
un bidule et tout à la fois son contraire.
Elle s'y nichait pour un moment de lecture,
un livre appuyé sur ses deux fémurs.
Dans ces instants, rien n'arrivait à la distraire,
ni les observateurs, ni sa posture stationnaire.
On aurait pu croire qu'elle était de sel ou de givre,
tellement son corps immobile s'agrippait au livre.
J'aurais voulu la déplacer, la déranger parfois,
peut-être aurait-elle faim... ou froid ?
Quelle manœuvre de la surprendre, quel gâchis
de la soulever dans semblable machinerie !
De voir la roue derrière son cou,
je confondais le poupe et la proue!
En revenant sur mes pas, bredouille,
je me répétais: "Ne la surprends pas, andouille,
vaut mieux retourner à tes classeurs,
grand-mère fait la pause-bonheur!"
Hélène Gonthier - Tous droits réservés - Octobre 2013
| Photos du journal
« Certains livres se lisent à la cuisine, d’autres au salon. Un vrai bon livre se lit n’importe où.»... |
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