Flocons à demi fondu
Sur un coin de mon cou se posa
Sursaut en sursis
Mon temps n’était pas encore venu
Hélas, que trop de hélas
Maudissant cette fin interminable
J’hurlai à l’essentiel ma défaite
Pour que me cueille l’étreinte faucheuse
Sourde à mes appels
Glacial en poncture, mes doigts gelés
Peinaient à s’émouvoir
De gratter le sol de ma fortune sans abri
Lentement, lentement
Le frimas en glacière minutieuse
S’introduisit en mes résistances éteintes
Pour y gercer l’écueil de mon décès annoncé
L’inertie de mon corps
Ouvrit alors le chemin à l’inconnu
Mes échos lointains du passé
À jamais terminés
Nuage blanc en page vierge
J’étais à écrire et à me composer
De nouveau et pour de bon
Tournant le dos à ce jadis éhonté
Puis, dans le berçant de ma chute
Tomba sur moi la nuit
de toutes les nuits
Ciel de décembre en guise de couverture
La neige m’inonda jusqu’à me soustraire de la lune
L’étreinte de ma flamme éteinte
Jouait la femme muette
Cercueil de neige
Pour qu’à jamais je me taise
Les mots de mon passé
Se turent enfin
Tandis que l’immaculé m’emplissait
En terre de givre libre de parler
Mes mots sans parole, sans voix
Mes lèvres prononcèrent le néant de mon être
Vide de sens j’étais sur ce lit de glace
Nu d’être à demi-mot prononcé
La mort a ceci de bon
Elle table rase l’équinoxe de l’éteint
Pour que l’espoir se porte en étincelle
D’un désir nouveau prononcé surgissant jusqu’au alors…
Être une page et s’écrire de nouveau
Porte flambeau d’une lueur à écrire
Rire des flammes que portent en son sein
Les morts d’avant-hier à jamais muselés
Mathieu ! Mathieu ! Mathieu ! Que te dire que tu ne saches déjà ??? Le paradoxe de la Mort avec les terres gelées. Un peu de chez toi non ? Et cette renaissance, à laquelle je ne m'attendais vraiment pas ! Le poète n'est donc pas mort... Il renaît de ses mots, comme le phénix de ses cendres. Et en plus grand, plus beau, plus vivant !!! Une étincelle d'espoir pour tout les poètes qui se meurt chaque jour un peu plus dans la cruauté d'un écrit bien trop sombre. Tes mots, Mathieu, prennent chaque jour un peu plus d'ampleur et de beauté... J'en deviendrais presque jalouse si le plaisir que j'ai de te lire n'était pas aussi grand !
RépondreSupprimerRien ne meurt et rien n'est éternel! Voilà en effet un paradoxe qui nous ressemble/rassemble! Heureux que tu en gardes le plaisir de lire! Merci Gente Dame!!!!
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