dimanche 11 octobre 2015

Le poète exilé, troisième partie

Carte sans croix pour creuser
Ma destination ultime se cachait, se voilait, s’ignorait
Sous le couvert de son esprit volage
Dans le désir ardent d’être découvert

Quand le temps s’y prêtera
Le temps est un luxe que le mystère peut entretenir
Alors le vent, patient, me guida sans me/se presser
D’oser marcher vers la marelle de mes inquiétudes


Entre ciel et terre
Le délire de ma soif d’apprendre
Se gonflait de ma sécheresse grandissante
Laissant l’antre de mon souffle en aumône du bon vouloir

S’en remettre au destin
Revient à ne s’en remettre à rien
Naviguer à vue dans une mer de brouillard
Et oser… oser…

Mieux encore qu’oser
Se poser sur un désir de réussir
Et cet élan que trop passager ne survint alors
Que trop tôt, car un hélas d’évidence surgit

La symphonie ne se joue qu’à plusieurs
Et je ne savais pas chanter, ni jouer
Alors la musique se tut
Laissant un vide de silence pernicieux

Angoisse naissante dans cet inconfort
Les sourdes querelles de mes intérieurs
Jouaient à s’en débattre pour taire et museler
Cette absence de guide, de son

Égaré de par mon inexpérience, impertinence
J’errais donc à présent sur un pavé vierge des passants
L’ocre passant alors au vert et jaune
D’un pré valsant au gré du chant des vents dominants

Foulant mes pieds à des meurtrissures de ma démarche
Haletante et chétive, lacérée par les herbes hautes
Le chemin parcouru se couchait derrière moi
En guise de ficelles ou de bonbons de repères

Borne sans borne
La distance ne se mesurait qu’à ma fatigue
La lande s’éternisait de sa longueur
Et saluait l’horizon sans faiblir


4 commentaires:

  1. Borne sans borne... J'aime beaucoup ! Bravo...

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  2. Rester posé sur le désir de réussir pour mieux s'envoler, car l'horizon attend toujours le poète.

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    1. Et les poètes volent vers d'autres cieux! Tant et aussi longtemps que l'amour des mots et des images volent avec lui! Merci de votre passage Gente Dame!

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