Tout
en effeuillant les photos fraîchement développées, je fus frappé
par l'évidence d'un choc générationnel. Mes doigts touchant ce
papier glacé figèrent l'instant présent dans une boucle temporelle
qui me fit réaliser que mes références se perdront dans le temps.
Celles qui ont guidé mes valeurs et idéaux resteront à jamais
fixées dans le cadre de ma naissance.
Un
concept qui me terrorise et m'émerveille à la fois. Je ne sais
comment trop expliquer cet état d'âme temporaire, mais combien
phare dans ma nuit. Je suis né sous un cadre référentiel qui ne
peut être que mien. Le moment de ma naissance a cristallisé dans
mon esprit les idéaux de mon époque, qui je l'espère n'est pas
encore révolue.
Tout
comme ces photos que je fais glisser entre mes mains, ma vie est un
cliché, celui qui dictera mes références. Je sais que je me
répète, mais l'image est trop forte en impression sur moi que je ne
peux m'empêcher de me la repasser en boucle dans ma tête afin
qu'elle s'installe confortablement dans mes certitudes. Ainsi est
fait l'être humain, la répétition imprègne en nous le nécessaire
à retenir.
S'installe
alors en moi une image claire du concept que je veux exprimer ici.
Voilà ce qui en ressort, cette pensée condensée qui émerge de ma
tête oppressée par cette nécessité de l'expulser, telle une
urgence qui ne peut attendre en proie à l'agonie.
Les références
propres à notre époque/naissance définissent la lecture que l'on
fait du monde actuel. On peut soit s'imprégner du contemporain
et y contribuer ou encore garder notre cadre pour lire et comparer
avec le avant qui ne reviendra pas, gardien d'une époque et
d'une histoire que l'on a fait évolué nous aussi! Le fait est
que soit on s'adapte ou soit on devient les futurs analphabètes de
l'ère du numérique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire