vendredi 10 août 2012

J'atteindrai mon île.


Ça y est, je suis partie.  Mon grand voilier s'engage, il prend le large de tout son élan.  L'itinéraire complet se visionne dans ma tête, fidèle à toutes les répétitions.  Mes mains solides et habiles tiennent la barre; moi le seul maître à bord.  Quelques bagages, de simples nécessités, m'accompagnent jusqu'à bon port.  Je vois très bien devant, tout est immensément clair, bleu à perte de vue, invitant au voyage.  Mon coeur est léger, je chante, je tangue avec mon bateau, je vogue et voguerai aussi loin que le jour me prêtera sa lumière. Si la brume se lève, je la franchirai lentement, nous ferons connaissance. Ensuite, je jetterai l'ancre et me mouillerai d'elle. Il se peut que la vague s'impose et me prie de revenir.  Non, je longerai la côte, prévoyant le pire, baisserai voilure, puis au matin, je poursuivrai vers ma destination. J'ai du temps maintenant, du temps solitaire.  Le vent me poussera si loin devant et la voile tendue criera sous l'invisible poussée.  J'atteindrai mon île, sans costume d’apparat,
enfin moi-même. 

1 commentaire:

  1. Parfois c'est le chemin en soit qui est la destination. Je te souhaite bonne route toi qui maintenant as tout le temps solitaire!

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