mercredi 8 avril 2015

Au fil du temps

               Au fil du temps, s'estompent tes traits. Chaque jour, un peu plus, j'oublie de toi. Et je n'y reviens pas.

              La nuit, je ne rêve plus de toi. Plus de cauchemars, de dédales interminablement noirs ni d'entrevues nocturnes inattendues. La douche ne m'est plus insupportable de fatigue. Je ne te vois plus dans mon miroir. Je ne t'entends plus cogner à mon cœur. Je ne redoute plus tes appels suppliants ou colériques. Je ne t'imagine plus devant la porte. Tu n'occupes plus la première parcelle de mon esprit divagant dans les marécages.

               Au fil du vent, si je surveille encore la route, c'est dans l'espoir de ne pas t'y voir. Si ce bruit me fait encore réagir, il me rassure de n'être pas tien. Si cette phrase résonne encore c'est de ton inconséquence. Si tes mots ne me manquent pas c'est parce que je les ai noyés, eux aussi, dans le marais ce jour-là.

               Au fil de l'eau, j'ai jeté tes oripeaux.

Aubrée


  

4 commentaires:

  1. Transition vers un nouveau départ dans le souci de mettre aux oubliettes le passé qui doit l'être. Cet écrit est porteur d'espoir! Bravo!

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    1. Qu'il est parfois difficile de fermer des portes. Et qu'il est heureux d'arriver à le faire pour pouvoir en ouvrir d'autres. Merci Mathieu.

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  2. Des mots justes et forts, nécessaires pour prendre un nouvel envol et s'alléger du fardeau des regrets ! Un récit porteur d'espoir que me parle vraiment bien ! CHAPEAU BIEN BAS Aubrée ! Gros bisous et douce fin de journée loin de ce monde écervelé !

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