vendredi 12 juin 2015

La maison abandonnée, quatrième partie

Souvenir en bilan du pourquoi de ma présence ici, je tombai des nues. Si seulement javais refusé... Pourquoi diantre me suis-je laissé embarquer dans cette histoire. Perdre navait pas été une option, mais davantage une évidence. On ne trafique pas avec les forces sombres. Payer de ma vie je devais à présent. Deuil dans ma bêtise, assumer je devais et rien dautre à présent. 

Dans le déclic dun bruit me faisant sursauter, un cadre tomba sur le sol tout près de moi, mextirpant de mes pensées occultes. Un cri solitaire sortit involontairement de ma gorge sèche. Men approchant, je vis que lobjet était demeuré intact malgré sa chute. Je cueillis le cadre avec la plus tendre délicatesse possible avec mes mains tremblantes. La poussière masquant loccupant de cet encadré, je le nettoyai soigneusement. Surprise en stupeur dans limage cachée, le même fauteuil de velours carmin siégeait seul sur la photo. Nul doute, cétait celui qui métait apparu plus tôt.  

Angoisse en tonnerre dapplaudissements devant ma lucidité, je lâchai lobjet de ma tourmente avant de foncer vers la porte de sortie. Pourtant, mes pas se figèrent subitement à la vue dune ombre à la gauche de lescalier menant au deuxième étage. Un sourire en liesse me toisait dans un soupir dexaltation. À sa vue, mon sang se figea et mon cœur cessa de battre. La mort était avec moi et se régalait de ma terreur. Nourrissant sa soif de panique, elle se mit à descendre lentement à ma rencontre. Mince filet débène pavant sa route en viscosité douteuse, mes membres ne pouvaient récupérer leur liberté, immobile dans linertie qui me gagnait. Frissons en chenille grimpant sur ma colonne vertébrale, jétais perdu. Lair froid emplissait maintenant la pièce tout comme mon pauvre corps terrorisé. Je me sentais telle une proie captive dune toile daraignée en la voyant sapprocher de la sorte. 

Encore une fois, des voix prirent possession de ma tête et me couvrirent de cris stridents. La pression gagnait à lintérieur de mon crâne tordu de douleur. Lombre me faisant désormais face stoppa sa progression et me scruta de son insistance. Mon corps se crispait dans tous les sens. Chacun de mes muscles se contractait provoquant ma chute sur le sol. Agonisant, ma vue se brouilla et je perdis tout contact avec la réalité. Noire était ma demeure à présent... 

Mosaïque en sursis de transparaître, je voulais à lintérieur de ma conscience éthérée. Délire en souffrance de transparence, je peinais à filtrer lensemble des images qui pulsaient dans ma tête. Des flous de rouge et vert, des sons parsemés déclairs de jaune et des sensations étranges valsaient dans ma pauvre carcasse allongée. Abandonné de toute volonté, je ne pouvais agir ni réagir, loque en perte dautonomie, jétais à présent. Pire, je me sentais hanté, violé par cette ombre qui devait me serpenter en ce moment, profitant de mon errance hypnotique. Elle semblait se régaler de son effet sur moi par les rires moqueurs qui parvenaient à moi par valse stroboscopique. Inconfortable, la sensation de ne plus sappartenir, dêtre la proie, la victime, dêtre peur... 

Mon corps hoquetait en métronome régulier, la poussière du sol trouvant un accès facile à ma bouche, je la sentais sinviter dans que je la convie. Mordre la poussière revêt à présent une tout autre signification pour moi... En fait, lexpression porte en elle une double signification désormais... 

Une quinte toux sempara alors de moi provoquant ainsi mon réveil. Déluge de confusion sur létendard de linconnu, je ne suis plus là où jai chu. Tour d’horizon en vue de mieux cerner ma celle, je balaie du regard mon nouvel environnement. La pièce qui maccueille à présent est bien différente de celle où jétais. Elle est petite et les murs sont parés de lattes de bois peints de beige. La porte verrouillée de lextérieur me bloquait laccès à la liberté. Panique dans le confinement nouveau, lidée dêtre à la merci de mon bourreau inconnu ne me plait guère. Angoisse. Une minuscule fenêtre chapeautée dun filet de rideau en guise de parement éventré. Le mobilier est rustique et noffre que peu de commodité. Une chaise droite de bois à la peinture défraîchie jouxtait au mur fenestré. À sa gauche, une minuscule table sur laquelle repose un cadre. Curiosité dans le non choix d’y voir plus clair, je saisis cet objet afin d’y voir son contenu.  

Malheur fou faisant éclipser ma raison en constatant que la photo s’y logeant, est une photo de moi alors que j’étais petit. Un rappel d’émotion sous cette scène me ramenant bien au-delà de mes souvenirs. En fait, je crois bien que je n’ai jamais vu cette photo… En y regardant de plus près, je peux aisément reconstruire la scène qui s’était jouée il y a de ça bien des années. Je me revoyais dans ce parc, batifolant dans le parc près de chez moi. Toutefois, un détail attira mon attention, une ombre en arrière-plan sur le visage de mon père. En fait, l’ombre jouait d’alternance avec mon père, dès que je bougeais le cadre. Comme s’ils étaient la même personne, ou que cette dernière ait pris possession de mon paternel. Connexion entre deux scènes trop semblables, l’ombre ressemblait à tout point avec celle vue, juste avant mon arrivée dans cette pièce. Je ne peux décrire mes sentiments dans cette suite incongrue d’événements. Le délire agonisant dans l’incompréhension du moment présent m’oblige à me réfugier dans la suite logique de ma folie…  

2 commentaires:

  1. Intéressant!

    Quelques formulations sont peut-être à vérifier afin de les améliorer, mais l'ensemble se laisse lire avec l'envie d'aller plus loin.

    Bravo l'ami!

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    1. C'est vrai qu'il faudrait que je le retouche à quelques endroits!!!
      Je vais le faire sous peu!
      Merci encore et la fin est pour bientôt!

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