mardi 9 juin 2015

HERBE NOIRE?...




Notre vie est comme un fleuve dont on essuie les rives.
L'on n'y sait faire qu'un pauvre jeu d'échecs en dérives.
Lavé et rincé à noyer sous le flot de ceux qui Haïssent:
L'Ave de Maria salue en nous les dieux qui périssent.

***

Coupée à l'affleure du mal, l'herbe semblait devenue noire.
À la rosée du matin: lutin mutin je ne daignais plus boire.
Ma soif d'idéal s'étant tarie à la source d'un chagrin létal.
Espoir incertain, qui s'efface à l'insu d'un brouillage fatal.

Me voici comme un cercle de feu au bord d'une margelle:
Tache brûlante à l'horizon d'un désespoir couleur cannelle,
Dont le soleil dépareillé qui s'y éteint rend son dernier soupir;
Implorant le ciel qui le toise de haut pour le mieux vomir.

***

Bon nez qui hume l'oseille ne saurait rien mieux sentir…
Alors cessez de nous promettre, si ce n'est que mentir!
Votre péché est capital, car l'intérêt nourrit l'illusoire …
Mais le bouquet de vos désirs peut se faner en un soir.

Alors que toi qui crèves de rire à te gausser du crève-la-faim,
Tu ne te demanderas si de railler autrui saura changer sa fin
Avant que son regard émaillé ne rende un dernier soupir,
En recevant le ciel, dans un cœur qui vient de s'endormir.

***

Allons z'enfants! Douceur et patrie! Foin de morosité!
Courrons quérir ces joints que l'on fume: sans hésiter.
Croulons sous des fantasmes, adulons nos désastres!
Et moi je tairai mes idées perdues au-delà des astres!...

Mais si la vie n'est autre que roman-fleuve où dérivent
Des douleurs injectées par ceux qui en bordent les rives…
Que l'on adule ou non des démons aux veines ineptes;
De leurs choix seringués: jamais ne serai leur adepte!


RHD


2 commentaires:

  1. L'authenticité au service des mal-aimés plombe un berne bien des cœurs bienveillants. Vous détenez cette poésie suave qui berce et cajole malgré la lourdeur de vos propos. Un chapeau bien bas pour ce poème cher ami!

    RépondreSupprimer
  2. Pour nous autres poètes, il est ainsi que nos messages sont souvent comparables à des reflets bulle qui refont surface depuis nos méditations profondes.

    Merci pour ton commentaire pertinent.

    RépondreSupprimer