Sous la cage thoracique.
Sur
l'écran du moniteur hospitalier, courent les ondes de ton cœur épuisé.
Tu es branché de partout, un prisonnier luttant entre la vie, la mort,
dans cet espace aseptisé, sonore. Je te parle si près, dans un souffle,
ta peau me semble un rideau, un halo farouche. Que de souffrance sous
la cage thoracique! Perplexe, l'écran n'est pas vraiment explicite. On
a voulu adoucir ton mal, au bras installer le cathéter et ainsi
injecter l'intégral d'un cocktail cardio-vasculaire. Inquiète, je
surveille les signes, je veille sur ta vie fragile. L'appareil livre
quelques signes, dessinant d'irrégulières collines à la queue leu leu,
comme une prière qui te laisse invariablement silencieux. Ta main
couchée au creux de la mienne comme un papillon blessé, hors d'haleine.
Je sens l'eau froide de l'hiver infiltrer la chambre mortuaire.
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