Ce n'est pas un grand boulevard.
L'autre
côté de la montage est toujours une promesse. Je file sur le lacet
ondulant de la route ascendante, ce ruban qui serpente les vagues du
paysage. Oh ce n'est pas un grand boulevard, aucun lampadaire ne
l'escorte, néanmoins, je connais par cœur ce trajet forestier et l'amour
que je ressens pour lui, cet amour aussi frais que le jour, aussi
puissant que la bise. La route monte et dessine un horizon qui s'étire
en douceur, je suis aux loges de la forêt. Un mouvement de clé vers la
gauche, j'éteins le moteur. L'odeur de sapin baumier s'infiltre par la
fenêtre, cherche mes narines, envahit la voiture. Particules suspendues
dans un silence monacal, bonheur étale. Je sens mes pieds qui font des
racines, un goût de conifère m'emplit la bouche, je ferme les yeux.
Rester ici, rester ici pour toute la vie, trouver une cabane sous le
couvert des arbres, devenir un ermite, chasser, pêcher, lire, dormir.
L'autre côté de la montagne m'appelle de sa promesse.
Faut-il ainsi chevaucher d'un bonheur à l'autre? Ce que j'aime ici savourer mon temps libre...
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