mardi 21 mai 2013

Ramener sa barque rouillée.

Écrire là de petites phrases pour ne pas souffrir, maintenant. Rester assise à la table ronde, seule, sous la lampe cloche, crayon à la main.
Avoir envie de moucher une vieille peine dans l'heure du soir qui glisse vers la nuit.
Je suis aplatie comme cette dernière crêpe que les enfants n'ont pas voulue. Les yeux du chien me regardent, inquiets. Je sens ma main rejoindre
la fourrure noire, véritable moire tapissée de sable. Les chiens épousent l'odeur de la terre pour se refaire une aura, en se roulant, se grattant le dos, les quatre fers en l'air! Chien placide que je t'aime! Comment les bêtes arrivent-elles à demeurer dans cet état constant de béatitude? Mon cœur se serre, incapable d'atteindre cette pause dans les émotions, ce calme rivage. Je dériverai immanquablement si ma main n'atteint pas ce livre qu'il me faut lire. Les livres sont plus secourables qu'une heure de thérapie. Je prie le ciel que mes yeux rencontrent un aphorisme puissant qui ferait foi d'aimant ramenant ma barque rouillée dans des eaux plus calmes. Mon chien me tend la patte. Je crois qu'il lit dans mes pensées.

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