dimanche 30 décembre 2012

Texte sur le mot "naturel" (Groupe Écriture)


Toucher le champ avec mes pieds, avancer.
Me rendre jusqu'au bout, pénétrer la forêt, suivre les pistes de lièvres dans le sentier. Descendre jusqu'au ruisseau gelé.
Arrêter.
Une gourmandise se révèle, demande d'écouter le silence éperdu, invisible et puissant du ruisseau caché.
Un étroit lacet qui déambule, discret. 

Imaginer.
Rester immobile le temps qu'il faut, mains dans les poches.
Lentement lever des yeux balayeurs, aimants.
Les arbres observent, fidèles et chauvins, prisonniers en quelque sorte.
En accord total avec leur sort. Exemple de résignation, de bonheur tranquille.
Se sentir petite, mais bien campée, présente.
Respirer. Retenir son souffle juste pour voir.
Avoir l'image que ça peut faire une différence par en dedans.
Comme une sorte de ménage. 

Pas un remue-ménage, non.
Demeurer dans la main de la tranquillité.
Souhaiter être une éponge, un capteur de rêve, une mousse de rocher, une cocotte pour écureuil. 

Vouloir rester.
Prendre, capter la résonance. Se gaver jusqu'à en baver.
Remplir chaque cellule à pleine capacité. Il le faut!
Sourire.
Fermer les yeux, goûter le vert éternel des conifères.
L'air est franc, ce qu'il y a de plus pur.
Austère nature, aux visages des saisons, fidèle recommencement.
Grande nature, dans son naturel le plus brut.
Communion.

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