Aujourd'hui par nostalgie de l'enfance, je me surprends à rechercher dans ces lieux farfelus, l'odeur de ma jeunesse, égaré dans l'adultisme et l'angoisse.
Je m'allonge par terre, le ventre contre la marqueterie froide, le visage tourné vers cet endroit restreint mais familier et invitant.
Des images reviennent, défilent, m'appellent vers elles. Un joli film tourbillonne. Puisé de mon imaginaire les personnages que j'incarnais y sont toujours. Toujours aussi jeunes, naïfs et plein de sourires pour l'instant.Je veux les rejoindre. Je sais que j'y ai encore ma place. Je pourrais incarner la princesse Pâte à Mâcher, ou bien Pimprenelle la fée des oiseaux, ou le capitaine Grognon, Plumeau le matelot ou encore Gâteau- Mousse le gentil pâtissier. Mais je n'y parviens pas. Ce lieu est maintenant minuscule. Il n'est plus qu'un endroit empoussiéré et oublié par les adultes.
À 6 ans, j'y ai vécu mon premier bec. Premier bécot d'ail et de banane. Cette nouvelle expérience due à sa saveur désagréable m'a laissé bien insatisfaite. J'étais loin d'avoir vécu le baiser de la Belle au Bois Dormant. Mais malgré la désillusion de ce moment, j'ai eu l'opportunité, en ce lieu, de le réinventer, de l'embellir selon mes rêves et espérances.
Théâtre de mes crise de larmes et de mes premières incompréhensions face aux exigences des grandes personnes, il m'hébergea à ma première fugue. Accompagné d'une pomme, d'une barre tendre et d'un chandail chaud, j'y persistai plus de trois heures. Trois heures interminables ou déjà mon petit orgueil se tourmentait de l'amour qu'on lui portait.
Mais aujourd'hui, je n'ai plus d'endroit où me réfugier, pour me retrouver et réinventer mes déceptions. Elles s'accumulent, s'entassent et se tissent en boules de poussière. Même mon personnage de Mopette la femme de ménage n'est plus crédible. Je suis une adulte maintenant. Je suis grande. Bien trop grande pour me glisser de nouveau...sous mon lit.
Notre univers est forgé de petites histoires comme celles que tu nous décris si bien!!! Devenir adulte et perdre son imaginaire est trop souvent fréquent... C'est à nous que revient cette responsabilité de le faire revivre le temps d'un souffle, ou encore d'une rêverie!!! Keep dreaming!!!
RépondreSupprimerHiiiiiiiiiiiiiiii ! Par contre, nous, nous sommes bien loin d'être déçus par ces quelques mots. Belle maîtrise. Bravo.
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