vendredi 9 mars 2012

La mauvaise vie


Je suis étrangère à ma propre vie. Cette vie n’est pas la mienne. Elle ne peut l’être. Je suis née dans le mauvais couloir, dans celui d’un autre. Les murs qui forment ma vie sont égoïstes et cruels. Ils s’agrémentent parfois d’une fenêtre me donnant furtivement une vision de ce que pourrait être ma vie. Toutefois, je réalise, parfois rapidement, parfois lentement, que cette échappatoire n’est qu’illusion. Encore une fois. Je continue alors de marcher dans le couloir qui m’a été assigné par erreur en faisant semblant qu’il est le mien et où je continue de jouer la bonne fille, la bonne mère, la bonne amie. Et je me demande jusqu’où je devrai aller dans ce faux couloir. Et je me demande dans combien de temps j’apercevrai une nouvelle fenêtre où peut-être j'y verrai enfin ma vie.

2 commentaires:

  1. Apprendre à identifier une détresse est déjà un pas vers le bon corridor de soi-même. Ton texte est touchant et on y sent la détresse de l'âme qui rêve à mieux. Il ne reste qu'à trouver la porte menant vers un chemin qui est le nôtre!

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  2. Votre texte est révélateur de sentiments profonds. Vous décrivez bien un état intérieur de façon très touchante. Prendre possession de
    notre propre vie n'est pas toujours évident. Néanmoins, toute chose,
    tout état est susceptible de changer, rien n'est figé dans le béton,
    heureusement. Et...il n'y a pas de hasard!

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