J’y suis presque. Je roule en
solitaire depuis l’aube. Au détour j’aperçois subitement le fleuve et l’étrangère
que je suis sait qu’elle est maintenant chez elle. Comme à chaque visite, une
tristesse m’envahit. Mais cette tristesse n’est pas liée à ton départ, mais au terrible
constat que l’on n’a jamais été aussi près que depuis que le silence règne
entre nous. Tu sais maintenant ce qui est enfoui si profondément en moi et qui
fait en sorte que cette tristesse ne me quitte jamais. Même si elle sait se
montrer discrète, elle peut aussi se montrer cruelle. À chaque visite, je
nettoie distraitement les lettres qui ont formé ton nom et les chiffres qui ont
constitué le fil de ta vie. Et j’espère bien égoïstement que tu attendais ma
venue. Tu te rappelles la dernière fois cette petite neige? Qu’elle était
belle! Froide comme ta pierre, pure comme ce qui nous unit désormais. Elle
venait mourir sur mon visage. Plus besoin de paroles, nul besoin de choisir ses
mots, juste à laisser mon âme blessée rejoindre la tienne qui le fut tout
autant. À ma prochaine visite sur la terre de nos ancêtres, je prie d’en
apprendre davantage sur toi. Ainsi j'arriverai peut-être à me
comprendre…
Très touchant cette rencontre avec l'autre qui cause tant de bien comme son inverse. Chapeau et bienvenue sur ce site! Au plaisir de vous lire encore et encore!!!
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SupprimerTexte émouvant qui raconte la perte d'un être cher et toute l'intensité des échanges passés. Le silence nous apporte souvent
RépondreSupprimerdes réponses surprenantes... J'aime beaucoup lorsque vous écrivez
que distraitement vous nettoyez les lettres et les chiffres...Il y
a beaucoup de symbolique dans ce geste.
Bienvenue Josée sur le site et longue vie à vos écrits!